sortie-cinema - Lynx : Focus sur les nombreuses espèces animalières du film

Par Mulder, 08 janvier 2022

Lynx est un film documentaire franco-suisse écrit et réalisé par Laurent Geslin qui sortira le 9 janvier prochain. Il montre la vie d'une famille de lynx dans les montagnes jurassiennes.

Chamois
L’écran est blanc, quelques ombres basses laissent reconnaître un paysage de neige immaculée vu du ciel. Un point noir, un animal vu du dessus, rentre dans le champ et laisse ses traces derrière lui. On ne le reconnaît pas tout de suite. Le plan suivant, à l’horizontale, c’est un chamois qui marche difficilement dans une épaisse poudreuse. Il se met à courir et à faire des cabrioles puis rejoint son groupe qui gratte la neige pour brouter la maigre végétation au pied des arbres. Le paysage est fraîchement enneigé et la harde s’est regroupée autour
d’un saule totalement recouvert d’un lourd manteau blanc. Le bouc dominant sort du bois et se dirige vers le nouvel arrivant, il accélère le pas et le poursuit rapidement ; le groupe s’affole un peu. Puis la tension s’apaise et les chamois reprennent leur activité pendant que la caméra les survole et repart vers la forêt enneigée…

Renard
Quelques détails de branches givrées ouvrent la saynète. Un plan large nous dévoile un paysage enneigé avec des sapins lourdement « plâtrés ». Dans la clairière, on reconnaît malgré la distance qui nous sépare, un renard immobile, oreilles pointées vers le sol. En gros plan, le renard écoute un campagnol qui se déplace sous le manteau neigeux. Le goupil plonge sa tête pour en ressortir avec un masque blanc mais la gueule vide. Il reprend son chemin et passe devant un de ses compères assis en lisière. En se retournant, il s’aplatit au sol en fouettant sa queue comme en forme d’appel. Son attitude semble attirer le nouveau renard qui s’élance vers lui tout excité. Les deux renards se couchent côte à côte, museaux tendus l’un vers l’autre. Puis le premier se lève et reprend sa chasse. C’est la période des amours chez les renards. Les deux animaux se retrouveront…

Belette
Dans une hêtraie embrumée et toujours enneigée, la lumière du matin est belle et le sous-bois est calme. La caméra glisse doucement de haut en bas et l’on découvre un sous-bois immaculé. Soudain au pied d’un arbre, une petite tête apparaît rapidement. En gros plan, on reconnaît la belette. Insaisissable, elle disparaît en un éclair pour surgir de nouveau presque au même instant sous une souche. L’animal est nerveux et ne s’immobilise que quelques secondes. Elle re-disparaît puis plus rien… un plan plus large nous remontre la forêt enneigée et au loin, une petite tête perce le tapis neigeux une dernière fois pour disparaître pour de bon.

Grand duc
C’est la fin de l’hiver, on entend à la nuit tombée un chant bref et sourd. C’est le grand duc qu’on aperçoit en silhouette dans les branches nues et entremêlées d’un arbre. On le voit gonfler son poitrail pour appeler sa femelle. Soudain, il se dresse et la femelle atterrit sur la même branche. Le mâle prend son envol et c’est la femelle qui reprend le chant nocturne. La saynète annonce le début de la période des amours pour nombre d’espèces de la région.

Pic noir
Un court timelapse d’un sous-bois nocturne, fait défiler les étoiles. Le plan s’éclaircit pour laisser place à la lumière du matin. En contrejour, le paysage de quelques arbres morts résonne d’un tambourinage étrange… le long d’un tronc, on reconnaît un pic noir qui tape de son bec l’écorce d’un épicéa desséché. Le bruit attire une femelle et le couple s’engage dans une drôle de danse, coups tendus et cris aigus. Après avoir arpenté plusieurs fois le tronc, la femelle s’envole suivie de son prétendant.

