Le technicien des effets spéciaux américain Ray Harryhausen est décédé hier à Londres. Il était âgé de 92 ans. Un pionnier de l’animation mécanique image par image, Harryhausen s’était bâti une réputation légendaire grâce à sa collaboration à quelques classiques de la science-fiction et du cinéma fantastique dans les années 1950 et ’60.
Inspiré par les effets spéciaux à l’époque révolutionnaires de King Kong de Ernest B. Schoedsack et Merian C. Cooper, Ray Harryhausen avait travaillé dans les années 1930 et ’40 sur des courts-métrages, avant de passer au long en 1949 avec Monsieur Joe de Schoedsack, sur lequel il assistait son mentor Willis O’Brien. Il devenait responsable des effets spéciaux quatre ans plus tard, sur Le Monstre des temps modernes de Eugène Lourié, suivi rapidement par Le Monstre vient de la mer de Robert Gordon et A des millions de kilomètres de la Terre de Nathan Juran. Dès lors, Harryhausen était un créateur d’effets spéciaux à part entière sur des séries B devenues entre-temps des classiques, comme Le Septième voyage de Sinbad et Les Premiers hommes dans la lune de Nathan Juran, Les Voyages de Gulliver de Jack Sher, L’Ile mystérieuse de Cy Endfield, Jason et les argonautes et Un million d’années avant J.C. de Don Chaffey, La Vallée de Gwangi de Jim O’Connolly, ainsi que plus tard Le Voyage fantastique de Sinbad de Gordon Hessler, Sinbad et l’œil du tigre de Sam Wanamaker, et Le Choc des Titans de Desmond Davis.
Le travail de Ray Harryhausen a grandement influencé les cinéastes des générations suivantes, comme George Lucas, James Cameron, Tim Burton, Peter Jackson et John Landis. Pour ce dernier, il avait même fait l’acteur, dans Drôles d’espions, Le Flic de Beverly Hills III et Cadavres à la pelle. Des hommages explicites lui ont également été rendus dans la production Pixar Monstres et compagnie et Les Noces funèbres de Tim Burton.
Ray Harryhausen avait reçu en 1992 le Gordon E. Sawyer Award, un Oscar honorifique pour le domaine technique et scientifique.