
Longtemps annoncé, souvent fantasmé, et désormais officialisé par une première bande-annonce révélée le 24 novembre 2025, Marsupilami marque le retour inattendu – et franchement excitant – d’un univers auquel le public français reste viscéralement attaché. Sous la direction de Philippe Lacheau, ce nouveau film se présente non seulement comme une adaptation moderne du personnage créé en 1952 par André Franquin, mais aussi comme une suite directe à Sur la piste du Marsupilami signé Alain Chabat en 2012. Et la bande-annonce, dévoilée comme un petit événement numérique, joue parfaitement de cette filiation en confirmant ce que beaucoup espéraient : le retour de Jamel Debbouze dans le rôle de Pablito Camaron, clin d’œil assumé à la première adaptation cinéma. Le film, construit comme une comédie d’aventure familiale généreuse, s’inscrit dans la tradition des projets de la « bande à Fifi », dont les ressorts comiques, l’énergie burlesque et la cohésion d’ensemble ont façonné l’un des phénomènes populaires les plus solides du cinéma français récent.
Derrière le pitch volontairement délirant — un père au bord de la rupture professionnelle, David, embarqué malgré lui dans un plan foireux consistant à ramener d’Amérique du Sud un colis mystérieux —, le film joue immédiatement sur un mélange d’action, de comédie et d’inattendu. Le voyage contraint du personnage, accompagné de son ex-petite amie Tess, de son fils Léo, et de son collègue catastrophe Stéphane, bascule dans le chaos total lorsque ce dernier ouvre accidentellement le fameux colis : un adorable bébé marsupilami surgit, déclenchant une série d’événements loufoques qui transforment leur croisière en odyssée tropicale. C’est d’ailleurs cette manière de faire basculer des personnages ordinaires dans une situation extraordinairement incontrôlable qui fait la marque de fabrique de Philippe Lacheau, dont l’écriture (signée ici avec Pierre Dudan, Julien Arruti et Pierre Lacheau) repose sur une dynamique de groupe constamment mise en tension. Et à travers ce bébé marsupilami, on devine déjà la possibilité de renouer avec la magie originelle de Franquin : un animal mythique, imprévisible, tendre et parfois explosif, dont la simple présence suffit à transformer le réel en terrain de jeu.

Le tournage, débuté le 23 juillet 2024 en Thaïlande et étalé sur 62 jours, s’est déroulé dans un mélange d’effervescence créative et d’ambition technique rarement atteint dans les comédies françaises. La production — portée par Pathé Films Production, BAF Prod, TF1 Films, Artémis Productions et Logical Content Ventures — s’est notamment attachée à restituer la jungle palombienne imaginée par André Franquin, cet espace mi-réaliste mi-fantasmé où le Marsupilami évolue avec sa queue démesurée, sa logique parfois absurde et sa tendresse instinctive. On raconte, selon plusieurs membres de l’équipe présents sur place, que les équipes thaïlandaises se sont rapidement prises d’affection pour la créature numérique en conception, allant jusqu’à surnommer affectueusement la mascotte de plateau « Houba Jr ». Même si l’anecdote relève du folklore de tournage, elle dit beaucoup de l’impact culturel du Marsupilami, animal fictif mais doté d’une personnalité tellement forte qu’il a influencé des générations de lecteurs, d’animateurs et d’artistes, bien au-delà des frontières francophones.
Cette nouvelle adaptation assume pleinement l’héritage colossal du personnage imaginé par André Franquin en 1952 dans Spirou et Fantasio. Pour comprendre l’importance du retour du Marsupilami au cinéma, il faut rappeler à quel point cette créature occupe une place unique dans la bande dessinée mondiale. Douée d’une force herculéenne, capable de prouesses motrices prodigieuses grâce à une queue pouvant atteindre huit mètres, dotée d’un sens aigu de la famille, d’un langage onomatopéique aussi attachant qu’expressif, le Marsupilami est un concentré d’inventivité graphique et narrative. Les travaux de zoologues comme Alain Quintart ou les études de Pascal Tassy, qui ont joué avec humour à valider scientifiquement l’espèce « Marsupilami franquini », montrent à quel point l’animal a franchi la frontière entre fiction et pseudo-réalité. Cette capacité à inspirer de faux articles scientifiques, des séries animées, des albums dérivés, des hommages graphiques et même une réflexion sociale contemporaine comme dans la série La Bête de Zidrou et Frank Pé, témoigne de son exceptionnelle longévité culturelle.

