La 50e édition des César du cinéma s’est tenue le 28 février 2025 à l’Olympia, en plein cœur de Paris. Organisée par l’Académie des arts et techniques du cinéma, cette soirée prestigieuse a récompensé les films qui ont marqué l’année 2024. Pour cette édition anniversaire, la cérémonie était placée sous la présidence d’une légende du cinéma français : Catherine Deneuve. La mise en scène était assurée par le cinéaste Cédric Klapisch, apportant une touche de modernité et d’humour à cet événement incontournable.
Le 24 janvier, Canal+ a annoncé une présentation collective pour la cérémonie, une approche novatrice qui a rassemblé une douzaine de personnalités du cinéma. Jean-Pascal Zadi en était l’intervenant principal, accompagné d’Emmanuelle Béart, Alice Belaïdi, Cécile de France, Hafsia Herzi, Bouli Lanners, William Lebghil, Vincent Macaigne, Pio Marmaï, Vimala Pons, Raphaël Quenard, Ludivine Sagnier et Justine Triet. Cette dynamique inédite a insufflé un vent de fraîcheur et de spontanité à la soirée. La volonté de l'Académie était de briser les codes traditionnels et d'apporter une dimension plus accessible et interactive.
Dévoilée le 30 janvier, la bande-annonce de la cérémonie, signée Cédric Klapisch et imaginée par Mohamed Hamidi, a fait sensation. Conçue sous la forme d’une réunion des "Alcooliques anonymes", elle mettait en scène des acteurs et actrices n’ayant jamais remporté de César, exprimant leur frustration. Louise Bourgoin, François Damiens, Franck Dubosc, Vincent Macaigne, Géraldine Nakache et Zinedine Soualem y figuraient, tandis que Jean-Pascal Zadi tentait de les rassurer, lui qui avait déjà été césaré en 2021. L’arrivée surprise de Cécile de France et Kad Merad, exhibant leurs propres trophées et s’éclipsant avec malice, a ajouté une touche d’autodérision très appréciée. Cette approche légère et originale a suscité l'enthousiasme du public et des professionnels du secteur.
La soirée a été marquée par plusieurs hommages émouvants. Un premier segment a été consacré à Alain Delon, suivi d’un hommage poignant à Michel Blanc. Pomme et Aliocha Schneider ont interprété un titre en mémoire des disparus de l’année, dont Bertrand Blier, Niels Arestrup, Margaret Menegoz, Anouk Aimée et Laurent Cantet. L’arrivée surprise de Clive Owen pour remettre un César d’honneur à Julia Roberts a créé l’événement, tout comme la présence de Karin Viard pour honorer Costa-Gavras.
Le grand vainqueur de la soirée a été Emilia Pérez de Jacques Audiard, qui a remporté sept trophées, dont ceux du meilleur film et de la meilleure réalisation. Ce succès consacre une oeuvre audacieuse qui explore des thématiques profondes, réunissant une narration magistrale et une mise en scène inventive. L’autre film plébiscité fut L'Histoire de Souleymane, qui s’est illustré notamment dans les catégories du meilleur scénario original et de la meilleure révélation masculine avec Abou Sangaré. Hafsia Herzi a reçu le prix de la meilleure actrice pour son rôle dans Borgo, tandis que Karim Leklou a été consacré meilleur acteur pour Le Roman de Jim. Alain Chabat et Nina Meurisse ont été distingués dans les seconds rôles, mettant en lumière des performances délicates et justes. Les catégories techniques ont également été dominées par Emilia Pérez, qui a raflé les César des meilleurs effets visuels, de la meilleure photographie et de la meilleure musique originale, composée par Camille et Clément Ducol.
Avec 2,13 millions de téléspectateurs et 13,3 % de part d’audience, cette édition a connu une nette hausse par rapport à 2024 (1,86 million et 11,8 %). Un signal positif pour l’Académie, qui cherche à moderniser la cérémonie et à renouer avec un public parfois critique. Cette 50e cérémonie des César aura été une édition réussie, oscillant entre tradition et renouveau, humour et émotion. Un rendez-vous cinématographique marquant, ancré dans son époque et fidèle à l'esprit du septième art, qui ouvre la voie à une nouvelle manière d'aborder les grandes récompenses cinématographiques en France.
Le palmarès complet :
Meilleur film
Emilia Pérez de Jacques Audiard, produit par Pascal Caucheteux, Jacques Audiard et Valérie Schermann
Meilleure réalisation
Jacques Audiard pour Emilia Pérez
Meilleur acteur
Karim Leklou pour le rôle d'Aymeric dans Le Roman de Jim
Meilleure actrice
Hafsia Herzi pour le rôle de Mélissa dans Borgo
Meilleur acteur dans un second rôle
Alain Chabat pour le rôle du père de Jackie dans L'Amour ouf
Meilleure actrice dans un second rôle
Nina Meurisse pour le rôle de l'agente de l'OFPRA dans L'Histoire de Souleymane
Meilleure révélation masculine
Abou Sangaré pour le rôle de Souleymane dans L'Histoire de Souleymane
Meilleure révélation féminine
Maïwène Barthelemy pour le rôle de Marie-Lise dans Vingt Dieux
Meilleur scénario original
Boris Lojkine et Delphine Agut pour L'Histoire de Souleymane
Meilleure adaptation
Jacques Audiard pour Emilia Pérez d'après le roman Écoute de Boris Razon
Meilleurs effets visuels
Cédric Fayolle pour Emilia Pérez
Meilleurs costumes
Thierry Delettre pour Le Comte de Monte-Cristo
Meilleurs décors
Stéphane Taillasson pour Le Comte de Monte-Cristo
Meilleure photographie
Paul Guilhaume pour Emilia Pérez
Meilleur montage
Xavier Sirven pour L'Histoire de Souleymane
Meilleur son
Erwan Kerzanet, Aymeric Devoldère, Cyril Holtz et Niels Barletta pour Emilia Pérez
Meilleure musique originale
Camille et Clément Ducol pour Emilia Pérez
Meilleur premier film
Vingt Dieux de Louise Courvoisier
Meilleur film d'animation
Flow, le chat qui n'avait plus peur de l'eau de Gints Zilbalodis
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