Le monde du cinéma est sur le point d'accueillir une nouvelle comédie riche en humour et en suspense, dès le 14 février 2024, avec la sortie du tout dernier film de Reem Kherici, Chien et Chat. Cette comédie audacieuse raconte l'histoire captivante de deux duos improbablement liés, se lançant dans un road trip haletant entre Montréal et New York.
Q : Chien et chat est votre 3ème film en tant que réalisatrice, (après Paris à tout prix en 2013 et Jour J en 2017), assez différent des précédents sur la forme et le fond. De quelle manière cette comédie d’aventure animalière s’est-elle imposée à vous ?
Reem Kherici : Ce film est tout simplement le rêve que j’ai depuis mes 7 ans : faire parler les animaux. Après Paris à tout prix, (où j’ai compris que j’étais capable de raconter une histoire avec des images), j’ai proposé à mes producteurs, Eric et Nicolas Altmayer, d’enchainer avec Chien et chat. C’était en fait un énorme projet, comme on n’en fait pas en France. Il se trouve que leur société, Mandarin, préparait le film d’animation Sahara avec la Station Animation, film dans lequel d’ailleurs j’ai fait une voix. Nous avons donc décidé d’y aller progressivement, j’ai mis en chantier Jour J car j’avais découvert le métier de raconteuse d’histoires et que je voulais continuer à créer, d’apprendre et d’affiner ma mise en scène.
Q : D’autant qu’à cette époque vous partagiez déjà votre vie avec une chatte Maine coon baptisée Diva qui est la véritable héroïne de votre histoire…
Reem Kherici : Oui, une source d’inspiration quotidienne ! Tel un peintre fasciné par sa muse, j’étais littéralement envoutée par Diva, d’une part, par son physique hors du commun mais aussi par sa personnalité : elle était aussi confiante que maladroite, hautaine, girly, immature avec un charisme sans égal... Physiquement c’était un vrai personnage de Disney : des grosses babines, un énorme arrière-train et une crinière à la Beyoncé. Bref : une star ! Quand des invités venaient à la maison, elle faisait son show et tout le monde était subjugué par sa beauté. Tout cela ne faisait qu’entretenir mon désir de la filmer, elle avait, en elle, quelque chose de très cinématographique. Je n’ai donc jamais lâché l’affaire...
Q : Autre élément important dans ce puzzle qui aboutira à Chien et chat : votre séjour au Canada…
Reem Kherici : J’y ai vécu en alternance après Paris à tout prix pendant 4 ans. Au-delà de ma fascination pour cet animal j’ai également été happée par la beauté des paysages canadiens en hiver. Je me souviens d’avoir traversé un lac gelé en motoneige en vivant ce moment comme dans un travelling de cinéma, avec l’envie folle de filmer tout ça. J’avais donc mon héroïne et mon décor !
Q : Et aviez-vous la volonté ou la conscience dès ce moment d’imaginer une histoire familiale, destinée particulièrement aux enfants ?
Reem Kherici : Non pas du tout, sans doute car je suis encore fan des Pixar, des Disney, tout cet univers qui a bercé mon enfance m’accompagne encore aujourd’hui avec une deuxième lecture. Je pense que celui ou celle qui garde son âme d’enfant ne vieillit jamais. Je suis aujourd’hui maman de deux jeunes enfants mais à l’origine, j’ai fait le film pour la petite fille que je suis restée et qui rêvait de faire parler son chat !
Q : Avec assez vite on l’imagine l’envie de trouver un partenaire à Diva : ce jeune chien Chichi à l’écran…
Reem Kherici : En tant que scénariste, je me suis demandée quel personnage je pourrais mettre en opposition à cette chatte et le chien s’est imposé : c’est quand même, selon moi, le duo le plus intéressant de la terre à regarder ! Dans l’histoire, on suppose que Diva vient d’un milieu très bourgeois, (on découvrira que ce n’est pas tout à fait la réalité...), et j’ai donc imaginé qu’elle allait devoir faire un bout de chemin avec un chien des rues. Et puisque Diva est très très belle, j’ai choisi un bébé labrador qui est aussi une sorte de merveille. Le scénario va les suivre dans leurs mésaventures en montrant comment chacun apprend de l’autre en surmontant ses différences.
