sortie-cinema - Louise Violet : L'inspiration derrière Louise Violet, un hommage à la République et ses valeurs

Par Mulder, 20 octobre 2024

Louise Violet, le nouveau film d’Éric Besnard, plonge dans la France rurale de 1889 pour raconter l’histoire de l’institutrice éponyme, Louise Violet, interprétée par Alexandra Lamy. Inspirée par les valeurs de la République et par des figures de proue telles que Louise Michel, l'héroïne fictive incarne les combats des premières institutrices envoyées dans les campagnes pour établir l’école publique, gratuite et laïque. Cette mission républicaine confronte violemment Louise aux habitants du village, pour qui l’instruction représente une intrusion dans leurs traditions et leur autonomie. À travers Louise, Besnard rend hommage aux batailles historiques pour l’égalité, la connaissance, et l’émancipation de la société par l’éducation.

Dans Louise Violet, Alexandra Lamy revêt le rôle d’une femme forte, marquée par un passé douloureux, mais résolue à accomplir son devoir. Lamy, que l’on associe souvent à des rôles plus légers, se glisse ici dans la peau d’une héroïne complexe, réformatrice et engagée. Louise Violet, par son caractère et son histoire, incarne l’idéal républicain. Elle est une combattante ayant survécu aux épreuves de la Commune de Paris, prête à défier les mentalités rétrogrades pour offrir aux enfants un futur plus libre et éclairé. Ce personnage fictif fait écho à Louise Michel, révolutionnaire et institutrice, dont l’esprit de résistance et l’engagement pour l’instruction des enfants défavorisés sont encore bien vivants dans l’imaginaire collectif. Lamy confère à Louise Violet une profondeur poignante, un mélange de fragilité et de force, de colère retenue et de compassion pour les enfants.

Pour Éric Besnard, Louise Violet représente bien plus qu’un simple film d’époque. Ce projet marque un retour aux sources de la République et de ses valeurs fondamentales. À travers cette histoire, le réalisateur explore l’opposition entre le progrès et le conservatisme, en particulier dans le contexte rural de la fin du XIXe siècle. Il s’agit aussi pour lui de rappeler la lutte pour une éducation accessible à tous, un combat loin d’être aisé, mais qui a façonné la société française moderne. Le film a été tourné dans les paysages magnifiques et authentiques de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme, permettant une immersion totale dans l’époque et soulignant l’attachement des paysans à leur terre, un attachement qui rend la mission de Louise encore plus ardue.

Pour enrichir le caractère de Louise et souligner son étrangeté dans le village, Éric Besnard a choisi d’entourer Alexandra Lamy d’acteurs issus du théâtre, comme Jérémy Lopez de la Comédie-Française. Le contraste entre l'actrice, habituée aux rôles de cinéma, et ses partenaires théâtraux ajoute une tension unique, qui sert le récit en montrant les conflits entre l’institutrice et les habitants. Grégory Gadebois, dans le rôle du maire Joseph, et Jérémy Lopez, incarnant le patriarche violent Rémy, apportent au film une intensité dramatique et un ancrage dans la tradition rurale. Ce casting renforce les thèmes du film, où la modernité se heurte à des générations de valeurs ancrées dans le monde agricole.

Les personnages de Louise Violet représentent un large éventail de la société rurale de l’époque, de la figure patriarcale incarnée par Rémy, à la mère du maire jouée par Annie Mercier, jusqu’au maire lui-même, Joseph, interprété par Grégory Gadebois. Ce dernier, loin du stéréotype de l’autorité locale brutale, révèle une humanité complexe, un homme en quête d’ascension sociale pour qui l’école devient une source de fierté, et peut-être de rapprochement avec Louise. Pour construire ces personnages, Éric Besnard s’est documenté sur les tensions sociales de la fin du XIXe siècle, notamment la méfiance envers les réformes républicaines perçues comme des menaces pour la vie paysanne.

Dans le contexte de Louise Violet, l’école républicaine symbolise un nouvel ordre social basé sur l’égalité et la laïcité. Éric Besnard a voulu montrer les résistances des paysans face à cette école qui, pour eux, vole des bras nécessaires aux champs et introduit un savoir qui pourrait pousser leurs enfants à quitter le village. Ce combat pour la liberté par le savoir est au cœur du film, reflétant les défis auxquels étaient confrontées les premières institutrices laïques. À travers Louise, Besnard évoque l’importance de l’instruction pour la construction d’une société unie, un combat qui reste d’actualité, selon lui, dans une société de plus en plus fragmentée.

La musique de Christophe Julien et la photographie de Laurent Dailland renforcent l’authenticité du film. Julien a composé une bande sonore qui respecte l’ambiance de l’époque tout en rendant hommage à la beauté austère de la campagne française. La photographie de Dailland capte les paysages sauvages et les jeux d’ombre et de lumière naturelle, créant des tableaux qui évoquent les difficultés et la dureté de la vie rurale. Tourné en partie sans lumière artificielle, le film utilise la lumière du jour pour accentuer la rudesse de l’hiver et la douceur des printemps, rappelant que chaque saison imposait un rythme particulier aux paysans de cette époque.

Louise Violet est le second volet d’un triptyque envisagé par Éric Besnard, après Délicieux, sur des figures emblématiques de la République. Pour Eric Besnard, chaque film explore un aspect fondamental de l’identité française : ici, l’éducation et la laïcité. Il s’agit de rappeler que ces valeurs, aujourd’hui centrales dans la société française, sont le fruit d’une longue lutte contre l’ignorance et le conservatisme. Besnard, en fin connaisseur de l’histoire de France, cherche non seulement à divertir, mais aussi à éduquer et à provoquer une réflexion sur la modernité et l’importance de connaître et de défendre ses racines.

Distribué par Apollo Films et Orange Studio, Louise Violet sortira dans les salles françaises le 6 novembre 2024. Soutenu par une production ambitieuse comprenant Nord-Ouest Films, StudioCanal, et plusieurs chaînes de télévision, le film s’annonce comme une fresque historique et sociale d’une grande richesse. Éric Besnard offre ici une œuvre qui, à travers le prisme de l’histoire, invite les spectateurs à reconsidérer les valeurs de la République et l’importance de l’instruction dans la construction d’une société égalitaire et émancipée.

Synopsis : 
1889. Envoyée dans un village de la campagne française, l’institutrice Louise Violet doit y imposer l’école de la République (gratuite, obligatoire et laïque). Une mission qui ne la rend populaire ni auprès des enfants… ni auprès des parents.

Louise Violet
Écrit et réalisé par Eric Besnard
Produit par Christophe Rossignon, Philip Boëffard
Avec Acteurs et actrices, Alexandra Lamy, Grégory Gadebois, Jérôme Kircher, Jeremy Lopez, Patrick Pineau, Annie Mercier, Julie Moulier, Géraldine Martineau, Grégoire Tachnakian, Pauline Serieys , Manon Maindivide , Ernest Mourier
Musique : Christophe Julien
Directeur de la photographie : Laurent Dailland
Montage : Lydia Decobert
Sociétés de production : Nord-Ouest Films, StudioCanal, Apollo Films, France 3 Cinéma, Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma, Artémis Productions
Distribué par Apollo Films / Orange Studio (France)
Date de sortie : 6 novembre 2024 (France)
Durée du film : 108 minutes

Photos : Copyright David Koskas - Nord-Ouest Films