Sorties-Cinema - Choisissez d'accepter : l'évolution, l'impact et le triomphe cinématographique de la saga Mission : Impossible

Par Mulder, 30 avril 2025

Depuis ses débuts explosifs en 1996, la franchise Mission : Impossible a redéfini le film d'action moderne, comblant le fossé entre les thrillers d'espionnage classiques et les superproductions à haute teneur en adrénaline d'aujourd'hui. Née des cendres des récits d'espionnage de la guerre froide et réadaptée pour un public postmoderne, cette saga n'est pas seulement une série de thrillers, c'est un miroir qui reflète le paysage en constante évolution du cinéma, de la technologie et de la célébrité. Basé sur la série télévisée emblématique des années 1960, Mission : Impossible a transposé l'ADN nostalgique d'une époque révolue dans les multiplexes des années 1990, tout en lui insufflant une urgence nouvelle et une assurance cinématographique distinctive. Au cœur de cette transformation se trouvait Tom Cruise, dont le rôle d'Ethan Hunt n'était pas seulement un rôle, mais la genèse d'une icône du grand écran qui, pendant près de trois décennies, allait incarner l'essence même du dévouement, des cascades spectaculaires et de l'esprit indomptable du cinéma.

Le premier Mission : Impossible (1996), réalisé par Brian De Palma, n'était pas un film d'action classique. Brian De Palma l'avait imprégné de paranoïa, de trahisons et de fioritures cinématographiques qui rendaient hommage à Hitchcock et au film noir, ancrant l'histoire dans une tension axée sur les personnages. Ethan Hunt, incarné par Tom Cruise, accusé à tort de trahison et du meurtre de son équipe, doit compter sur sa ruse et une scène de braquage désormais légendaire, où il est suspendu à un fil, qui reste l'une des scènes les plus imitées de l'histoire du cinéma. Avec ses rebondissements intelligents et son atmosphère sombre, le film offrait une approche rafraîchissante du thriller d'espionnage, plaçant la barre très haut pour les opus suivants. Le film de Brian De Palma était à la fois une déclaration stylistique et une promesse : cette franchise ne renoncerait jamais à l'identité du réalisateur ni à la complexité narrative, même dans les limites du cinéma grand public.

Puis vint Mission : Impossible 2 (2000), réalisé par John Woo. Le deuxième volet marqua un changement radical de ton et d'esthétique. Imprégné de ralentis, de colombes et de fusillades dignes d'un ballet, le film de John Woo adoptait un style hyper stylisé qui divisa la critique mais séduisit un large public. Bien que souvent considéré comme le volet le plus faible de la franchise par les fans, son importance ne peut être sous-estimée. Il a internationalisé l'attrait de la saga, apportant une sensibilité orientale à une franchise occidentale et prouvant qu'Ethan Hunt pouvait évoluer stylistiquement tout en restant captivant. Les cheveux longs et les cascades à moto de Tom Cruise sont devenus des symboles emblématiques du cinéma d'action des années 2000. Le film de John Woo, bien que moins réaliste, a consolidé l'idée que chaque réalisateur pouvait imprégner la franchise de sa touche cinématographique unique, une caractéristique qui allait devenir sa marque de fabrique.

Mission : Impossible III (2006), réalisé par J.J. Abrams pour ses débuts au cinéma, a insufflé une profondeur émotionnelle et un enjeu personnel à la franchise. Ici, l'agent du FMI ne se contentait pas de sauver le monde, il se battait pour sa famille, son amour et son humanité. Le troisième film a modifié la gravité émotionnelle de la franchise, transformant Ethan en plus qu'un simple agent : il est devenu un protagoniste profondément humain. Il nous a présenté Owen Davian, interprété avec une subtilité terrifiante par Philip Seymour Hoffman, sans doute l'un des méchants les plus effrayants du cinéma d'action moderne. Le film a également marqué le début d'une nouvelle ère : la cinématographie numérique haute définition, un montage plus rapide et des éléments narratifs sérialisés qui faisaient écho à l'expérience télévisuelle de J.J. Abrams (notamment Alias et Lost). Cette évolution a préparé le terrain pour la transition de la saga vers un paysage d'action post-Bourne et post-Dark Knight, où le réalisme et la dureté se mêlent au style et à l'émotion.

