Lundi 18 septembre : l’anniversaire de Tree Gelbman. Une date qui restera à jamais marquée comme un jour maudit. Quand Happy Birthdead est sorti à l’automne 2017, il s’est classé en tête du box-office, engrangeant plus de 26 millions de dollars de recettes. Les spectateurs ont été fascinés par ce personnage ayant l’opportunité de profiter au maximum du dernier jour de son existence… en revivant en boucle les 24 dernières heures qui précèdent son assassinat. Sans demander la permission à personne, notre héroïne décide d’inverser les rôles avec son tortionnaire et de le traquer jusqu’à ce qu’il se rende. Elle a renversé le schéma classique du film d’horreur, et le public a été conquis par son histoire délicieusement tordue.
Le réalisateur Christopher Landon, à qui on doit Paranormal activity : The marked ones et Manuel de Survie à l’apocalypse zombie, s’est inspiré de grands classiques comme Un jour sans fin et a fait preuve d’un talent remarquable pour ne pas tomber dans le film d’horreur banal. L’auteur et réalisateur de Happy Birthdead reconnaît qu’il est séduit par les histoires susceptibles d’amuser et de surprendre les spectateurs. Il n’était donc pas du tout prêt à abandonner l’univers de Tree.
Tree a battu la mort à son propre jeu dans le premier film, et la suite a donné aux auteurs l’occasion d’enrichir son univers et de creuser davantage les raisons pour lesquelles tous ces événements se produisent. Avec Happy Birthdead 2 You, Christopher Landon revient à ses amours de jeunesse, notamment Retour vers le futur. Le réalisateur renouvelle sa collaboration avec Jason Blum et sa société de production Blumhouse Productions, et se réjouit de bénéficier à nouveau du soutien de ce maître du cinéma d’horreur moderne. Le public, qui a adoré détester Tree au début du premier film, est par la suite en empathie avec elle. Dans cette suite, on comprend beaucoup mieux les facteurs secondaires qui ont plongé Tree dans cet univers, et on se rend compte qu’il lui incombe une fois encore de rétablir la situation. Pour Christopher Landon, il était essentiel de ne pas tomber dans le piège qu’on retrouve dans beaucoup de films reposant sur le mélange des genres. Selon le réalisateur : “La façon dont on prépare une scène d’horreur ressemble beaucoup à la manière dont on prépare un gag. Si vous arrivez à trouver un rythme qui vous permet de faire peur puis de faire rire, et de continuer à alterner entre les deux, le public va passer un bon moment”.
Ce film est la sixième collaboration entre Christopher Landon et Jason Blum. Le producteur, connu pour ses films à grand succès d’une grande diversité, de Glass à Get Out en passant par la série des American Nightmare et Paranormal activity, était partant pour produire une suite avec Christopher Landon. Quand il a lu le scénario, Jason Blum a mis à peu près le même temps à s’engager dans l’aventure que Tree n’en met à se réveiller après sa mort. Dès lors que Happy Birthdead 2 You avait obtenu le feu vert, il était temps de reformer l’équipe. Quand Christopher Landon et Jason Blum ont engagé Jessica Rothe pour Tree dans le premier film, ils ont tout de suite été bluffés par son talent d’actrice, mais aussi par sa ténacité et son endurance, dans un film où elle est quasi constamment à l’image. Tandis que son personnage passe de victime malchanceuse à tueuse impitoyable et assoiffée de vengeance, Jessica Rothe a fait preuve d’une force, d’un charisme et d’un registre de jeu qui ont contribué au succès fulgurant du film.
