
Annoncé comme l'un des projets musicaux les plus ambitieux de la décennie, Michael s'impose d'ores et déjà comme un événement cinématographique à la fois monumental et intime, une célébration du génie et une exploration du mythe, de l'ombre et de l'humanité. Réalisé par Antoine Fuqua et écrit par John Logan, le film retrace l'ascension fulgurante de Michael Jackson, depuis ses débuts avec les Jackson 5 jusqu'à sa transformation en phénomène pop mondial dans les années 1980. Son ambition déclarée est double : recréer l'électricité créative et le magnétisme scénique qui ont redéfini la musique populaire moderne, tout en embrassant les complexités, les contradictions et les blessures d'une vie singulière. Le casting de Jaafar Jackson, le neveu du chanteur dans la vie réelle, pour ses débuts au cinéma ajoute une puissante couche d'authenticité et de risque, une performance qui doit honorer à la fois la lignée et l'héritage. Antoine Fuqua capture cette tension avec un œil pour la grandeur qui ne perd jamais de vue l'émotion.
Les origines du projet remontent à novembre 2019, lorsque Graham King a obtenu les droits et fait appel à John Logan pour écrire le scénario. En février 2022, Lionsgate Films s'est engagé dans la distribution mondiale, suivi par Universal Pictures qui s'est chargé des marchés internationaux plus tard dans l'année. Ce qui n'était au départ qu'une vision personnelle est depuis devenu un projet majeur pour le studio, dont le parcours a été marqué par des retards, notamment la grève de la SAG-AFTRA en 2023, et une attente incessante. Le tournage principal a finalement commencé le 22 janvier 2024 et s'est terminé le 30 mai, avant une série de prises supplémentaires en juin 2025. Les rumeurs concernant la réécriture du troisième acte et une éventuelle sortie en deux parties ont souligné l'ampleur considérable du projet, qui durait à l'origine plus de quatre heures avant d'être réduit à environ trois heures et demie, mais Antoine Fuqua et John Logan ont refusé de sacrifier l'ampleur au profit de la commodité. Le résultat vise à équilibrer l'ampleur opératique et l'intimité humaine, créant un film à la fois mythique et immédiat.

Le casting ressemble à une carte vivante de la culture pop. Jaafar Jackson incarne Michael Jackson avec une physicalité troublante, tandis que Nia Long interprète la matriarche Katherine Jackson et Colman Domingo apporte de la gravité à Joe Jackson. La star montante Juliano Krue Valdi incarne le jeune Michael, révélant le tiraillement entre son génie précoce et la pression de l'ambition familiale. Miles Teller incarne John Branca, l'avocat avisé qui gère l'empire de l'artiste, et Laura Harrier ajoute une touche émotionnelle au cœur de la scène musicale. Ils sont entourés d'une galerie de personnages qui ont façonné l'univers de la pop : Kat Graham dans le rôle de Diana Ross, Larenz Tate dans celui de Berry Gordy, Jessica Sula dans celui de La Toya Jackson, Liv Symone dans celui de Gladys Knight, Kevin Shinick dans celui de Dick Clark, KeiLyn Durrel Jones dans celui de Bill Bray, Kendrick Sampson dans celui de Quincy Jones et Derek Luke dans celui de Johnnie Cochran. L'ensemble, choisi par Kimberly Hardin, a été soigneusement constitué pour incarner non seulement des noms, mais aussi des époques, une constellation complexe gravitant autour de l'une des étoiles les plus brillantes de la musique.
En coulisses, la narration visuelle occupe le devant de la scène. Avec Dion Beebe comme directeur de la photographie, Barbara Ling comme chef décoratrice et Marci Rodgers comme costumière, le film recrée non seulement l'esthétique d'une époque, mais aussi son rythme. L'objectif n'est pas la nostalgie, mais la réanimation, afin que le spectateur ressente l'énergie cinétique et futuriste qui caractérisait l'art de Michael Jackson. La liste des effets visuels ressemble à celle d'une équipe Avengers du cinéma moderne : Cinesite, Industrial Light & Magic (ILM), Folks, Rodeo FX, Rising Sun Pictures et Lola Visual Effects, sous la supervision de Louis Morin. Leur tâche n'est pas de ressusciter numériquement, mais de traduire l'énergie de la scène en mouvement cinématographique, afin de restaurer la sensation d'assister à la grandeur en temps réel.

