« La définition du mot underdog (titre original du film) qualifie les plus faibles dans une compétition. Nous trouvions intéressante l’idée de faire un film sur des animaux en apparence plus faibles que les humains, mais qui finissent par trouver, à long terme, ce qui fait leur force : l’union, la solidarité. Nous voulions montrer que la vie n’est pas un don, mais plutôt un objectif que nous devons atteindre par nous-mêmes. Vivre notre vie telle que nous l’avons rêvée permet d’en éprouver la quintessence. Nous les chiens est un film qui narre la quête de ce bonheur universel. Nous aimerions que les spectateurs adhèrent à ce message. » Oh Sung-yoon et Lee Chun-baek
Il aura fallu attendre plus d’un an et quelques mois pour enfin découvrir en France le film d’animation coréen Nous les chiens réalisé par Oh Sung-yoon et Lee Chun-baek et sortie en Corée du sud le 16 janvier 2019. Réalisé par Oh Sung-yoon et Lee Chun-baek, ce film est assurément l’un des grands films d’animation consacrés au meilleur ami de l’homme. Son animation envoutante, son scénario intelligent en fait un grand divertissement public que nous ne pouvons que conseiller de découvrir lors de sa sortie prochaine au cinéma.
Les animaux présents dans Nous les chiens sont tous de taille et de couleurs variées, et possèdent chacun une personnalité particulière. Les deux réalisateurs du film ont ainsi étudié de nombreuses espèces de chiens ainsi que les lieux dans lesquels ils vivent et se déplacent. Par exemple, pour le personnage principal, les réalisateurs ont cherché une espèce connue pour sa bravoure, habituée aux grands espaces mais dont le côté fugueur a été peu à peu émoussé par la domestication. Aux antipodes de cela, la race des Shih Tzu a été choisie pour Jjang-a, un chien dont l’humeur varie entre sa forte personnalité et son aspect attendrissant.
Des artistes de renom, réunis pour la partition du film, à l’image du chanteur Lee Seung-hwan, du compositeur Lee Ji-soo ou encore des membres de l’orchestre tchèque. Au-delà des décors et des voix, il y a un autre point sur lequel les réalisateurs se sont particulièrement attardés : la musique. Cela est dû à la grande variété de musiciens qui ont travaillé sur la BO du film. Le chanteur Lee Seung-hwan a composé la chanson “My Dogs Earth and Moon and I” pour le film. Elle est inspirée des propres chiens du compositeur, d’où la chaleur que l’on ressent en écoutant ces quelques notes. Lee Seung-hwan a déclaré à propos du film : “À mes yeux, le propos que défendait le film devait être partagé, c’est pourquoi j’ai accepté de composer cette chanson quand on me l’a demandé”. Le musicien Lee Ji-soo qui avait déjà composé les BO de Winter Sonata et Architecture 101, s’est attelé à celle de Nous, les chiens. “Quand les réalisateurs m’ont contacté, ils m’ont dit vouloir attirer autant les enfants que les adultes. Je me suis donc creusé les méninges pour être le plus en accord avec cette intention de base”, racontait Lee Ji-soo sur la conception de la partition du film. Enfin, les 72 membres de l’orchestre tchèque ont participé à la BO en y apportant des sons parfaitement inédits. L’idée derrière ce choix était toujours de construire une mélodie particulière pour rythmer l’histoire de ses protagonistes.
La zone démilitarisée est habituellement dans le cinéma coréen un symbole de la guerre de Corée. Seulement dans Nous les chiens, les réalisateurs ont tenu à lui ajouter une nouvelle signification. “Notre film parle de bonheur, de paix et de liberté : il était donc important pour nous de faire de la zone démilitarisée le symbole de ces trois thèmes”, ont déclaré les réalisateurs. Oh Sung-yoon a même insisté sur ce point, du fait de son expérience personnelle : “Mon service militaire s’est déroulé dans cette zone, je me souvenais donc très bien à quoi elle ressemblait. Je suis même allé la visiter à nouveau pour les besoins du film”. Quant à Lee Choon-baek, il se rappelle que la zone est restée longtemps interdite au public, avec l’impossibilité de prendre des photos : seul ce qu’on peut trouver sur Internet et l’expérience de son partenaire leur ont permis de reconstituer cet endroit, mais cette fois-ci, à travers un nouvel angle, celui de l’optimisme.
Le film Lili, A la découverte du monde sauvage adapté du roman éponyme et sorti au cinéma en 2011, attira plus de 2M de spectateurs en Corée. Huit ans plus tard, les réalisateurs reviennent avec leur second film, Nous, les chiens. Ce film est l’histoire d’une bande de chiens dont le chef décide d’entamer un voyage vers la liberté, loin de la menace que représentent les humains. L’histoire a germé dans la tête d’un des réalisateurs, Oh Sung-yoon, suite à un reportage à la télévision sur les violences à l’encontre des animaux. Deux ans de plus furent nécessaires à l’élaboration du scénario, puis quatre autres pour achever le film. Nous, les chiens emprunte son style visuel à la peinture coréenne traditionnelle.