Quand on lui demande pourquoi elle a choisi de revenir pour la suite, l’actrice déclare : “J’ai l’impression de n’avoir jamais quitté ce rôle, et c’est génial comme impression. Je n’avais jamais eu l’occasion de reprendre un rôle ou un personnage. Au début, c’était un peu intimidant car je me demandais si je jouais de manière suffisamment convaincante et si je faisais bien ce qu’aurait fait Tree. Mais dans l’ensemble j’ai l’impression de ne jamais être partie, d’autant que la plupart des membres de l’équipe et des acteurs sont revenus aussi”. Tree échappe à son statut de victime et entreprend de sauver sa propre vie. Selon Jessica Rothe, c’est ce qui fait de ce personnage “une vraie reine de l’horreur des temps modernes, qui démêle les noeuds que les autres ont faits”. Tree développe une force qu’elle avait en elle, et c’est pour cette raison que le public a envie de s’identifier au personnage. “Tout le monde attend le deuxième film avec impatience, et c’est pour ça que Chris s’est dit qu’il fallait le faire. Non seulement on a ce mélange fabuleux entre humour et horreur, mais en plus les personnages sont complexes. Ils ont une profondeur et une richesse qui fait qu’on est de leur côté et qu’on veut savoir ce qui leur arrive. Tree maîtrise son destin dans ce film. Elle connaît les règles du jeu et elle a toutes les clés en main pour s’amuser”. Jessica Rothe apprécie ce rôle aux multiples facettes, et se réjouit de retrouver ce personnage qui est à la fois une diva outragée et une machine à tuer prête à aller jusqu’au bout. “Le fait d’être coincée dans cette boucle temporelle amène Tree à évoluer et à devenir une jeune femme attentionnée, sensible et adorable”, explique Jessica Rothe. “C’est ce qu’elle a toujours été au plus profond d’elle-même, mais au bout de plusieurs années de traumatismes, elle s’était retranchée derrière un mur”.
Au début de ce second chapitre, on pense que Tree a tiré les conséquences de ses mésaventures, mais plusieurs indices nous laissent entendre qu’elle a toujours l’étoffe d’une dure à- cuire. Comme le souligne Jessica Rothe : “Au début du film, Tree estime qu’elle a transmis la boucle à quelqu’un d’autre. Cette fois-ci, c’est Ryan qui ne cesse de revivre le même jour. Même si cela la perturbe et qu’elle essaie de comprendre, ce n’est plus vraiment son problème et elle est plutôt soulagée”. Mais les apparences sont trompeuses dans l’univers de Happy Birthdead, et Tree prend bientôt conscience qu’en réalité elle est à nouveau prise dans la boucle, mais sous une autre forme. “Au départ, elle ne s’en rend pas compte parce que les changements sont subtils”, raconte Jessica Rothe. “Chris et notre formidable équipe de tournage ont caché des indices que les spectateurs doivent repérer dans ce nouveau monde. Les motifs sur le t-shirt de Tree sont légèrement différents et certaines couleurs changent”.
Au fur et à mesure de la journée, Tree commence à constater des changements plus importants, comme le fait que son petit ami sorte avec la chef de sa sorority, l’association étudiante dont elle fait partie. Elle est dévastée et abasourdie par cette nouvelle. Tout comme dans le premier film, Jessica Rothe est fascinée par les questions morales que le film soulève. Elle déclare : “On se retrouve dans une situation où on se dit "OK, je n’ai pas ma place dans cette version de ma vie". Est-ce qu’elle peut choisir de vivre dans le passé et de se raccrocher à une relation avec quelqu’un de proche qu’elle a perdu, bien qu’elle ne soit plus avec Carter ? Ou faut-il qu’elle aille de l’avant, qu’elle accepte de l’avoir perdu et qu’elle tourne la page ? C’est très rare de se retrouver face à de tels enjeux émotionnels dans un film d’horreur. C’est vraiment exaltant”. Jessica Rothe partage avec le public une véritable passion pour ces films. Elle adore les cascades hallucinantes et la créativité dont fait preuve l’équipe de tournage pour les mettre en oeuvre. L’actrice est la première à tirer son chapeau aux cascadeurs, qui sont aussi courageux que les personnages qu’ils doublent. “La cascadeuse qui me double est fantastique : elle a fait une chute libre sur neuf étages après avoir sauté du toit d’un immeuble. Elle est incroyablement courageuse”. Jessica Rothe ajoute après une pause : “J’ai eu de la chance qu’elle soit là car moi je me serais fait pipi dessus”.
