
Le Festival international du film fantastique de Paris revient du 10 au 16 décembre avec une quatorzième édition qui mise tout sur ce qui a fait du PIFFF un rituel hivernal très apprécié des amateurs du genre : un festival créé par des passionnés, pour des passionnés, guidé par une identité claire depuis le premier jour. En ne sélectionnant que vingt longs métrages parmi plus de quatre cents candidatures, les programmateurs réaffirment leur philosophie : la qualité plutôt que la quantité, la rareté plutôt que la redondance, et la primauté de l'expérience cinématographique partagée. En parcourant la programmation 2025, on sent déjà battre le cœur du Max Linder Panorama, ce temple légendaire du cinéma où chaque projection se transforme en un rituel collectif, où les spectateurs échangent des regards complices dans la file d'attente et se livrent à des débats animés après le générique. C'est cette atmosphère qui maintient en vie le genre fantastique, un genre que le PIFFF continue de mettre en avant comme une célébration communautaire à une époque où la consommation cinématographique isole de plus en plus les spectateurs au lieu de les rassembler.
Cette édition 2025 s'ouvre sur l'énergie brute et implacable de Sisu: Road to Revenge de Jalmari Helander, un retour à l'héroïsme mythique et brutal où le protagoniste combat les forces responsables de la destruction de sa famille. C'est une déclaration d'intention : brutale, viscérale et conçue pour le grand écran. Le public sera ensuite transporté dans l'univers de Scarlet and Eternity de Mamoru Hosoda, un film qui s'annonce comme une œuvre majeure dans la carrière du réalisateur. Mêlant vengeance, émotion et réflexions sur la haine et le pardon, cette nouvelle odyssée prolonge les thèmes chers au cinéaste tout en les poussant vers un territoire plus sombre et plus opératique.
La compétition des longs métrages 2025 est particulièrement passionnante cette année, marquée par une impressionnante diversité de genres, de tons et d'ambitions narratives. Parmi les temps forts, citons Mag Mag de Yuriyan Retriever, la première production de la nouvelle société K2 Pictures — créée par Hirokazu Kore-eda, Takashi Miike et Shunji Iwai —, un mélange irrésistible de comédie absurde et d'énergie J-Horror qui rappelle les débuts de Miike. À l'opposé, Redux Redux de Kevin McManus et Matthew McManus canalise l'esprit musclé de la science-fiction des débuts de James Cameron, tandis que Crazy Old Lady de Martín Mauregui, produit par J.A. Bayona, livre un récit profondément troublant sur le vieillissement, la mémoire et la culpabilité, porté par la performance électrisante de Carmen Maura.
La sélection devient encore plus séduisante avec Appofeniacs de Chris Marrs Piliero, un premier film déjanté où deepfakes, gore coloré et humour noir s'entrechoquent dans un style explosif qui rappelle Quentin Tarantino et Joseph Kahn. Le très attendu Junk World de Takahide Hori, suite de son film culte en stop-motion Junk Head, promet une descente artisanale mais visuellement colossale dans les mondes souterrains. The Holy Boy de Paolo Strippoli offre une fusion émouvante entre folklore italien et mystère surnaturel, tandis qu'Orfeo de Virgilio Villoresi enchante par sa beauté onirique et ses passages baroques en stop-motion. Mārama de Taratoa Stappard, un conte gothique féministe abordant les thèmes de l'identité, de la culture et de la colonisation, s'annonce comme l'une des découvertes les plus marquantes du festival. Et les fans de pure folie se réjouiront du retour tant attendu de Deathgasm avec Deathgasm 2: Goremageddon de Jason Howden, une suite rendue possible grâce au soutien des fans, plus bruyante, plus sanglante et encore plus metal que la première.
En dehors de la compétition, le festival embrasse tout le spectre du cinéma de genre contemporain. Dolly, de Rod Blackhurst, mettant en scène un Seann William Scott radicalement transformé, apparaît comme un cousin inversé de Massacre à la tronçonneuse. Silence d'Eduardo Casanova, initialement conçu comme une série avant d'être remanié pour une sortie en salles, offre 57 minutes hypnotiques de provocation visuelle saturées de couleurs envahissantes. Dollhouse de Shinobu Yaguchi mêle à parts égales terreur et comédie, tandis que Taroman Expo Explosion de Ryo Fujii rend un hommage imaginatif à Tarō Okamoto et aux productions tokusatsu des années 1970. La sélection est couronnée par The Last Viking d'Anders Thomas Jensen, avec Mads Mikkelsen dans une odyssée tendre mais absurde, à mi-chemin entre le road movie et le film policier, marquée par le mélange caractéristique d'humour et de mélancolie du réalisateur.