Q : C’est d’ailleurs le coeur du film et ça rejoint les grands classiques du genre animé : découvrir l’autre, surpasser les aprioris, grandir. Votre film, y compris pour les personnages humains, balaye également ces thématiques.
Reem Kherici : J’ai toujours trouvé importante l’idée de divertir en racontant des choses plus profondes. Sous mes aspects de meuf rigolote, j’ai tout de même un point de vue sur le monde qui m’entoure. À mes yeux, (et je m’en rends compte encore plus depuis que je suis maman), le cinéma est un prisme qui permet de parler de sujets importants aux adultes comme aux enfants, justement à travers les films d’animation. J’aime l’idée que les parents sortent de la salle en disant « J’ai adoré » ! Et c’est pour cela qu’au-delà de mes deux personnages animaux, il fallait écrire un autre duo adulte tout aussi crédible : Monica et Jack. Cette gymnastique ne m’a jamais quittée lorsque je travaillais sur le scénario au fil des années... Côté enfant, cette idée en effet d’apprendre de l’autre sans s’arrêter aux différences. Côté adulte, savoir dépasser ce monde ultra-connecté des réseaux sociaux et du paraître...
Q : C’est un sujet qui semble vous toucher…
Reem Kherici : Absolument. Dans mon métier, nous sommes souvent maquillés, habillés, j’allais dire « toilettés » ! Mais on ne sait pas qui est qui, avec cette sensation qu’il ne faut pas que le masque tombe... Ce sujet traverse tous mes films : dans Paris à tout prix, j’incarne une fille très parisienne, perchée sur ses talons, qui se la joue mais qui au fond est une blédarde fâchée avec son père. Dans Jour J, c’est une nana qui organise des mariages très « m’as-tu vu » alors qu’elle est complètement complexée par ses origines sociales. Et dans Chien et chat, je joue Monica, (dont le vrai prénom est Monique !), une instagrameuse très Louboutin strass et paillettes mais qui en réalité n’a pas d’ami à part son chat et vit dans sa camionnette... Un des maux de notre époque c’est de ne pas prendre le temps de connaître les gens tout en leur mettant des étiquettes. J’en suis la première victime... Après OSS 117, mon 1er film, on m’a collé l’étiquette de la bimbo alors que ce n’est pas du tout moi dans la vraie vie. Dans le film, les fans de Monica sur Instagram la suivent surtout pour se moquer d’elle, c’est très cruel, à l’image de notre monde...
Q : Chien et chat est une vraie comédie d’aventure avec même un petit côté thriller : là aussi ça tranche avec le style de vos deux précédents films...