Celui qui incarne l’intégrité aux yeux de Tree – et l’allié indéfectible sur lequel elle peut toujours compter pour l’aider à faire les bons choix – reste Carter, campé à nouveau par Israel Broussard. Une fois de plus, l’acteur insuffle au personnage de Carter une sincérité et un charme qui permettent aux spectateurs de comprendre pourquoi Tree en pince pour lui. L’acteur évoque ce qui l’a conduit à reprendre du service pour ce nouveau chapitre. Une explication qui tient essentiellement à l’énigme imaginée par Christopher Landon : “Dans le premier opus, Tree et Carter essaient de deviner qui est le tueur, et il y a beaucoup de passages qui font sursauter le spectateur”, rappelle Israel Broussard. “On retrouve ces éléments dans le deuxième film et ils sont d’autant plus présents qu’on se dit : "Attendez, on pensait que le meurtrier, c’était cette personne, mais en fait ce n’est pas le cas !" Le mystère reste entier, et quand on prend en compte tous les autres facteurs, on se retrouve avec un large éventail d’assassins potentiels”. Israel Broussard a aussi beaucoup apprécié le fait que Christopher Landon ait donné au couple de héros un nouvel obstacle à franchir dans cette suite. “Tree a vécu un enfer, et elle s’y retrouve plongée à nouveau”, remarque-t-il. “Ils sont dans un triangle amoureux à multiples facettes : Tree se réveille dans une nouvelle dimension où Carter et Danielle sont en couple. Mais Carter continue à se sentir irrésistiblement attiré par Tree. Il s’efforce de rester fidèle à Danielle mais son cœur parle pour lui. Il est déchiré et en son for intérieur il se dit "Mais qu’est-ce que je vais faire avec Tree ?" ”
Phi Vu interprète de nouveau Ryan, le colocataire malchanceux de Carter, qui détient la clé pour comprendre la boucle temporelle dont Tree est prisonnière. L’acteur, qui avait un petit rôle dans le premier film, prend ici une nouvelle envergure. Un changement qui n’a pas échappé à Jessica Rothe. Elle salue le talent de son partenaire : “Je tire mon chapeau à Phi. Il s’est retroussé les manches et a fait un travail formidable. Grâce à Chris, la suite du film représente une opportunité incroyable de découvrir tout un pan de la vie des autres personnages. On apprend plein de nouvelles choses sur ce monde qu’on pensait connaître, et on se rend compte à quel point il est complexe et comporte plusieurs niveaux de lecture”.
Dans le précédent chapitre, tout mène à croire que Ryan est un simple colocataire agaçant qui pense que Tree n’est qu’un coup d’un soir pour Carter. Ce qu’on découvre dans ce nouvel opus, c’est que le génie de Ryan (et sa tendance à bousculer les lois spatio-temporelles) est à l’origine de ce chaos qui a pris Tree au piège et a bouleversé le destin de tous les personnages. Phi Vu explique : “Tout ce fiasco est la faute de Ryan. Il devient sans le vouloir une sorte de savant fou qui a construit une machine ultra-complexe créant des boucles temporelles. Il l’a mise au point dans l’unique but de ralentir le temps sur le plan moléculaire. Mais le résultat dépasse son imagination”. L’acteur reconnaît que ce qu’il a préféré dans le nouveau film est “sa rencontre avec un Ryan alternatif. Je suis sûr que n’importe qui serait curieux de rencontrer son double”. Ryan est flanqué de deux brillants ingénieurs qu’on découvre pour la première fois : Dre et Samar joués par Sarah Yarkin et Suraj Sharma. Phi Vu précise : “Ce sont les acolytes scientifiques de Ryan qui l’ont aidé à créer SISSY et qui pourraient lui permettre de résoudre l’énigme. Ils forment un gang et vivent cette aventure tous ensemble. On travaille mieux en équipe, non ?”
Israel Broussard a apprécié l’énergie que ces nouveaux personnages ont amenée sur le tournage. “Ils forment une sacrée troupe”, déclare-t-il. “Ils ont clairement insufflé une nouvelle dynamique, une énergie et une légèreté auxquelles les autres acteurs ont su répondre”. Sarah Yarkin est la première à s’étonner de jouer dans un film aussi terrifiant. “Je déteste les films d’horreurs. J’ai peur de tout. J’ai eu peur en voyant La revanche d’une blonde quand j’étais plus jeune”, s’amuse-t-elle. “Je trouve toujours un moyen d’avoir la frousse”. La première fois qu’elle a découvert Happy Birthdead, elle a eu la réaction que Christopher Landon attendait : “Ça faisait peur mais en même temps c’était super drôle. C’était marrant de détourner les clichés du genre, c’était une bonne porte d’entrée”. Suraj Sharma, qui a crevé l’écran dans L’Odyssée de Pi, s’est bien amusé à jouer un codeur de génie. Même si Tree est la seule à comprendre les effets que SISSY a produits sur leurs univers multiples, Samar se rend bien compte qu’il a participé à ce chaos. “Nos personnages vivent dans des dimensions multiples qui se répètent sans fin”, décrit l’acteur. “À chaque fois qu’on recommence, c’est sur un plan d’existence différent. Il y a des différences subtiles et minuscules entre chacune de ces dimensions. C’est clair qu’on a fait quelque chose de mal… ou de vraiment très bien !”.