Oiseaux cavicoles
Le printemps est à présent bien installé, un troglodyte s’égosille aux premiers rayons du soleil. Un plan large légèrement descendant nous dévoile une vieille forêt préservée. Le long d’un arbre mort, une petite cavité. Une tête ronde en sort, le bec chargé de déchets. C’est la petite chouette chevêchette qui prépare son nid. Plus loin, un grimpereau vient se poser avec quelques insectes dans le bec sur l’écorce décollée d’une grosse souche. D’une fine fente du tronc, son petit sort et quémande sa pitance. Tel un papillon l’adulte s’envole. Le jeune retourne se réfugier dans les anfractuosités du vieil arbre. Sur un grand hêtre, on retrouve notre couple de pics noirs. Le mâle s’annonce à l’entrée de la loge pour prendre son tour à la couvaison. La femelle prend son temps, mais apparaît enfin à l’entrée de la cavité. Elle s’envole pour aller se nourrir tandis que le mâle rentre tête la première pour s’occuper de ses oeufs. Chez les chouettes de tengmalm, l’habitation est à étage. Un gros plan sur un poussin qui sort sa tête de la cavité, la caméra remonte doucement le long de l’arbre pour découvrir son frère ou sa soeur qui bâille à la sortie d’un autre trou… Dans un sapin pourtant assez fin, un museau sort d’une loge probablement creusée par un pic. La truffe hume l’aire. Une martre sort de la cavité et grimpe le long du tronc. La maman martre se soulage au bout d’une branche pendant qu’un des tous petits l’appelle au fond du nid. Sans perdre de temps, la femelle redescend tête la première le long du sapin pour rejoindre sa progéniture. Sous l’humidité de la forêt moussue, des appels de jeunes se font entendre au fond d’une loge. Un couple de pics épeiches s’affaire à nourrir leur progéniture à tour de rôle.

Gélinotte
Sur des branches de saule, les bourgeons se transforment en chatons attirant les oiseaux pour s’en repaître. Un couple de bouvreuils picore tandis que plus loin un geai se régale. A côté du geai un oiseau presque immobile et difficile à distinguer. Un mâle de gélinotte lui aussi se nourrit des chatons de saule. Il saute de branche en branche puis s’immobilise. Il lance un sifflet suraigu pour bien marquer son territoire. La petite poule très discrète s’envole ensuite dans le couvert forestier.

Gélinotte au nid
Après quelques plans d’un sousbois clairsemé aux bourgeons verdoyants, la caméra s’arrête sur une futaie de jeunes hêtres. Le plan est assez long, mais l’oeil n’est attiré par rien en particulier. Pourtant à bien y regarder un oiseau est blotti au pied du tronc. En gros plan on distingue clairement un oiseau, qui ressemble à une poule très mimétique, elle est très difficile à discerner sur le sol jonché de feuilles mortes. C’est la femelle gélinotte. Elle couve ses oeufs depuis déjà plus de 20 jours. Après quelques instants, l’oiseau qui s’était endormi se redresse et son oeil s’arrondit comme surpris. Elle semble mal à l’aise ne trouvant plus de position confortable. Soudain la tête d’un tout jeune poussin sort puis un second... Au total cinq petites boules de duvet s’égayent surprises de voir le jour. 

Bécasse des bois
Comme un bout d’écorce qui se déplace dans les feuilles, une bécasse est suivie de sa jeune couvée. Les poussins la rejoignent près d’une grosse racine. Un retardataire titube sur les branches sous le regard inquiet de sa mère. Il finit par la retrouver et se blottir contre elle.

Faucon pèlerin
Éclairé par une lumière rasante du matin, le drone longe lentement une grande barre de roche. On entend au loin des cris aigus. Sur un piton rocheux, un jeune faucon pèlerin semble s’impatienter. Sa soeur déjà sensiblement plus grande vient se poser juste à côté de lui. En fixant un point dans le ciel, ils se mettent à crier en voyant le mâle rapporter une proie dans ses serres. Les jeunes se précipitent et l’adulte laisse la proie puis s’envole. Les deux jeunes se livrent alors une bataille interminable pour récupérer le bout de viande. La femelle, plus forte, prend le butin et s’envole, laissant le jeune mâle tout dépité.