Reem Kherici : Je pense avoir grandi au fil de mes films. Avant PARIS À TOUT PRIX, je n’avais jamais eu le rêve ou la prétention d’être réalisatrice ou scénariste. Ce n’étaient pas des choses qui m’étaient autorisées ! Quand on m’a proposé de faire ce 1er film, je l’ai fait proprement, gentiment, presque en m’excusant d’être là. Pour JOUR J, la mise en scène est déjà un plus réfléchie, plus travaillée. Je suis arrivée enprépa avec des idées précises de mes plans. Pour Chien et Chat, l’écriture a pris 3 ans et durant toute cette période je n’ai jamais eu la certitude que le film se ferait, tant il était ambitieux... Donc en écrivant, en préparant mon film je me suis dit que si, un jour, on me « donnait les clefs du camion », je voulais que ça défonce et ne pas décevoir ni les producteurs ni surtout pas le public ! Je voulais pouvoir tenir la comparaison des productions américaines équivalentes. À l’écriture, j’ai essayé d’offrir un spectacle à la hauteur de ce dont je rêvais, en travaillant à partir de story-boards, en réfléchissant aux cascades, aux poursuites en voiture et en rassurant mes producteurs qui, parfois, ont eu peur de certaines de mes idées très ambitieuses ! Mais je n’ai rien lâché. Chien et Chat représente un enjeu colossal en ce sens où je voulais absolument être à la hauteur du rêve que l’on me permettait de réaliser. Vous savez, nous avons fait ce film avec un gros budget mais 10 fois moins important que les productions américaines du genre. Là où il y a 300 animateurs 3D aux États-Unis, nous nous étions 30. Sur le tournage, je n’ai pas eu 80 jours mais 34 pour tout mettre en boîte, avec des journées où il fallait faire 30 plans par -30 degrés. Chacun d’entre nous avons assuré plusieurs postes à la fois pour que les choses rentrent dans le budget, en nous adaptant aussi aux conditions météo. C’était très artisanal pour une production de cette dimension... Le public s’en moque au final (et il a raison) mais moi je voulais atteindre un certain niveau d’excellence, en acceptant de faire des sacrifices. Je me souviens du 1er jour sur le plateau, le 1er février 2022 : j’ai fondu en larmes en me disant « j’y suis ». C’était l’aboutissement de 7 années de travail, de doutes du métier, d’humiliations du genre « ah ouais, son film sur son chat... ». Enfin j’allais tourner. Alors ça ne voulait pas dire que j’allais y arriver mais j’étais ultra fière d’avoir obtenu mon financement et de pouvoir embarquer mon équipe dans cette aventure, tout en sachant qu’évidemment, le plus dur était encore à venir...
Q ; Et justement, parmi ces difficultés majeures : la fabrication en 3D de vos héros Diva et Chichi. Les effets numériques réalisés par la Station Animation sont réellement bluffants…
Reem Kherici : Ce sont mes producteurs chez Mandarin qui m’ont mise en contact avec cette société française qui avait travaillé sur le film d’animation Sahara, dans lequel il n’y avait aucune séquence d’inclusion de personnage en live-action. Eux comme moi étions donc complètement novices ! J’ai rencontré Christian Ronget, le patron de la Station Animation, et nous nous sommes donné un an de préparation pour réaliser ce qu’on appelle un « animatique », autrement dit un story-board animé (comme un dessin animé du film) de toutes les scènes en 2D mais aussi celles où apparaissent Diva et Chichi, réalisées elles en 3D. Cela m’a permis de pouvoir minuter précisément la durée de mes plans et de préparer déjà mon découpage. Ces scènes en 3D coûtant très cher, cela évite également de tourner des plans inutiles. Travailler ainsi a rassuré tout le monde, (y compris moi !), et cette idée de Christian nous a sans doute évité de foncer droit dans le mur en étant moins bien préparés au défi technique de Chien et Chat. Ensuite, lors du tournage, nous avons filmé les scènes où les vrais personnages Franck, Philippe ou moi-même et les personnages animés devaient se croiser. Pour avoir des repères nous avions des « doublures lumière » des animaux, des peluches à leur taille réelle, mais aussi des boudins verts pour les incruster en post prod. Arrivée en post prod, une fois le montage fait, avec des plans donc sans l’intégration des animaux, c’est moi qui mimais Diva et Chichi aux animateurs, à partir des voix déjà enregistrées par Inès Reg et Artus ! Mais en amont, durant les 4 années de préparation, je suis allée chercher sur Instagram des centaines de vidéos de chats et de chiens dans toutes les positions ou attitudes imaginables pour illustrer concrètement ce que je souhaitais voir à l’écran une fois les effets spéciaux fabriqués. C’est grâce à cette « bible », commencée en 2017, que le film peut sortir aujourd’hui en 2024...