Mais c'est Mission : Impossible – Ghost protocol (2011), réalisé par Brad Bird, qui a propulsé la série au rang de blockbuster d'élite. Connu pour ses chefs-d'œuvre d'animation tels que Les Indestructibles, Brad Bird a apporté la précision du cinéma d'animation au spectacle en prise réelle, offrant des scènes à couper le souffle comme l'ascension de la Burj Khalifa, sans doute la cascade la plus audacieuse jamais réalisée dans le cinéma moderne. Avec Tom Cruise escaladant le plus haut bâtiment du monde sans trucage CGI, Protocole Fantôme a réaffirmé l'engagement de la franchise envers les effets pratiques, les cascades réelles et le dévouement presque mythique de Tom Cruise à l'authenticité. Ce film a également marqué le début de la transformation de la franchise en une narration axée sur l'ensemble, avec Benji, interprété par Simon Pegg, et Brandt, interprété par Jeremy Renner, apportant à la fois une touche comique et un équilibre narratif. L'arrivée de Bird a prouvé que Mission : Impossible n'était pas seulement de retour, mais qu'il ouvrait la voie au cinéma d'action des années 2010.

Cette domination s'est poursuivie avec Rogue Nation (2015), réalisé par Christopher McQuarrie, qui allait devenir le maître d'œuvre de la franchise. Christopher McQuarrie, oscarisé pour Usual Suspects, a apporté à la saga un scénario incisif, une intrigue complexe et une compréhension profonde des motivations des personnages. Rogue Nation a introduit le Syndicat, un réseau d'agents renégats qui égalait l'IMF en termes de capacités, mais pas en termes de moralité. Ilsa Faust, incarnée par Rebecca Ferguson, une agente du MI6 à la moralité ambiguë, a volé la vedette, offrant un rare exemple de contrepartie féminine à Ethan Hunt, qui n'était ni une héroïne romantique ni une demoiselle en détresse. Ce film a su mélanger harmonieusement les éléments d'espionnage des premiers opus avec le spectacle riche en adrénaline des derniers, consolidant ainsi la réputation de Mission : Impossible comme une série à la fois intelligente et époustouflante.

Mission : Impossible – Fallout (2018) est largement considéré comme le summum de la série, l'aboutissement de tout ce qui l'a précédé. Avec le retour de Christopher McQuarrie, premier réalisateur à reprendre les rênes de la série, le film mise sur la continuité, s'appuyant sur les fils émotionnels et narratifs des précédents opus. Avec ses bagarres effrénées dans une salle de bain, ses poursuites en hélicoptère à couper le souffle et son saut HALO époustouflant, Fallout a placé la barre plus haut non seulement pour la franchise, mais aussi pour tout le genre. La dynamique entre Hunt, incarné par Tom Cruise, et August Walker, incarné par Henry Cavill, a ajouté de la complexité et de la physicalité au récit. Mais derrière tout ce spectacle, Fallout est une réflexion sur le sacrifice, le devoir et la responsabilité morale. Ethan ne se contente pas de sauver le monde, il choisit d'en assumer le poids, encore et encore, même au prix de grands sacrifices personnels. Ce thème central, combiné à l'excellence technique, a fait de Fallout un chef-d'œuvre moderne du cinéma d'action.

