Lorsque Francis Lawrence, le visionnaire derrière I Am Legend et les suites de Hunger Games, présente un projet au Hall H du Comic-Con de San Diego, c'est plus qu'une simple table ronde, c'est un événement. Le 25 juillet 2025, de 15 h à 16 h, Lionsgate présentera Marche ou crève (The Long Walk), l'adaptation tant attendue du roman obsédant de Stephen King écrit sous son pseudonyme Richard Bachman, lors d'une table ronde animée par Eric Vespe et Anthony Breznican, les coanimateurs du podcast très apprécié The Kingcast. Il ne s'agit pas seulement de célébrer une nouvelle adaptation d'un roman de Stephen King, mais aussi de réunir un héritage, un mythe et une vision dystopique brutale, le tout enveloppé dans une ambition cinématographique et alimenté par des années de développement chaotique. Cette table ronde réunira un casting électrisant, dont David Jonsson, Tut Nyuot, Garrett Wareing, Charlie Plummer et l'emblématique Mark Hamill, ainsi que le producteur Roy Lee et le scénariste JT Mollner, qui se réuniront pour dévoiler l'un des voyages les plus fascinants et les plus dangereux jamais mis à l'écran : une marche où s'arrêter signifie mourir.
L'histoire du parcours cinématographique de Marche ou crève (The Long Walk) pourrait à elle seule remplir tout un panel. Stephen King a commencé à écrire le roman en 1966, alors qu'il était encore étudiant en première année à l'université du Maine, bien avant que Carrie ne le rende célèbre. Le roman, qui se déroule dans une Amérique totalitaire terriblement plausible, est centré sur un concours de marche qui pousse ses participants adolescents à leurs limites physiques et psychologiques : marcher à six kilomètres à l'heure ou être exécuté. Il ne peut y avoir qu'un seul gagnant. Le concept est poignant, viscéral et d'une prophétie déconcertante. Au fil des décennies, plusieurs réalisateurs de renom, tels que George A. Romero, Frank Darabont et André Øvredal, ont envisagé de l'adapter, mais les droits ont changé de mains comme un talisman maudit, jusqu'à ce que Lionsgate les obtienne et confie la réalisation à Francis Lawrence, avec JT Mollner pour adapter le scénario. Pour les fans de King, les amateurs du genre et les adeptes de l'horreur existentielle, la concrétisation de ce projet n'est pas seulement passionnante, c'est un rendez-vous tant attendu.
En termes de casting, le film bénéficie d'une distribution impressionnante qui réunit des stars montantes et des vétérans chevronnés. Cooper Hoffman incarne Raymond Garraty, le coureur n° 47, dont le charisme discret et la profonde empathie font de lui le cœur réticent de cette compétition brutale. David Jonsson joue Peter McVries (n° 23), l'âme spirituelle du film et un personnage dont le lien fraternel avec Ray humanise l'inhumanité qui les entoure. Stebbins (n° 38), interprété par Garrett Wareing, est le redoutable joker : grand, fort, d'un calme déconcertant et apparemment invincible, il cache une part de mythe et de menace sous son apparence de fan de sandwichs à la gelée. Arthur Baker (n° 6), interprété par Tut Nyuot, est le rêveur, pieux et désespéré, motivé par la pauvreté et un objectif fantastique : atteindre la lune. Le conflit psychologique s'intensifie à travers Gary Barkovitch (n° 5) de Charlie Plummer, le provocateur armé d'un appareil photo et d'un complexe d'infériorité, et Hank Olson (n° 46) de Ben Wang, l'historien cynique de la marche qui forme une fraternité avec les autres alors qu'ils deviennent « Les Quatre Mousquetaires ».
Le plus jeune d'entre eux, Curly (n° 7), interprété par Roman Griffin Davis, a menti sur son âge pour pouvoir participer et se retrouve rapidement dépassé physiquement, incarnant douloureusement la perte de l'innocence. Pendant ce temps, Richard Harkness (n° 49), interprété par Jordan Gonzalez, marche avec un stylo et un bloc-notes à la main, rêvant d'immortaliser leur traumatisme commun, mais constamment rappelé que les mots ne signifient rien si l'on ne survit pas. Et puis il y a Collie Parker (n° 48), interprété par Joshua Odjick, le participant autochtone tranquillement tourmenté qui masque sa peur par la confrontation et devient peu à peu l'un des personnages les plus complexes de l'histoire. Mark Hamill, dans le rôle du « Major », surveille tous les personnages comme un dieu sombre, une figure enveloppée dans le contrôle gouvernemental, le symbolisme fasciste et une menace cryptique. Avec ses slogans et ses lunettes de soleil, son rôle relève autant de la guerre psychologique que de l'orchestration de punitions physiques, preuve que Marche ou crève (The Long Walk) n'est pas seulement une question d'endurance, mais aussi de soumission à un spectacle autoritaire.