Samar n’a d’yeux que pour la pragmatique Danielle, la présidente de la sorority, jouée à nouveau par Rachel Matthews. Le rôle de Danielle, l’amie de Tree au comportement ambigu dans le premier film, prend une toute nouvelle dimension puisqu’elle devient un personnage essentiel permettant à Tree de retrouver une vie normale pour de bon. Danielle et Tree se méfient l’une de l’autre et n’arrêtent pas de se lancer des piques, mais elles doivent réussir à travailler ensemble pour mettre de l’ordre dans le chaos où Ryan a plongé tous les personnages. La dernière fois qu’on a vu Danielle, elle était bouleversée car Lori avait empoisonné un gâteau. Comme l’explique Rachel Matthews : “Lori et Tree ont fait une horrible réputation à la maison des Kappa. Danielle n’a qu’une idée en tête : sauver la réputation de leur sorority. C’est tout ce qui lui importe. Elle se moque de la mort de Lori mais veut résoudre la crise au sein de sa sorority”.
On a désormais affaire à la Danielle de l’univers alternatif (celle qui sort avec Carter), ce qui a permis aux acteurs d’explorer de nouvelles pistes chez leurs personnages. Dans ce qui est sans doute une des scènes les plus hilarantes du film, une Danielle camouflant son agressivité tente de piéger le Doyen de l’université, M. Bronson (Steve Zissis), en se faisant passer pour une étudiante française aveugle, et ce afin de donner au reste de l’équipe la possibilité de récupérer un objet que le Doyen leur a confisqué. Rachel Matthews admet que cette journée passée à tourner une scène de comédie pure a été de loin sa préférée : “C’était l’occasion de montrer une nouvelle facette de Danielle, plus marrante et plus déjantée”, affirme l’actrice. “Elle lâche du leste et y va à fond. C’était super pour moi de pouvoir jouer un peu plus ce type de personnage”.
Pour finir en beauté, on retrouve Lori, la meurtrière du premier film qui devient un personnage radicalement différentdans le deuxième. C’est encore Ruby Modine qui joue le rôle de cette étudiante en médecine entretenant une relation très complexe avec sa colocataire Tree. “Au début, je pensais que je comprenais très bien le personnage”, reconnaît Ruby Modine. “Mais Christopher m’a donné des conseils et m’a confié des informations très précises sur Lori, ce qui m’a permis de la faire évoluer de façon assez subtile”.
Tout comme Rachel Matthews, Ruby Modine était heureuse de pouvoir explorer un nouvel aspect de son personnage. À la fin du premier film, Tree met fin à la boucle temporelle en tuant Lori, qui essayait de l’assassiner. Mais les apparences étaient trompeuses : “Dans Happy Birthdead, Lori était un personnage sombre et menaçant, on voyait bien que quelque chose la rendait profondément malheureuse. Dans ce film, elle retrouve un peu de légèreté, mais reste auréolée de mystère. On ne sait vraiment pas où ce personnage veut en venir” Une suite en forme de boucle temporelle : l’art de la création
Pour créer l’esthétique de la suite, l’auteur et réalisateur Christopher Landon s’est appuyé sur ses collaborateurs du premier film, et a engagé d’autres techniciens, afin de rester fidèle à l’esprit de l’original. Il était néanmoins essentiel de créer une esthétique et une narration inédites pour HAPPY Birthdead 2 You. Pour y parvenir, l’équipe a de nouveau investi Loyola University, à la Nouvelle-Orléans, qui sert de décor principal au film. Le directeur de la photographie Toby Oliver, le superviseur des effets visuels Oliver Taylor et le compositeur Bear McCreary étaient là pour donner les grandes directions et apporter leur soutien à leurs nouveaux collègues : le chef décorateur Bill Boes, le monteur Ben Baudhuin et la costumière Whitney Anne Adams.
Dans le premier film, les décors qu’on voyait le plus étaient la chambre en pagaille de Carter et Ryan et la maison bien ordonnée de la sorority de Tree, Lori et Danielle. Happy Birthdead 2 You nous fait explorer de nouveaux territoires sur le campus de Bayfield. Depuis le bureau du Doyen jusqu’au laboratoire de physique quantique, on commence à comprendre que cette boucle temporelle infinie a commencé sur le campus… et que c’est là que Tree devra y mettre fin une fois pour toutes.
