Le compositeur américain Marvin Hamlisch est décédé hier à Los Angeles. Il était âgé de 68 ans. Responsable de la comédie musicale culte des années 1980, « A Chorus Line », Hamlisch était l’un des compositeurs les plus brillants et respectés de sa génération. Il fait partie du groupe extrêmement exclusif des onze artistes EGOT, qui ont été récompensés à la fois d’un Emmy, d’un Grammy, d’un Oscar et d’un Tony pour leur travail à la télévision, au cinéma, au théâtre et en tant que musiciens.
Le parcours cinématographique de Marvin Hamlisch avait commencé à la fin des années 1960 avec la bande originale magistrale du Plongeon de Frank Perry. Avant l’heure de la consécration cinq ans plus tard, Hamlisch avait également composé la musique de Folies d’avril et Move de Stuart Rosenberg, Prends l’oseille et tire-toi et Bananas de Woody Allen, L’Indien de Carol Reed, Kotch de Jack Lemmon, Rio Verde de Andrew V. McLaglen, The War between Men and Women de Melville Shavelson, et Sauvez le tigre de John G. Avildsen. 1973 était l’année de tous les records pour Marvin Hamlisch, grâce au succès populaire des bandes originales ou adaptées de Nos plus belles années de Sydney Pollack et de L’Arnaque de George Roy Hill.
Désormais un des compositeurs les plus recherchés de Hollywood, Marvin Hamlisch s’était attaqué, après l’immense succès de Broadway qu’était « A Chorus Line » et Le Prisonnier de Seconde Avenue de Melvin Frank, à la partition du James Bond L’Espion qui m’aimait de Lewis Gilbert. Par la suite, il était responsable de la musique de Même heure l’année prochaine de Robert Mulligan, Château de rêves de Donald Wrye, Merci d’avoir été ma femme et Le Choix de Sophie de Alan J. Pakula, Chapitre deux de Robert Moore, I ought to be in pictures de Herbert Ross, et La Fille sur la banquette arrière de Arthur Hiller.
A partir de la fin des années 1980, l’activité filmique de Marvin Hamlisch tournait plutôt au ralenti, puisqu’il se consacrait davantage au travail de chef d’orchestre, comme celui de Pasadena jusqu’à sa mort. Pendant cette dernière partie de sa carrière, on lui doit entre autres les musiques de Trois hommes et un bébé de Leonard Nimoy, Little Nikita de Richard Benjamin, Calendrier meurtrier de Pat O’Connor, Frankie et Johnny de Garry Marshall, Leçons de séduction de Barbra Streisand, ainsi que plus récemment de The Informant de Steven Soderbergh.
Marvin Hamlisch a été nommé douze fois à l’Oscar de la Meilleur musique ou de la Meilleure chanson. Il a remporté trois Oscars en 1974, pour la chanson et la musique de Nos plus belles années et l’adaptation de la musique de L’Arnaque. Alors qu’un tel triple sacre la même année est survenu à sept reprises dans l’Histoire des Oscars dans les catégories des longs-métrages, Marvin Hamlisch est le seul à l’avoir accompli pour deux films différents et dans le registre musical.