Deces - Bernd Eichinger

Par Tootpadu, 25 janvier 2011

Le producteur allemand Bernd Eichinger est décédé hier soir des suites d’une crise cardiaque à Los Angeles. Il était âgé de 61 ans. Eichinger était pendant plus de trente ans une figure incontournable du cinéma populaire allemand, qui s’était également investi à travers sa société Constantin Films dans de nombreuses co-productions internationales, comme la série des Resident Evil.

Bernd Eichinger avait commencé sa carrière au milieu des années 1970 auprès de la société Solaris Film. Pendant cette période, il produisait des films comme Faux mouvement de Wim Wenders, Karl May A la recherche du paradis perdu et Hitler Un film d’Allemagne de Hans-Jürgen Syberberg, Die Wildente de Hans W. Geissendörfer, Stunde Null de Edgar Reitz, La Conséquence de Wolfgang Petersen, et Geschichten aus dem Wienerwald de Maximilian Schell.

Au début des années 1980, Bernd Eichinger avait racheté la société de distribution Constantin Film, qu’il avait progressivement transformée, sous le nom Neue Constantin Film, en une des rares maisons de production européennes ayant l’ambition de rivaliser avec Hollywood. Sa première production dans ce cadre était le drame social sombre Moi, Christiane F., droguée, prostituée de Uli Edel, suivi rapidement, entre autres, par la comédie Kehraus de Hans Christian Müller. L’année 1984 allait apporter deux succès internationaux à Bernd Eichinger, grâce au Principe de l’Arche de Noé de Roland Emmerich et L’Histoire sans fin de Wolfgang Petersen. Ils étaient suivis deux ans plus tard par une autre co-production internationale prestigieuse : Le Nom de la rose de Jean-Jacques Annaud. Avant la fin de la décennie, Bernd Eichinger allait produire deux autres films d’une certaine réputation, Lui et moi de Doris Dörrie ou le dialogue entre un homme et son pénis, et Dernière sortie pour Brooklyn de Uli Edel.

Bernd Eichinger n’a nullement changé sa formule gagnante, au moins en termes économiques, dans les années 1990, puisqu’il continuait d’alterner entre des comédies populaires allemandes et des films coûteux, susceptibles d’attirer un public international. D’un côté, il était donc responsable de films comme Manta, Manta de Wolfgang Büld, Les Nouveaux mecs de Sönke Wortmann, et Paradis express de Thomas Jahn. De l’autre, il n’a pas cessé de flirter avec les grands noms du cinéma international, à travers Les Vaisseaux du cœur et The Cement garden de Andrew Birkin, Body de Uli Edel, La Maison aux esprits et Smilla de Bille August.

Pas de changement de régime non plus dix ans plus tard, puisque des comédies légères comme Qui peut sauver le Far West ? de Michael Herbig et Slap her … she’s french de Melanie Mayron côtoient dans la filmographie de Bernd Eichinger des productions plus sérieuses comme Nowhere in Africa de Caroline Link, Resident Evil de Paul W.S. Anderson et ses trois suites, La Chute de Oliver Hirschbiegel, Les 4 Fantastiques de Tim Story et sa suite, Les Particules élémentaires de Oscar Roehler, Le Parfum Histoire d’un meurtre de Tom Tykwer, Dead or alive de Corey Yuen et La Bande à Baader de Uli Edel.

Bernd Eichinger avait reçu l’année passée le prix honorifique du cinéma allemand. Même si aucun de ses films n’avait été sélectionné dans une catégorie régulière aux Oscars, la moitié des six nominations allemandes dans la catégorie du Meilleur Film étranger ces dix dernières années a été produite par Bernd Eichinger, y compris le lauréat de 2003, Nowhere in Africa de Caroline Link.
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