L'équipe créative du film est également confrontée au dilemme moral que représente le fait de raconter une telle histoire. Comme l'explique le producteur Graham King, la mission était « d'humaniser sans édulcorer », d'affronter les controverses plutôt que de les dissimuler. Le scénario inclut les allégations d'abus sexuels sur mineurs qui ont longtemps assombri l'héritage de Michael Jackson, bien que des restrictions juridiques aient empêché la représentation directe de Jordan Chandler. La critique de Paris Jackson, selon laquelle le film est « édulcoré » mais « plaira aux fans », reflète la tension entre la fascination du public et la vérité personnelle. Le défi, comme semblent le reconnaître Antoine Fuqua et John Logan, n'est pas de résoudre cette contradiction, mais de l'habiter, de dépeindre l'artiste et l'homme dans leur intégralité, sans réduction ni déni.
Lors du CinemaCon, le 10 avril 2024, les premières images ont stupéfié les exploitants de salles par leur ampleur et leur émotion, tandis que la bande-annonce, sortie le 6 novembre 2025, a battu tous les records. Mêlant plusieurs tubes de Michael Jackson — Wanna Be Startin' Somethin', Beat It, Don't Stop 'til You Get Enough et Billie Jean —, elle a été visionnée 30 millions de fois en six heures et 116,2 millions de fois en 24 heures, dépassant The Eras Tour de Taylor Swift et établissant une nouvelle référence pour les biopics musicaux. Le succès de la bande-annonce n'était pas seulement un coup de maître marketing : il reflétait l'engouement mondial pour l'image de Michael Jackson et l'intrigue étrange qui entourait l'interprétation de Jaafar Jackson. Les premiers spectateurs ont remarqué qu'il n'imitait pas tant son oncle qu'il ne le canalisait, capturant davantage son énergie que sa ressemblance physique, un exploit qui a suscité à la fois l'admiration et l'anticipation.

Au-delà du spectacle, Michael promet un récit à plusieurs niveaux qui revisite les étapes importantes avec une nouvelle charge émotionnelle : les années Motown, les percées en solo, les révolutions chorégraphiques et l'épuisement créatif qui a accompagné la célébrité. Le rythme du film est celui de l'ascension et de l'isolement, chaque triomphe public se reflétant dans un sacrifice privé. Pour Antoine Fuqua, connu pour l'intensité cinétique de ses films tels que Training Day et The Equalizer, la scène de concert devient son nouveau champ de bataille, la chorégraphie son nouveau combat. Quant à John Logan, maître dramaturge aux personnalités imposantes (Gladiator, The Aviator), il élabore une structure qui mêle mythe et fragilité, veillant à ce que l'homme ne disparaisse jamais derrière la musique.
D'un point de vue industriel, Michael est également un événement mondial méticuleusement orchestré. Produit par Lionsgate Studios et GK Films, et distribué par Lionsgate Films aux États-Unis et Universal Pictures à l'international (y compris en France), le film sera diffusé en avant-première en IMAX, soulignant ainsi son ambition sensorielle. La sortie est prévue le 22 avril 2026 en France et le 24 avril 2026 aux États-Unis. Lors d'une conférence téléphonique avec les investisseurs en 2025, le président de Lionsgate, Adam Fogelson, a laissé entendre que le studio se préparait à « plus de Michael peu après le premier », suggérant la possibilité d'une suite, non pas comme une franchise, mais comme la continuation d'une vie trop vaste pour être contenue dans un seul film.

En fin de compte, Michael est plus qu'un film, c'est un règlement de comptes. Les fans viendront pour la musique, impatients de revivre le rythme de « Beat It » et « Billie Jean » sous un nouveau jour cinématographique. Les sceptiques étudieront la manière dont le film aborde le terrain moral. Les cinéastes analyseront la précision de la caméra de Dion Beebe, les décors d'époque de Barbara Ling et le talent artistique de Marci Rodgers en matière de costumes. Et quelque part entre nostalgie et confrontation, le public redécouvrira peut-être la contradiction émotionnelle qui définissait Michael Jackson lui-même : la fusion entre génie et fragilité, performance et souffrance.
Si Antoine Fuqua et John Logan tiennent vraiment leurs promesses, à savoir une représentation honnête, captivante et épique, Michael pourrait restaurer la foi dans le biopic musical en tant que spectacle et confession. Son plus grand triomphe pourrait être de refuser de simplifier le roi de la pop, le laissant plutôt rester ce qu'il a toujours été : un génie paradoxal dont l'ombre danse encore sous les projecteurs.
Synopsis :
MICHAEL offrira au public un portrait captivant et honnête de cet homme brillant mais complexe qui est devenu le roi de la pop. Le film présente ses triomphes et ses tragédies à une échelle cinématographique épique, depuis son côté humain et ses luttes personnelles jusqu'à son génie créatif indéniable, illustré par ses performances les plus emblématiques. Comme jamais auparavant, le public découvrira les coulisses de l'un des artistes les plus influents et les plus novateurs que le monde ait jamais connus.
Michael
Réalisé par Antoine Fuqua
Écrit par John Logan
Produit par Graham King, John Branca, John McClain
Avec Jaafar Jackson, Nia Long, Laura Harrier, Juliano Krue Valdi, Miles Teller, Colman Domingo
Directeur de la photographie : Dion Beebe
Sociétés de production : Lionsgate Studios, GK Films
Distribué par Lionsgate Films (États-Unis), Universal Pictures (France)
Date de sortie : 22 avril 2026 (France), 24 avril 2026 (États-Unis)
Mis à jour le 8 novembre 2025
Photos : Copyright Lionsgate