Le film fait également un clin d’œil à la diversité des représentations du Marsupilami à travers les décennies : du modèle arboricole originel de Franquin à ses variantes aquatiques, africaines ou plus sombres dans des réinterprétations modernes, la créature a souvent été un miroir de ses époques. En ramenant un bébé marsupilami au cœur de l’intrigue, Philippe Lacheau semble vouloir renouer avec l’innocence et l’humour premier qui ont fait du personnage un mythe populaire. Et l’idée de plonger des antihéros contemporains — le père dépassé, l’ex qui ne croit plus au miracle, l’enfant avide d’aventure, le collègue catastrophique — face à un animal aussi légendaire qu’imprévisible crée une dynamique émotionnelle solide. Dans les échanges avec l’équipe artistique, plusieurs témoignages laissent entendre que la direction a cherché à s’éloigner du simple film gag pour renouer avec une dimension familiale, presque initiatique, rappelant que le Marsupilami n’est pas qu’un ressort comique, mais un symbole d’émotions simples et universelles.
Au-delà de l’écriture, le casting apparaît comme un véritable tour de force, réunissant les piliers de la « bande à Fifi » — Philippe Lacheau, Tarek Boudali, Élodie Fontan, Julien Arruti, Alban Ivanov, Reem Kherici — auxquels s’ajoutent des figures emblématiques du cinéma français comme Jean Reno, Gérard Jugnot, Didier Bourdon, Vincent Desagnat et Booder. Le retour de Jamel Debbouze, déjà culte dans le rôle de Pablito Camaron, est évidemment un coup de projecteur énorme, mais l’apparition de talents comme Youssef Sahraoui ou Romain Lancry promet aussi des contrepoints comiques inattendus. La volonté semble claire : créer un film fédérateur, intergénérationnel, réunissant autant les spectateurs attachés à l’adaptation de 2012 que les fans de longue date de la bande dessinée.

Techniquement, l’équipe menée par le directeur de la photographie Pierric Gantelmi d’Ille et le monteur Antoine Vareille donne au projet une ampleur visuelle supérieure aux comédies traditionnelles du groupe. L’ambition sonore, confiée à Maxime Desprez et Michaël Tordjman, vise également à réinventer l’identité musicale du Marsupilami, entre aventure et fantaisie. Plusieurs sources indiquent que la musique intégrera des motifs rythmiques rappelant la vitesse légendaire de l’animal, et que certains instruments exotiques seront utilisés pour évoquer la jungle palombienne, véritable personnage secondaire du film.
En consolidant son ADN comique tout en s’ouvrant à la dimension mythologique d’une icône de bande dessinée, Marsupilami s’annonce comme un projet hybride, à mi-chemin entre le film d’aventure familial, la comédie explosive et l’hommage respectueux à l’un des personnages les plus emblématiques du 9e art. Le fait que la sortie française soit fixée au 4 février 2026 montre que Pathé entend positionner le film comme un rendez-vous majeur du début d’année, un moment fédérateur en salles où humour, spectacle et nostalgie pourront cohabiter. Et si la bande-annonce est une indication — rythmée, généreuse, colorée, remplie d’effets et d’énergie —, il y a fort à parier que le public retrouvera avec plaisir l’esprit « houba houba hop » qui a bercé plusieurs générations.

En revisitant un personnage aussi chargé d’histoire et d’affect, Philippe Lacheau et son équipe semblent avoir compris qu’il ne suffisait pas de moderniser un mythe pour le faire revivre : il faut surtout retrouver l’émotion primitive, le sourire spontané, la poésie légère qui n’appartiennent qu’au Marsupilami. Et cette nouvelle aventure, qui réunit autant la mémoire de André Franquin que l’héritage d’Alain Chabat, pourrait bien marquer le retour triomphant du plus célèbre animal jaune à pois noirs sur grand écran, prêt à conquérir une nouvelle génération. Houba. Hop. Et vivement 2026.
Synopsis :
Pour sauver son emploi, David accepte un plan risqué : ramener un mystérieux colis d'Amérique du Sud. Il se retrouve sur un bateau de croisière avec son ex Tess, son fils Léo et son collègue Stéphane, aussi stupide que maladroit, qu'il utilise pour transporter le colis à sa place. Tout va de travers lorsque Stéphane l'ouvre accidentellement : un adorable bébé Marsupilami apparaît et le voyage sombre dans le chaos. La bande de Fifi est de retour, et ils se sont fait un nouvel ami...
Marsupilami
Réalisé par Philippe Lacheau
Écrit par Philippe Lacheau, Pierre Dudan, Julien Arruti, Pierre Lacheau
Produit par Patrice Ledoux
Avec Philippe Lacheau, Jamel Debbouze, Tarek Boudali, Élodie Fontan, Julien Arruti, Alban Ivanov, Reem Kherici, Jean Reno, Youssef Sahraoui, Gérard Jugnot, Didier Bourdon, Vincent Desagnat, Booder, Romain Lancry
Directeur de la photographie : Pierric Gantelmi d'Ille
Montage : Antoine Vareille
Musique : Maxime Desprez, Michaël Tordjman
Sociétés de production : Pathé Films Production, BAF Prod, TF1 Films, Artémis Productions, Logical Content Ventures
Distribution : Pathé Films (France)
Date de sortie : 4 février 2026 (France)
Durée : NC
Notre média a toujours répondu présent pour soutenir les films de Philippe Lacheau et de sa bande. Il en sera de meme pour ce film que nous attendons avec une énorme impatience.