Festivals - Gérardmer 2025 : Portrait des Présidentes des Jurys et Ambitions du Festival

Par Mulder, 14 janvier 2025

Le Festival international du film fantastique de Gérardmer s’apprête à ouvrir les portes de sa 32e édition, prévue en janvier 2025. Au fil des années, ce rendez-vous incontournable du cinéma fantastique en Europe a su se forger une réputation solide, attirant des talents confirmés et émergents du septième art. Cette année, l’attention se porte tout particulièrement sur les deux artistes choisies pour présider les jurys : Vimala Pons, présidente du jury des longs métrages, et Emma Benestan, présidente du jury des courts métrages. Deux femmes, deux parcours atypiques, deux figures emblématiques de l’audace créative française.

Depuis près de vingt ans, Vimala Pons trace une voie unique dans le paysage artistique. Issue d’un parcours hors norme, elle multiplie les disciplines avec une agilité remarquable : comédienne, artiste de cirque, metteuse en scène, performeuse et musicienne. Sa capacité à jongler entre ces différents arts lui confère une signature reconnaissable, marquée par un travail corporel précis et exigeant. Révélée au cinéma en 2013 avec La Fille du 14 juillet d’Antonin Peretjatko, Vimala Pons confirme rapidement son talent avec La Loi de la jungle trois ans plus tard. Elle poursuit son chemin dans des projets singuliers, entre comédie absurde et drame, et s’illustre dans des films de genre tels que Les Garçons sauvages de Bertrand Mandico et Vincent doit mourir de Stéphane Castang. Ces collaborations ancrées dans le fantastique et l’onirisme lui confèrent une aura particulière dans le cinéma de genre. En parallèle, Vimala Pons ne cesse d’investir la scène, enchaînant performances artistiques et créations théâtrales, tout en participant à des expositions dans des centres d’art contemporain. Elle se distingue par une volonté de brouiller les frontières entre les genres et les disciplines, une philosophie qu’elle défend en affirmant que « l’interprétation est un superpouvoir universel ». Avec une telle vision, nul doute que son rôle de présidente du jury apportera un regard aiguisé et novateur sur la compétition des longs métrages.

Si Vimala Pons brille par son travail d’interprète, Emma Benestan se distingue par sa maîtrise de l’écriture et de la mise en scène. Diplômée de la Fémis, elle commence sa carrière comme monteuse sur des films de réalisateurs reconnus tels que Claire Simon (Gare du Nord, Le Concours) et Abdellatif Kechiche (La Vie d’Adèle, Mektoub, My Love). Forte de cette expérience, elle se lance dans la réalisation de ses propres courts métrages, où elle explore des thèmes intimes avec une sensibilité unique. En 2021, Emma Benestan réalise son premier long métrage, Fragile, une comédie sentimentale tendre et lumineuse qui reçoit un accueil enthousiaste. Mais c’est en 2024, avec son deuxième film Animale, qu’elle opère un véritable tournant vers le cinéma de genre. Ce néo-western présenté à la Semaine de la Critique se distingue par son esthétique onirique et son traitement subtil de thématiques traumatiques. Avec ce film, Emma Benestan prouve qu’elle sait manier les codes du fantastique tout en conservant une approche personnelle et engagée. Emma Benestan ne se contente pas de réaliser ; elle coscénarise également des films d’autres réalisateurs, à l’image de Chien de la casse de Jean-Baptiste Durand, qui remporte le César du meilleur premier film en 2024. Cette polyvalence et cette curiosité constante font d’elle une présidente idéale pour le jury des courts métrages, capable d’apprécier tant la technique que l’originalité des récits.

Au-delà de ses présidentes de jury emblématiques, le Festival de Gérardmer 2025 promet une sélection exceptionnelle, riche en émotions et en réflexions. Fidèle à sa tradition, le festival offre un large panorama du cinéma fantastique mondial, mêlant jeunes talents et réalisateurs confirmés. Cette année, les thématiques abordées reflètent les angoisses contemporaines : pandémies, bouleversements environnementaux, troubles sociétaux, et quête de l’autonomie corporelle. Les films en compétition ne se contentent pas de raconter des histoires ; ils se veulent des allégories puissantes de notre monde actuel, offrant au public une expérience à la fois terrifiante et introspective. Des friches post-apocalyptiques aux malédictions surnaturelles, en passant par des récits explorant les traumatismes psychologiques, chaque projection s’annonce comme un voyage immersif dans l’imaginaire collectif. Le festival ambitionne ainsi d’offrir un espace de découverte et de réflexion, où les spectateurs pourront confronter leurs peurs les plus profondes tout en célébrant la richesse du cinéma de genre.

Avec Vimala Pons et Emma Benestan à la tête des jurys, cette 32e édition de Gérardmer promet d’être un moment fort de l’année cinématographique. Deux personnalités créatives, deux regards affutés, pour une compétition qui s’annonce audacieuse et innovante. Le public, quant à lui, pourra profiter d’une programmation variée, entre projections, rencontres avec les artistes et débats, le tout dans l’ambiance unique et chaleureuse des salles de Gérardmer. Alors que le festival approche à grands pas, l’impatience grandit chez les amateurs de cinéma fantastique. Cette édition 2025 s’annonce déjà comme un cru exceptionnel, porté par des figures inspirantes et une sélection de films qui promettent d’ébranler les certitudes et de marquer les esprits. Un rendez-vous à ne pas manquer pour tous les passionnés du genre et les curieux en quête de nouvelles sensations.

(Source : communiqué de presse)