Christopher Landon a fait appel à Bill Boes pour mettre au point un univers visuel unique pour le film. Le chef décorateur explique pourquoi il était très enthousiaste à l’idée de rejoindre ce projet à la croisée des genres : “Chris sait ce dont il a besoin pour raconter l’histoire, et il est toujours ouvert à ce qu’on réinterprète ses idées. Ce qui est génial dans ce film, c’est que les spectateurs découvrent ce qui a provoqué la faille temporelle du premier film. Chris a eu l’idée d’une expérience scientifique d’étudiant qui a dérapé, provoquant ce changement. La machine SISSY a été imaginée et construite en laboratoire par quelques étudiants en physique quantique, qui ont ainsi ouvert par erreur une faille temporelle”. En réalité, SISSY s’inspire de véritables recherches en physique quantique, que les auteurs du film ont découvertes par hasard. Ils ont ensuite créé un décor assez impressionnant, qui se retrouve au coeur de l’intrigue : “On a ajouté un grand nombre de câbles, de vis, de lentilles et de dissipateurs thermiques”, énumère Bill Boes. “Chris savait exactement ce qu’il voulait mais il aimait bien qu’on fasse aussi des propositions. On est parti sur une armature sur laquelle la machine était vissée. Cela nous a permis de la placer à une hauteur adéquate pour les personnages. Puis, on a mis l’ensemble sur roues, et Chris l’a surnommée “le Roller-SISSY”.
Le laboratoire de physique vient d’un rêve que Bill Boes a fait quand il commençait à créer les décors du film. “Après avoir lu le scénario, j’ai rêvé pendant la nuit de miroirs et de reflets”, se souvient-il. “J’ai eu envie de mettre des miroirs sur le plateau. Pendant un passage digne d’une école d’art, le miroir offre des reflets qui représentent des univers multiples. Ces images dédoublées deviennent des métaphores visuelles des personnages. Chris a tellement aimé l’idée des miroirs qu’on a ajouté une scène où les étudiants font exploser un miroir, ce qui fait voler leur univers en éclat… Voilà une conclusion spectaculaire !”
Toby Oliver, le directeur de la photographie, s’est inspiré du travail de Bill Boes et Christopher Landon, et il s’exprime au nom de toute son équipe quand il expose les raisons pour lesquelles il s’est engagé dans le projet : “Je n’ai pas hésité une seconde quand Chris m’a proposé de repartir pour un tour avec la suite du film. C’était génial de se retrouver. En tant que réalisateur, il a une autorité naturelle et une vraie présence sur le plateau. Il a des tas d’idées folles qui sont très amusantes à mettre en oeuvre à l’écran, comme la scène où Tree saute depuis un avion vêtue seulement d’un bikini, et Happy Birthdead 2 You regorge de scènes du même genre”. Christopher Landon a insisté pour qu’on retrouve une esthétique et des sensations très proches des prises de vues de Happy Birthdead. Le département de Toby Oliver a donc utilisé le même matériel et les mêmes objectifs que pour le tournage du précédent opus : le modèle léger et compact ARRI Alexa Mini avec un objectif zoom Angénieux Optimo et un objectif fixe Cooke S4.
Tout comme pour Happy Birthdead, l’équipe de tournage a principalement eu recours à des zooms Angenieux 15-40 mm, 28-76 mm et 45-120 mm. Selon Toby Oliver : “Elles ont un magnifique rendu d’image et nous offrent la possibilité d’ajuster les prises au fur et à mesure. C’est surtout très utile avec la Steadicam, que Chris adore utiliser”. Les caméras et les objectifs sont donc restés les mêmes afin qu’on retrouve l’esthétique de cet univers qui s’enrichit dans ce nouvel épisode. En revanche, les auteurs ont fait des choix résolument différents en matière de shading. Le premier volet commence avec des couleurs chaudes et naturelles, comme dans un film de campus traditionnel. Puis, on glisse vers un univers à la David Fincher aux couleurs verdâtres, au fur et à mesure que Tree succombe au meurtrier au masque de bébé… avant de revenir au début de sa journée.