Renardeau
Au pied d’un grand arbre, une tête rousse sort de l’entrée d’un terrier. Un renardeau de quelques semaines seulement. Un second est vite suivi par un troisième et une autre… au total 7 renardeaux s’amusent et bondissent dans le sous-bois se courant après ou sautant sur des bouts de mousse comme si elles étaient des proies potentielles. Mais les jeux s’arrêtent subitement quand la femelle s’approche. La marmaille se rue sous elle et ils tètent à tout va. Un retardataire a bien du mal à trouver sa place et bouscule comme il peut ses frères et soeurs pour avoir sa part. La renarde, irritée par cette cohue perd vite patience et disparaît dans les buissons en laissant sa progéniture sur sa faim…

Chat sauvage/lièvre
Sur une prairie fleurie du début d’été, un lièvre grignote une jacinthe jaune. Quand, derrière les hautes herbes, le regard d’un chat forestier se fige sur le lagomorphe… Comme hypnotisé, le félin s’approche à pas de velours entre les graminées. Mais le lièvre brun s’immobilise et se tapit. Le chat fait encore quelques pas quand le lièvre bondit et disparait à grande vitesse. Le petit prédateur, se redresse mais sans perdre sa grâce, s’éloigne pour chasser de plus petits rongeurs plus faciles à attraper…

Corbeaux et cerfs
En survolant le pointe des sapins baignés dans un brouillard épais, on entend batifoler les grands corbeaux. Ces majestueux oiseaux dessinent de splendides courbes dans le ciel, s’entrecroisant dans une chorégraphie répétée… C’est l’automne et le brouillard s’est installé sur toute la vallée. Le survol de la canopée se poursuit et le silence s’installe. Mais dans une légère bise, un cri puissant retentit au coeur de la forêt… C’est le brame du cerf. On ne voit pas les animaux tant le brouillard est épais, mais les sons nous entourent plus puissants les uns que les autres… Enfin on devine une silhouette sur une des prairies sèches et l’on découvre une harde vaillamment gardée par un grand mâle bien coiffé. Le jour pointant le bout de son nez, les ongulés rentre dans les sous-bois. Le mâle reste encore un peu sur sa place de brame et finit par suivre ses biches…

Rut du chamois
Au pied d’un jeune chêne vert, une bécasse se tient immobile. Impassible elle compte sur son plumage mimétique pour sa sécurité. Soudain elle se redresse, un chamois en rut monte droit vers elle. Elle s’aplatit et le bouc passe juste derrière elle sans la voir. En suivant le chamois qui rejoint sa harde, on s’aperçoit que les caprins sont bien actifs. Les mâles poussent de drôles de bêlements sortant une langue violacée à toute les chèvres adultes… quelques jeunes chamois s’essaient à une joute encore inoffensive quand un des éterlous frappe le sol de ces sabots. Tout le monde regarde dans la même direction fixement. Derrière un buisson dense, on devine la robe tachetée d’un lynx. Celui-ci s’apprêtait à lancer son attaque mais démasqué, il se retire à plat ventre dans le sous-bois.

Synopsis : 
Au cœur du massif jurassien, un appel étrange résonne à la fin de l'hiver. La superbe silhouette d'un lynx boréal se faufile parmi les hêtres et les sapins. Il appelle sa femelle. En suivant la vie de ce couple et de ses chatons, nous découvrons un univers qui nous est proche et pourtant méconnu... Une histoire authentique dont chamois, aigles, renards et hermines sont les témoins de la vie secrète du plus grand félin d'Europe qui reste menacé... Un film pour découvrir le rôle essentiel que ce discret prédateur occupe dans nos forêts, l'équilibre qu'il a rétabli dans un milieu fragile mais aussi les difficultés qu'il rencontre dans un paysage largement occupé par les humains.

Lynx
Écrit et réalisé par Laurent Geslin
Produit par Jean Pierre Bailly, Stéphane Millière 
Musique : Armand Amar, Anne-Sophie Versnaeyen
Image : Laurent Geslin
Montage : Laurence Buchmann
Sociétés de production : MC4 productions, Radio télévision Suisse (RTS), Jmh & Filo films
Distribué par Gebeka films (France)
Date de sortie : 19 janvier 2022 (France)
Durée du film : 84 minutes

(Source : dossier de presse)