Le film s’est doté d’une grande galerie de comédiens réputés en Corée – Doh Kyung-soo, Park So-dam, Park Chul-min et Lee Joon-hyuk – pour endosser les rôles du film et prêter leurs voix aux personnages. Pour ce qui est du doublage, le film s’est en effet inspiré de la manière dont les films d’animation hollywoodiens soignent leur doublage : enregistrer d’abord la voix, puis dessiner ensuite les décors. Pour le film, les acteurs ont été castés en premier et ont enregistré leurs performances avant même qu’une seule image ne prenne forme. Ce n’est qu’après ça que leurs personnages ont été dessinés, pour correspondre à ce que dégageait chaque acteur. Cette pratique amène généralement à une forme de symbiose entre un acteur et son personnage. Doh Kyung-soo interprète le chien Moong-chi et insuffle à son personnage innocence et obstination. L’acteur a justifié sa participation au film en disant : “J’adore la destinée des personnages dans cette histoire. Ils surmontent successivement tous les obstacles qui se dressent devant eux, pour atteindre finalement leur but. Je voulais interpréter le personnage principal, celui qui finit par guider le groupe”. Les réalisateurs expliquent quant à eux pourquoi ils ont choisi Doh pour le rôle : “Nous l’avons choisi parce qu’il semble innocent et candide, sans pour autant passer pour un faible. Au contraire, il est volontaire, qualité la plus prégnante du personnage qu’il interprète. Et en plus de cela, sa voix concorde parfaitement avec celle que nous nous étions imaginée pour Moong-chi.”
L’étoile montante Park So-dam (Parasite (2019)) prête quant à elle sa voix au personnage central féminin Ba-mi. Interrogé sur ce choix de casting, le réalisateur a rétorqué que Ba-mi est sauvage et charismatique, traits de caractère que la voix de la jeune actrice reflétait parfaitement. Puis, pour jouer le rôle du chef de meute Jjang-a, c’est l’acteur Park Chul-min qui a été choisi, lui qui avait déjà collaboré avec les réalisateurs sur leur précédent film. Les réalisateurs ont jeté leur dévolu sur lui une fois de plus pour sa voix rauque et ses répliques pleines de malice. Enfin, pour couronner le tout, l’acteur Lee Joon-hyuk interprète un chasseur de chiens, personnage-clef dans la construction du suspense du film. D’ailleurs, ces quatre acteurs ont eu ou possèdent encore des animaux de compagnie, ce qui a rendu leur interprétation encore plus authentique. À ces quatre acteurs principaux se sont ajoutées des voix pour les personnages secondaires comme Yeon ji-won qui a travaillé sur le doublage de Zootopie en Corée ou Jeon Sook-kyung qui a collaboré avec l’équipe de Coco.
Nous, les chiens a été conçu comme un film intergénérationnel, autour d’une histoire centrée sur la notion de famille. Par ailleurs, le film est aussi porteur d’un message sur la liberté et le bonheur. Le personnage du chien abandonné Moong-chi débute ce voyage avec l’intention de découvrir sa véritable identité ainsi que le bonheur au sein de sa meute. Le réalisateur Lee Choon-baek déclarait : “J’espère que les spectateurs comprendront l’importance de la découverte du bonheur grâce aux personnages de ce film. Et j’espère transmettre du bonheur directement aux spectateurs, c’est pourquoi j’ai fait ce film !”. Le réalisateur a d’ailleurs souligné que le message du film ne se cantonnait pas aux droits des animaux, mais était plutôt une métaphore de nos vies à tous.
C’est Odoltogi, l’un des studios d’animation les plus influents en Corée, qui a produit et distribué le film Nous, les chiens. Selon les réalisateurs, le studio a souhaité que les décors en 2D et les personnages en 3D soient en parfaite harmonie. Pour les personnages, le choix de la 3D avait pour but de les dépeindre de façon saisissante. En revanche, pour les décors, les animateurs ont choisi de dessiner manuellement toutes les images du film. Grâce à cette combinaison de deux approches différentes, le film a voulu suivre une démarche singulière. Nous, les chiens se voulait plus naturel et plus assimilable au cinéma coréen que les films d’animation traditionnels. En effet, si l’on exclut le style emprunté au western pour les jeux d’ombres et de lumières dans les montagnes, le film a plutôt un style oriental et coréen directement inspiré de la montagne Bukhansan en Corée, où les réalisateurs se sont d’ailleurs rendus pour l’occasion.
Synopsis :
Le chien est le meilleur ami de l'homme. Affectueux, fidèle… mais lorsqu'il vieillit ou se comporte mal, il est abandonné comme un mouchoir souillé. Et lorsqu'il se retrouve seul face à la nature, son instinct animal reprend le dessus. L'esprit de meute également. Solidaire, déterminée, notre petite bande de chiens errants va peu à peu réapprendre à se débrouiller seule. Et découvrir la liberté au cours d’un extraordinaire voyage.
Nous, les chiens (The Underdog)
Un film d’Oh Sung-yoon et Lee Chun-baek
Produit par Oh Sung-yoon, Choi Yoon-kyung
Sur un scénario d’Oh Sung-yoon
Avec les voix en version originale de Do Kyung-soo, Park So-dam, Park Chul-min
Musique de Lee Ji-soo
Production : Odoltogi
Distribution : NEW, Mango Films, Les Bookmakers / The Jokers (France)
Date de sortie : 12 juillet 2018 (BIFAN), 16 janvier 2019 (Corée du Sud), 22 ju
Durée : 102 minutes
Photos : Copyright The Jokers Films
(Source : Dossier de presse)