Q : À quel moment avez-vous la certitude que ce travail colossal sur les effets 3D est une réussite ?
Reem Kherici : Jusqu’en septembre 2022, le modèle définitif de Diva n’a pas été visible. Quand enfin elle a été prête, j’ai ressenti une énorme émotion car c’était encore mieux que ce que j’espérais... Je pouvais voir la texture de ses poils quand elle bougeait, ses expressions de visages, sa manière de marcher, de courir, de sauter... C’est là où je me suis dit que le pari avait une chance d’être réussi. Mais nous avons eu la pression jusqu’au bout : après la finalisation de Diva et Chichi, il a également fallu travailler sur l’interaction des animaux avec les humains, toutes ces scènes où la chatte et le chien sont dans nos bras, à nos côtés, etc... Au total, c’est d’abord un boulot de réalisation classique et ensuite il faut en commencer un autre en s’adressant à une autre équipe, en lui expliquant de quelle façon Diva doit tourner son oreille ou comment Chichi doit apparaître ému... je pense être prête pour une carrière de mime…
Q : Il y a aussi cette impressionnante scène du lac gelé, qui elle aussi fait appel aux effets numériques...
Reem Kherici : Cette scène, à elle seule, légitime le tournage au Canada. C’est là où le lien entre Diva et Chichi va vraiment se créer, lorsqu’il lui sauve la vie alors qu’elle l’a abandonné... C’est un moment d’intense émotion, d’action pure et de rire qui se termine par « je te pardonne mais je vais te sentir le cul » ! Cette scène a été très compliquée à réaliser et coûtait extrêmement cher car les 3/4 des plans sont numériques : les animaux, la glace, l’eau. Rien que celui où Diva est sur le bloc de glace représente plus de 4000 heures de travail ! Tout est à inventer à l’image...
Q : N’oublions pas évidemment les personnages humains, à commencer par le vôtre : Monica. Il était évident que vous joueriez ce rôle ?
Reem Kherici : Bien entendu et pour plein de raisons... D’abord, si je joue les 1ers rôles dans mes films, c’est pour gagner du temps ! Cela m’évite d’avoir à expliquer à mon actrice principale ce que j’ai dans la tête, de la rassurer sur le fait qu’elle est bien maquillée, bien habillée, pas ridicule malgré les situations comiques à jouer ou de la protéger de conditions de tournage qui, (pour ce film), ont été très difficiles, parfois par -37°... Alors oui, réaliser et jouer, c’est une charge de travail supplémentaire mais c’est surtout une charge mentale en moins ! Ensuite, qui d’autre que moi pouvait jouer la maîtresse tarée de Diva ? J’ai tellement aimé ce chat, j’ai été si triste le jour où je l’ai perdue et si heureuse quand je l’ai retrouvée... Je n’avais donc pas peur d’être émue quand il a fallu jouer ces moments-là.
Q : Pour le personnage de Jack, vous avez choisi Franck Dubosc, à qui vous offrez un registre assez inhabituel…
Reem Kherici : J’avais envie d’un acteur « à l’anglaise », un cambrioleur gentleman et c’est vrai qu’on ne pense pas immédiatement à Franck pour ce genre de rôle ! Or, il est aussi cet homme beau et élégant, en plus d’être un comédien extraordinaire. J’ai eu énormément de chance de pouvoir travailler avec ce partenaire que je croise depuis toujours... Franck a toujours été très respectueux envers moi et dans ce métier, j’ai appris qu’il fallait s’entourer de celles et ceux qui avaient envie de travailler avec vous. Pour ce film, j’avais besoin de quelqu’un qui me fasse confiance et qui me laisse l’entrainer dans l’aventure. La confiance et le désir sont deux éléments essentiels sur un film... Franck n’a pas besoin de moi dans son parcours de comédien mais je sais que personne ne lui avait encore offert un rôle comme celui de Jack et nous nous sommes très bien entendus...
