Au cœur du Festival international du film d'animation d'Annecy 2025, parmi les tables rondes animées et les célébrations internationales de l'animation, une annonce a retenti comme le coup de feu emblématique du Psychogun : Mangouste Anim, le studio français connu pour ses choix créatifs audacieux, a révélé avoir acquis les droits d'adaptation mondiale du légendaire manga japonais Cobra, créé par le visionnaire Buichi Terasawa. Pour les fans de longue date, en particulier ceux qui ont grandi dans les années 1980 en France en regardant Cobra sur « Récré A2 », cette nouvelle était plus qu'un voyage nostalgique : c'était le retour tant attendu d'un titan de la culture, renaissant pour une nouvelle génération avec toute l'assurance, le style et la bravoure science-fiction qui l'ont rendu inoubliable.
Space Adventure Cobra n'est pas un manga ordinaire. Publié pour la première fois dans le Weekly Shōnen Jump en 1978, il est rapidement devenu l'une des séries les plus vendues du magazine, avec plus de 50 millions d'exemplaires vendus dans le monde. Mais sa véritable alchimie culturelle s'est produite en France, où cet opéra spatial a rencontré l'imagination d'un jeune public qui n'avait jamais vu un héros comme Cobra : mi-Jean-Paul Belmondo, mi-James Bond, mi-samouraï hors-la-loi. Avec son arme secrète, le célèbre Psychogun intégré dans son bras gauche, et sa compagne Lady Armaroid vêtue d'une armure chromée, Cobra n'était pas seulement un rebelle, c'était aussi un romantique, un playboy et un symbole de coolitude cosmique. Profondément inspiré par Osamu Tezuka, David Bowie et Barbarella, Buichi Terasawa a créé un univers qui mêle western spaghetti et sensualité spatiale. Il n'est donc pas surprenant que des cinéastes français comme Luc Besson et Alexandre Aja l'aient cité comme une influence fondamentale. À Annecy, Mangouste Anim n'a pas seulement annoncé une série, mais a ravivé un héritage.
Si plusieurs tentatives ont été faites au cours des dernières décennies pour ressusciter Cobra, de la magnifique animation Cobra the Animation à la fin des années 2000 à la tentative hollywoodienne finalement avortée d'Alexandre Aja dans les années 2010, aucune n'a encore réussi à capturer pleinement la grandeur et l'énergie pulp de la franchise à l'échelle mondiale. Annecy 2025 marque donc un tournant. Non seulement cette nouvelle série animée s'adresse clairement à un public international, mais elle est soutenue par un studio qui comprend l'ADN interculturel de Cobra. Mangouste Anim aurait prévu une série qui rend hommage à l'éthique visuelle et narrative de Buichi Terasawa tout en modernisant son esthétique grâce à des techniques d'animation contemporaines. Pour l'anecdote, des initiés du festival ont décrit des concepts artistiques qui mêlent le rétrofuturisme de Space Cobra à l'élégance cinétique de l'animation hybride franco-japonaise, laissant entrevoir un style qui pourrait rivaliser avec Arcane en termes d'audace et Cowboy Bebop en termes d'attitude.
L'annonce à Annecy a marqué un tournant pour une franchise qui a toujours évolué à la frontière entre l'Orient et l'Occident. Le ton flamboyant, l'humour irrévérencieux et la sensualité assumée de Cobra ont trouvé un écho dans l'Europe des années 1980, à une époque où le public français découvrait l'anime au-delà des versions édulcorées des dessins animés du samedi matin. Ses récits spatiaux faisaient écho à Star Wars, mais son ambiguïté morale et son esthétique flamboyante s'apparentaient davantage à un mélange psychédélique entre Zardoz et Outlaw Star. Et pour de nombreux téléspectateurs français, entendre le thème entraînant « Cobraaaa ! » à la télévision est devenu une partie intégrante de leur enfance, au même titre que Goldorak ou Capitaine Harlock. Aujourd'hui, grâce à l'adaptation moderne de Mangouste, cette énergie caractéristique a la chance d'évoluer, non pas sous la forme d'un reboot, mais d'un deuxième chapitre audacieux.
Il convient également de noter que cette renaissance arrive à un moment où la nostalgie est le moteur de l'économie de la culture pop, mais rarement avec autant de crédibilité artistique. Alors que d'autres propriétés sont recyclées mécaniquement, Cobra conserve une qualité mythique. Après tout, Buichi Terasawa n'a pas seulement créé un manga, il a conçu un univers multimédia. Il y a eu des jeux (dont Space Adventure Cobra: The Awakening de Microids en 2025), des OAV, des anime, des romans et des objets de collection allant des répliques du pistolet laser de Cobra au whisky en édition limitée. Même aujourd'hui, plusieurs années après sa mort en 2023, l'héritage de Terasawa continue de battre dans de nouvelles œuvres telles que Over the Rainbow, la dernière saga manga qu'il a lancée avant sa mort, laissant derrière lui une série d'histoires qui n'attendent qu'à être adaptées.
Que la nouvelle série de Mangouste Anim suive l'arc original avec les sœurs royales et le maléfique Crystal Bowie, ou qu'elle choisisse d'explorer des intrigues moins connues comme Magic Doll ou Rugball, les possibilités sont alléchantes. À Annecy, les participants spéculaient déjà : certains espéraient une série épique dans le style de The Mandalorian, d'autres rêvaient d'une structure anthologique similaire à Love, Death & Robots. La seule information confirmée est que Mangouste souhaite réaliser une production haut de gamme qui s'adresse à la fois aux adultes nostalgiques et aux nouveaux spectateurs curieux, ce qui laisse présager une adaptation ambitieuse et avant-gardiste.
Dans l'histoire de l'animation japonaise, Cobra a toujours été un peu paradoxal : extrêmement influent, mais trop souvent négligé en Occident. Avec cette renaissance, et Annecy 2025 comme tremplin, cela pourrait enfin changer. Il ne s'agit pas simplement d'une nouvelle adaptation d'un anime. C'est le retour d'une légende qui avait autrefois effacé sa mémoire pour échapper à la célébrité, avant de découvrir que certains héros, certaines armes et certaines histoires d'amour galactiques sont trop emblématiques pour être oubliés. Alors que les fans quittaient le panel d'Annecy, une phrase résonnait dans les murmures et les larges sourires : Cobra est de retour. Et cette fois, la galaxie le regarde.
(Source : communiqué de presse)