Les projections parallèles, cultes et nocturnes ajoutent encore plus d'électricité au programme. The Forbidden City de Gabriele Mainetti fait le pont entre le classicisme cinématographique européen et l'énergie cinétique explosive du cinéma d'action hongkongais. Flush de Grégory Morin, porté par la performance exceptionnelle de Jonathan Lambert, promet une aventure délirante et explosive. Quant à Fuck My Son! de Todd Rohal, rehaussé par les effets spéciaux créés par Robert Kurtzman, il s'impose comme la « projection interdite » ultime : anarchique, grotesque et fièrement transgressive. Les amateurs de films cultes auront également droit à des projections rares ou restaurées de chefs-d'œuvre tels que Vampire Hunter D: Bloodlust de Yoshiaki Kawajiri, Kissed de Lynne Stopkewich, Mort de rire d'Álex de la Iglesia, Save the Green Planet! de Jang Joon-hwan, The Beyond de Lucio Fulci (présenté par Nicolas Boukhrief) et le film rarement projeté Apocalypto de Mel Gibson.
Comme le veut la tradition au PIFFF, les cinéastes émergents seront également à l'honneur à travers deux concours de courts métrages – français et international – qui continuent d'être des incubateurs essentiels pour les nouvelles voix. En quelques minutes, ces œuvres passent du gore stylisé à la tendre émerveillement, de l'horreur intime à la transformation monstrueuse. Ce sont les futurs réalisateurs de longs métrages en devenir. De plus, le Grand Prix Climax récompense les scénarios français originaux de genre, avec un jury composé de Delphine Chanéac, Nathalie Jeung, Diane Doniol-Valcroze, Thomas Salvador et Olivier Babinet, réaffirmant l'engagement du festival à encourager les visions artistiques audacieuses dans un paysage cinématographique qui met souvent de côté les récits de genre.
Le festival se terminera le 16 décembre avec Scarlet and Eternity de Mamoru Hosoda, une exploration chargée d'émotion du cycle de la vengeance, de la recherche d'identité et de la possibilité de renaissance. C'est une finale appropriée qui reflète l'esprit même du PIFFF : un lieu où le public se rassemble pour redécouvrir le cinéma comme une expérience viscérale et communautaire, un moment où des inconnus deviennent des compagnons grâce au frisson partagé du fantastique.
Si un festival peut être à la fois un refuge, une célébration et une déclaration d'amour, le PIFFF 2025 semble déterminé à incarner ces trois aspects simultanément. Pendant une semaine, le Max Linder Panorama devient un royaume d'ombres et d'imagination où chaque film est une rencontre, chaque invité un portail vers un autre monde et chaque spectateur un membre de la même tribu non conventionnelle. Comme l'équipe du festival aime à le dire : « Nous t'acceptons, tu es l'un des nôtres. » Et au PIFFF, ce sentiment n'a jamais été aussi sincère.