Q : Pour le rôle de Brandt, le « méchant » de l’histoire, vous retrouvez Philippe Lacheau…
Reem Kherici : C’est mon partenaire depuis 20 ans et il a d’ailleurs participé à l’écriture de Chien et Chat. Je trouvais que lui proposer un contre-emploi était plus amusant que le premier rôle plus attendu, plus convenu. J’aime les artistes qui acceptent de sortir de leur zone de confort... Et puis il y avait l’idée d’opposer deux générations à l’écran : Franck qui est un cambrioleur un peu old-school, dépassé par ce type plus rapide, plus fort, plus musclé... Leur tandem est absolument délicieux, d’autant que Philippe n’hésite jamais à se ridiculiser ou à en rajouter, que ce soit dans l’action ou le burlesque. Et puis nous nous comprenons dans la seconde. Il est pour moi une sorte de grand-frère aux yeux duquel j’ai envie de bien faire. C’est lui qui m’a tout appris et quand Fifi valide ce que je propose, ça me fait du bien d’avoir sa bénédiction !
Q : Parlons également des voix de Diva et Chichi : Inès Reg et Artus donc…
Reem Kherici : J’ai cohabité pendant 10 ans avec Diva. Je la connaissais parfaitement... Pour moi, ce n’était pas Duchesse dans Les aristochats. Diva est une gamine, gaffeuse et maladroite. Un jour, je tourne dans l’émission « LOL » et je croise Inès Reg et j’ai un coup de foudre immédiat pour elle. Je la connaissais mal, j’avais juste vu son fameux « c’est quand que tu vas mettre des paillettes dans ma vie Kevin ? ». J’avais en face de moi une meuf ultra craquante, mignonne, avec une jolie voix juvénile. Je lui ai donc proposé de faire des essais pour le rôle de Diva, elle a accepté et elle a été exceptionnelle ! C’était Diva, sans aucun doute possible... Pour Chichi, qui est encore un chiot, il nous fallait une voix enfantine mais en castant de jeunes comédiens, je n’ai pas trouvé la vox comica dont j’avais besoin... Je me suis donc tournée vers les humoristes en me souvenant d’Artus, avec lequel j’avais tourné le film Brutus VS César et de son côté enfantin justement... Il a le sens de la vanne, c’est un charrieur, un sniper et Chichi est comme ça lui aussi. Artus a donc lui aussi fait des essais brillants et je l’ai engagé. Je suis très heureuse de ces deux choix de voix, d’autant que c’est un exercice très difficile de jouer un personnage sans l’incarner physiquement. Inès comme Artus ont su donner une véritable identité à Diva et Chichi...
Q : Vous leur faîtes dire des dialogues assez crus : il fallait oser y aller dans un film destiné au jeune public !
Reem Kherici : Quand j’ai écrit le film, je n’avais pas encore d’enfant donc pas encore de filtre ! Mais j’ai testé à l’époque ces dialogues auprès de mes ami(e)s qui avaient des enfants et j’ai constaté que les gros mots c’était totalement transgressif... Quand ils entendent « cul », ça les fait mourir de rire ! Ils adorent pouvoir s’amuser avec quelque chose qui, d’habitude, n’est pas autorisé. Alors attention, le film n’est jamais graveleux ou vulgaire : on reste à la limite de ce qui fait plaisir aux enfants et peut aussi faire marrer les adultes... C’était exactement notre volonté : ne pas être dans le ton de « Ted » par exemple car nous perdions le public plus jeune mais je voulais conserver mon style d’humour. Je viens de « la bande à Fifi », je parle comme ça dans la vraie vie : je peux dire des grossièretés sans tomber dans la vulgarité... Il y a donc 4 gros mots dans le film, on dit « sentir le cul » et j’assume complètement !
