Le compositeur anglais John Barry est décédé hier à New York. Il était âgé de 77 ans. Associé à plus d’une dizaine de bandes originales des missions de James Bond, John Barry était un des compositeurs les plus célèbres et aux thèmes les plus reconnaissables du siècle dernier.
Plongé dans la culture cinématographique dès son plus jeune âge, grâce à son père exploitant de salles dans le nord de l’Angleterre, John Barry avait commencé sa carrière filmique au début des années 1960. Alors que sa collaboration au premier James Bond, James Bond contre Dr. No de Terence Young, est litigieuse, John Barry avait été en charge de l’intégralité de la musique du deuxième film de la série, Bons baisers de Russie. Il a rempilé dix fois, dans le mythique Goldfinger, Opération Tonnerre, On ne vit que deux fois, Au service secret de sa majesté, Les Diamants sont éternels, L’Homme au pistolet d’or, Moonraker, Octopussy, Dangereusement vôtre et Tuer n’est pas jouer.
Les thèmes récurrents de James Bond ne constituaient toutefois pas la seule corde à l’arc de John Barry, qui signait également pendant les années 1960 les musiques de L’Affaire Winston de Guy Hamilton, Zoulou de Cy Endfield, Le Rideau de brume, Un caïd, Un mort en pleine forme, Les Chuchoteurs, et Le Chat croque les diamants de Bryan Forbes, Ipcress Danger immédiat de Sidney J. Furie, Le Knack et comment l’avoir et Petulia de Richard Lester, La Poursuite impitoyable de Arthur Penn, Vivre libre de James Hill, Le Secret du rapport Quiller de Michael Anderson, Boom ! de Joseph Losey, Le Lion en hiver de Anthony Harvey, et Le Rendez-vous de Sidney Lumet.
John Barry a été aussi prolifique et éclectique pendant la décennie suivante, puisqu’il a composé la musique de La Vallée perdue de James Clavell, La Randonnée de Nicolas Roeg, Le Rivage oublié de Anthony Harvey, Marie Stuart Reine d’Ecosse de Charles Jarrott, Sentimentalement vôtre de Carol Reed, Top secret de Blake Edwards, Le Jour du fléau de John Schlesinger, La Rose et la flèche de Richard Lester, King Kong de John Guillermin, Le Bison blanc de J. Lee Thompson, Les Grands fonds de Peter Yates, Betsy de Daniel Petrie, Le Jeu de la mort de Robert Clouse, Guerre et passion de Peter Hyams, et Le Trou noir de Gary Nelson.
Le compositeur a suivi la même cadence au fil des années 1980, avec notamment La Guerre des abîmes de Jerry Jameson, Quelque part dans le temps de Jeannot Szwarc, Rendez-vous chez Max’s de Richard Donner, La Fièvre au corps de Lawrence Kasdan, Hammett de Wim Wenders, Frances de Graeme Clifford, Cotton Club et Peggy Sue s’est mariée de Francis Ford Coppola, A double tranchant de Richard Marquand, Out of Africa de Sydney Pollack, et Masquerade de Bob Swaim.
La carrière imposante de John Barry, qui comprend plus d’une centaine de bandes originales, s’est terminée vers la fin des années 1990, après Danse avec les loups de Kevin Costner, Chaplin de Richard Attenborough, Proposition indécente de Adrian Lyne, L’Expert de Luis Llosa, Les Amants du nouveau monde de Roland Joffé, Au cœur de la tourmente de Beeban Kidron, Code Mercury de Harold Becker, et La Carte du cœur de Willard Carroll.
Les Oscars ont été généreux avec John Barry, puisqu’il en a remporté cinq, autant que John Williams, mais sur seulement sept nominations. Dans les années 1960, il était marié pendant trois ans avec l’actrice Jane Birkin, avant que celle-ci ne rencontre Serge Gainsbourg.