Programme complet :
Mercredi 10 décembre
19h30 – Sisu: Road to Revenge (89 min) (réalisé par Jalmari Helander) (Finlande / Royaume-Uni / États-Unis)
22h00 – Vampire Hunter D: Bloodlust (102 min) (réalisé par Yoshiaki Kawajiri) (Japon / Hong Kong / États-Unis)
Jeudi 11 décembre
12h00 – Sisu: Road to Revenge – Rediffusion (89 min) (réalisé par Jalmari Helander) (Finlande / Royaume-Uni / États-Unis)
14h30 – Mag Mag (113 min) (réalisé par Yuriyan Retriever) (Japon)
17h00 – Kissed (78 min) (réalisé par Lynne Stopkewich) (Canada)
19h15 – Redux Redux (109 min) (réalisé par Kevin McManus, Matthew McManus) (États-Unis)
21h30 – Influenceurs (110 min) (réalisé par Kurtis David Harder) (États-Unis)
Vendredi 12 décembre
09h00 – Grand Prix Climax (événement professionnel)
12h00 – Influenceurs – Rediffusion (110 min) (réalisé par Kurtis David Harder) (États-Unis)
14h30 – Crazy Old Lady (94 min) (réalisé par Martín Mauregui) (Argentine / Espagne)
16h30 – Mort de rire (Muertos de risa) (111 min) (réalisé par Álex de la Iglesia) (Espagne)
19h15 – Appofeniacs (89 min) (réalisé par Chris Marrs Piliero) (États-Unis)
21h45 – The Last Viking (116 min) (réalisé par Anders Thomas Jensen) (Danemark)
Samedi 13 décembre
11h00 – Compétition de courts métrages français (plusieurs films)
14h15 – Junk World (104 min) (réalisé par Takahide Hori) (Japon)
16h30 – Save the Green Planet! (117 min) (réalisé par Jang Joon-hwan) (Corée du Sud)
19h15 – The Holy Boy (122 min) (réalisé par Paolo Strippoli) (Italie)
22h15 – Silence (Silencio) (57 min) (réalisé par Eduardo Casanova) (Espagne)
23h45 – Fuck My Son! (94 min) (réalisé par Todd Rohal) (États-Unis)
Dimanche 14 décembre
11h00 – The Forbidden City (138 min) (réalisé par Gabriele Mainetti) (Italie)
14h15 – Orfeo (74 min) (réalisé par Virgilio Villoresi) (Italie)
16h30 – Compétition internationale de courts métrages (plusieurs films)
19h15 – Mārama (89 min) (réalisé par Taratoa Stappard) (Nouvelle-Zélande)
21h45 – Dollhouse (110 min) (réalisé par Shinobu Yaguchi) (Japon)
Lundi 15 décembre
12h00 – Fuck My Son! – Rediffusion (94 min) (réalisé par Todd Rohal) (États-Unis)
14h30 – Deathgasm 2: Goremageddon (117 min) (réalisé par Jason Howden) (Canada / Nouvelle-Zélande)
16h45 – The Beyond (81 min) (réalisé par Lucio Fulci) (Italie)
19h15 – Dolly (83 min) (réalisé par Rod Blackhurst) (États-Unis)
21h30 – Taroman Expo Explosion (105 min) (réalisé par Ryo Fujii) (Japon)
Mardi 16 décembre
12h00 – Dolly – Rediffusion (83 min) (réalisé par Rod Blackhurst) (États-Unis)
14h30 – Flush (70 min) (réalisé par Grégory Morin) (France)
16h30 – Apocalypto (138 min) (réalisé par Mel Gibson) (États-Unis)
20h00 – Film de clôture : Scarlet and Eternity (111 min) (réalisé par Mamoru Hosoda) (Japon)
Le Festival international du film fantastique de Paris (PIFFF) 2025 se tiendra du 10 au 16 décembre au légendaire Max Linder Panorama, situé au 24 boulevard Poissonnière, 75009 Paris, un lieu emblématique réputé pour son écran géant et la qualité irréprochable de ses projections. Le cinéma est facilement accessible via le métro parisien, avec les lignes 8 et 9 qui s'arrêtent à Grands Boulevards, et plusieurs lignes de bus desservent également le quartier, notamment les lignes 45, 85, N15 et N16. Les billets peuvent être achetés directement sur le site officiel du cinéma www.maxlinder.com. Le prix des places standard est de 12,50 €, celui des places à tarif réduit de 9,20 € et des cartes de fidélité sont disponibles pour les visiteurs fréquents. Les abonnements UGC Illimité et Le Pass sont acceptés une heure avant chaque projection. Pour les festivaliers les plus assidus, un pass illimité PIFFF 2025 est disponible au prix de 109 € sur www.pifff.fr , donnant accès à toutes les projections avec une entrée prioritaire dans la salle. Vous trouverez des informations supplémentaires sur le festival, la programmation, les invités et les événements spéciaux sur le site officiel www.pifff.fr , tandis que l'association organisatrice Paris Ciné Fantastique, une association à but non lucratif dédiée à la promotion du cinéma fantastique, continue de défendre l'esprit du genre à travers des événements, des publications et des programmes sélectionnés tout au long de l'année.
(Source : communiqué de presse)