Mission : Impossible – Dead Reckoning Part One (2023) représente une évolution audacieuse et opportune de la franchise, confrontant la menace existentielle de l'intelligence artificielle avec le même cinéma pragmatique et à haut risque qui a défini la série. Réalisé une fois de plus par Christopher McQuarrie, ce septième volet introduit « l'Entité », une IA rebelle capable de manipuler les systèmes d'information mondiaux, plongeant Ethan Hunt (Tom Cruise) et son équipe de l'IMF dans une course contre la montre pour empêcher une apocalypse numérique. Le récit se déroule à travers le monde, du désert d'Arabie aux canaux de Venise en passant par les sommets enneigés des Alpes autrichiennes, chaque lieu servant de toile de fond à des séquences d'action méticuleusement élaborées. Le film met notamment en scène la cascade la plus audacieuse de Cruise à ce jour : un saut en moto depuis une falaise dans un BASE jump, réalisé sans images de synthèse, soulignant l'engagement de la franchise à offrir un spectacle réaliste. La distribution brille avec le retour de Ving Rhames, Simon Pegg et Rebecca Ferguson, tandis que les nouveaux venus Hayley Atwell et Esai Morales apportent une nouvelle dynamique, ce dernier incarnant Gabriel, un méchant lié au passé d'Ethan. Malgré l'accueil favorable de la critique, avec notamment une note de 96 % sur Rotten Tomatoes, le film a connu des difficultés au box-office, avec 571 millions de dollars de recettes mondiales, un chiffre affecté par la concurrence acharnée de films sortis en même temps, tels que Barbie et Oppenheimer . Néanmoins, Dead Reckoning Part One témoigne de l'attrait durable de la série Mission : Impossible, qui mêle des thèmes contemporains aux sensations fortes qui captivent le public depuis des décennies.

À l'approche de Mission : Impossible – The Final Reckoning (2025), la franchise se trouve à un tournant. Le film sera présenté hors compétition au Festival de Cannes 2025, le 14 mai, en présence de Tom Cruise et du réalisateur Christopher McQuarrie. Il s'agira de la troisième apparition de Tom Cruise à Cannes, après ses précédentes visites en 1992 et 2022. La sortie en salles est prévue pour le 23 mai 2025.

Pour les cinéphiles, la saga Mission : Impossible est plus qu'une simple franchise, c'est une célébration du cinéma lui-même. Elle rend hommage à la physicalité de la performance, à la poésie du mouvement, au savoir-faire des cascades réelles et au pouvoir transformateur du cinéma. À l'ère des doublures numériques et de la surabondance des écrans verts, ces films se sont imposés comme les porte-flambeaux du cinéma traditionnel, prouvant que l'immersion du public est optimale lorsque les cinéastes eux-mêmes embrassent le risque et la réalité. Ils constituent également l'un des rares exemples où une seule star, Tom Cruise, est restée la force gravitationnelle centrale pendant près de 30 ans, redéfinissant ce que signifie être une star de cinéma à chaque saut, chaque ascension et chaque sprint. Regarder ces films n'est pas seulement divertissant, c'est inspirant. Cela nous rappelle pourquoi nous sommes tombés amoureux du cinéma.

Synopsis :
Nos vies sont la somme de nos choix. Tom Cruise incarne Ethan Hunt dans Mission : Impossible - Rogue Nation.

Mission : Impossible – The final Reckoning
Réalisé par Christopher McQuarrie
Écrit par Christopher McQuarrie, Erik Jendresen
Basé sur Mission : Impossible de Bruce Geller
Produit par Tom Cruise, Christopher McQuarrie
Avec Tom Cruise, Hayley Atwell, Ving Rhames, Simon Pegg, Henry Czerny, Angela Bassett
Directeur de la photographie : Fraser Taggart
Montage : Eddie Hamilton
Musique : Max Aruj, Alfie Godfrey
Sociétés de production : Skydance Media, TC Productions
Distribué par Paramount Pictures
Dates de sortie : 14 mai 2025 (Cannes), 21 mai 2025 (France), 23 mai 2025 (États-Unis)
Durée : 171 minutes