L'histoire de la production de Marche ou crève (The Long Walk) est en soi une saga fascinante. Le tournage a commencé le 24 juillet 2024 à Winnipeg et s'est déroulé rapidement, ce qui est peut-être poétique pour un film sur une avancée implacable. La production a réuni Francis Lawrence et le directeur de la photographie Jo Willems, dont le style froid et panoramique correspond parfaitement au ton d'une nation qui surveille ses jeunes alors qu'ils marchent littéralement vers la mort. La bande originale, composée par Jeremiah Fraites des Lumineers, ajoute une intimité envoûtante et inattendue, évitant sans doute la grandiloquence orchestrale au profit d'une musique plus brisée, dépouillée et émouvante. Il convient également de noter que Roy Lee, le producteur spécialisé dans le genre derrière It et Barbarian, a contribué à l'adaptation de ce film. Sa présence garantit que le film respecte l'horreur psychologique de la vision de King plutôt que de sombrer dans le spectacle.
Au cœur de Marche ou crève (The Long Walk) se trouve une métaphore grotesque de la soif de souffrance publique de la société, déguisée en divertissement. C'est Battle Royale à la manière de Shirley Jackson, un futur qui n'est pas si éloigné de nos émissions de téléréalité et de nos médias militarisés. Chaque personnage représente une réponse socio-économique et émotionnelle différente à la survie, à la gloire et au traumatisme. La camaraderie entre Ray et Peter n'est pas seulement poignante, c'est une bouée de sauvetage dans un océan de désespoir. Et malgré toute la froideur de cette dystopie, Marche ou crève (The Long Walk) conserve la chaleur des relations humaines, jusqu'à ce que le jeu exige qu'elles soient rompues. C'est cette complexité émotionnelle que Francis Lawrence et JT Mollner semblent déterminés à mettre en avant, et c'est ce qui rend cette adaptation non seulement opportune, mais nécessaire.
Avec des affiches de personnages qui font déjà le buzz en ligne et le panel du Comic-Con prêt à attiser l'intérêt, Lionsgate mise gros sur le fait que Marche ou crève (The Long Walk) trouvera un écho non seulement auprès des fans de King, mais aussi auprès d'une nouvelle génération qui navigue dans ses propres systèmes oppressifs et ses propres labyrinthes moraux. Le film, dont la sortie est prévue le 12 septembre 2025 aux États-Unis (et le 1er octobre en France), s'annonce déjà comme le frère spirituel de Hunger Games, mais en plus sombre, plus personnel et d'un réalisme dérangeant. Si le Hall H nous a appris quelque chose au fil des ans, c'est que les plus grandes révélations ne viennent souvent pas d'explosions, mais d'histoires qui plongent au plus profond des peurs auxquelles nous refusons de faire face. Cette année, Francis Lawrence et Lionsgate ne marchent pas, ils avancent à grands pas, pas à pas, vers la légende.
Synopsis :
Le jeune Garraty va participer à Marche ou crève (The Long Walk), une compétition réunissant 100 participants. L'événement sera retransmis à la télévision et suivi par des milliers de personnes. Mais ce n'est pas une simple marche, c'est un jeu sans règles...
Marche ou crève (The Long Walk)
Réalisé par Francis Lawrence
Écrit par JT Mollner
D'après Marche ou crève (The Long Walk) de Stephen King (sous le pseudonyme Richard Bachman)
Produit par Francis Lawrence, Roy Lee, Cameron MacConomy, Steven Schneider
Avec Cooper Hoffman, David Jonsson, Charlie Plummer, Ben Wang, Roman Griffin Davis, Judy Greer, Mark Hamill
Directeur de la photographie : Jo Willems
Musique : Jeremiah Fraites
Société de production : Vertigo Entertainment
Distribué par Lionsgate (États-Unis), Metropolitan FilmExport (France)
Date de sortie : 12 septembre 2025 (États-Unis), 1er octobre 2025 (France)
Photos : Copyright Lionsgate