Q : Un mot de la musique de votre film, une bande-originale elle aussi très ample, confiée à Laurent Aknin…
Reem Kherici : Je travaille avec Laurent depuis Paris à tout prix. C’est un compositeur hyper assidu et il fallait l’être sur Chien et chat ! Il a commencé à composer avant le tournage, au moment où nous réalisions l’animatique du film. Il a dû faire, refaire et refaire encore car l’animation et les films avec les animaux, imposent un tempo très particulier. La musique du film est donc en effet très riche : elle a demandé 4 ans de travail. J’ai été très exigeante et Laurent a su mettre son talent au service du projet en laissant de côté la notion d’égo… et ses heures de sommeil. Jusqu’à la veille de l’enregistrement nous composions encore des nouvelles partitions pour la B.O et j’en suis très heureuse car tout le monde nous en parle après avoir vu le film...
Q : On comprend que l’aventure Chien et Chat a été hors du commun pour vous. Avez-vous tout de même réussi à prendre du plaisir au coeur de cette énorme machinerie ?
Reem Kherici : Mais tous les jours ! Rendez-vous compte : j’ai réalisé mon rêve et j’en suis très reconnaissante à ceux qui m’ont permis de le faire. Cela m’a pris 7 ans de ma vie mais j’y ai gagné 20 ans d’expérience... Alors oui, le processus de fabrication du film a été long et lourd. Les conditions de tournage dans le froid ont été rudes. Je n’avais aucune garantie quant au résultat final. Mais j’ai vécu une expérience inouïe, en me prouvant qu’à force de travail et de conviction, on pouvait y arriver, aussi impossible que ça puisse paraître ! Donc oui : c’est l’expérience professionnelle la plus difficile de ma vie mais comme j’en suis sortie vainqueur, j’en suis fière et heureuse. En plus, c’est un énorme cadeau de maman puisque j’ai pu montrer Chien et Chat à Noé, mon fils de 4 ans, en lui disant « tout ce que tu veux tu pourras l’avoir, à condition d’y croire et de travailler très très très dur ». J‘en suis la preuve, il sait que je ne mens pas... J’étais enceinte de lui quand j’ai écrit le film, il est venu sur le plateau, il a suivi toutes les étapes du projet, il a connu Diva, il m’a vu réfléchir, douter, pleurer et comme tous les enfants, il a très bien compris ce que j’ai vécu et combien ce film est important pour moi. Lors de la projection du film pour l’équipe, il est venu me voir doucement en me disant « je suis fier de toi maman »...
Synopsis :
Mmonica est la propriétaire de Diva, célèbre chat et star d’Internet. Jack est un voleur dont le dernier larcin, un énorme rubis d’une valeur inestimable, a malencontreusement été avalé par un chien errant nommé Chichi. Par un concours de circonstances, Monica et Jack se retrouvent séparés de leurs animaux et les voient donc, impuissants, s’échapper vers une destination inconnue… Commence alors un fou road trip entre Montréal et New York pour les deux duos que tout oppose. Avec d’un côté, les humains qui ont perdu la trace de leurs précieux animaux et de l’autre, les animaux livrés à eux-mêmes pour retrouver leurs maîtres… sans savoir qu’à leur trousse, le policier Brandt est prêt à tout pour récupérer le rubis.
Chien et chat
Réalisé par Reem Kherici
Produit par Jonathan Vanger, Christian Ronget, Sidonie Dumas, Franck Samuel, Pierre Coré, Éric et Nicolas Altmayer
Écrit par Reem Kherici, Tristan Schulmann
Avec Franck Dubosc, Reem Kherici, Philippe Lacheau
Musique : Laurent Aknin
Directeur de la photographie : Dominique Fausset
Montage : Antoine Vareille
Sociétés de production : Gaumont Production, La Station Animation, Mandarin Production
Distribué par Gaumont (France)
Date de sortie : 14 février 2024 (France)
Durée du film : 86 minutes
Photos : Copyright Gaumont
(Source : dossier de presse)