“Pour Happy Birthdead 2 You, on démarre à nouveau dans une ambiance de campus aux tonalités chaudes, puis lorsque Tree se retrouve dans la dimension alternative, on passe à des couleurs plus bleutées qui évoquent un univers hi-tech”, décrit Toby Oliver. “Cette approche traduit également la dimension de science-fiction qu’adopte le film au moment où nos intrépides scientifiques en herbe cherchent un moyen de renvoyer Tree dans sa propre dimension. Pour composer cette nouvelle esthétique, on s’est inspiré de films de super-héros et de science-fiction comme Iron Man, mais aussi de grands classiques comme Retour vers le futur 2, un incontournable auquel le film fait référence”.
Happy Birthdead 2 You est conçu comme une boucle temporelle… tout en racontant justement l’histoire d’une boucle temporelle ! Bien entendu, Toby Oliver a dû reconstituer les décors du film original le plus précisément possible : la chambre d’étudiant de Carter ou encore l’hôpital dont Tombs tente de s’échapper. “C’est toujours difficile de s’y prendre 18 mois plus tard, d’autant plus que j’étais accompagné d’une équipe presque entièrement renouvelée. Cela tenait aux disponibilités de chacun à la Nouvelle-Orléans, où les gens sont très occupés”, explique le directeur de la photographie. “Mais on a réussi, en peaufinant les détails en postproduction avec l’aide de mon brillant étalonneur Alastor Arnold”. Tree n’était pas la seule à revivre plusieurs fois le même jour… Pour répondre aux besoins du tournage, l’équipe technique a dû reconstruire, aménager et éclairer la chambre d’étudiant de Carter trois fois en tout, en recommençant à chaque fois à zéro : pour Happy Birthdead, pour les retakes du premier film et pour le tournage du deuxième.
Une des scènes clés du film se déroule dans le laboratoire de Ryan, lorsque SISSY, le générateur d’énergie quantique, est sur le point d’exploser. Toby Oliver raconte comment son équipe a géré ces journées de tournage : “Pour les prises de vues ultra-ralenties à l’aide de la caméra Phantom, où on voit tous les acteurs se faire projeter dans les airs après l’explosion qui a renvoyé Tree dans sa dimension, j’ai dû placer et me servir d’éclairages très puissants sur le plateau pour obtenir une exposition suffisante à 950 images par seconde. Le plus dur a été de faire rentrer suffisamment de gros projecteurs 20K sur le tournage. Il faisait très chaud, mais grâce à l’aide des effets visuels, le résultat final est époustouflant”.
Heureusement, l’équipe a aussi créé de nombreux effets liés à l’éclairage, en utilisant des pulsations, des flashes et des stroboscopes pour donner l’impression que SISSY provoque des dégâts considérables sur le campus. Le directeur de la photographie conclut : “Mon éclairagiste Jaim O’Neil et son équipe d’électriciens ont fourni un travail splendide en utilisant la toute dernière technologie de LED à distance, comme les ARRI Skypanels, pour obtenir de supers effets malgré un temps de préparation très limité”.
Les superviseurs effets visuels de Ingenuity Studios, Oliver Taylor et Kimberly Murphy, ont collaboré étroitement avec les équipes de décoration et de tournage pour enrichir encore les effets visuels dans ce deuxième opus. Qu’il s’agisse des moments où Tree panique ou de ceux où elle se réveille après son meurtre, tout est beaucoup plus fort. Grâce au premier film qui sert de référence et d’inspiration, la suite a un impact beaucoup plus fort. Pour Oliver Taylor, l’un des plus grands défis en matière d’effets visuels consistait à faire en sorte que les images transmettent des informations essentielles à la compréhension du récit. “Il y avait beaucoup d’images qui devaient être de grande qualité pour souligner des aspects très précis de l’histoire”, raconte-t-il. “Si ça ne marchait pas, il était certain que le film dans son ensemble allait en pâtir”.
C’est la deuxième fois que Ingenuity Studios travaille avec Christopher Landon, et les artistes ont volontiers avoué qu’ils n’auraient pas pu rêver d’un meilleur chef d’orchestre. “Chris nous a associés au projet dès le début, et il n’a pas hésité à avoir recours aux effets visuels pour des scènes d’une très grande importance”, reconnaît Oliver Taylor. “À chaque moment, même quand la situation se compliquait, il avait exactement le comportement qu’on attend d’un réalisateur quand on travaille sur des effets visuels. C’était un réel plaisir de travailler avec lui et avec le reste de l’équipe de Blumhouse Productions”. Les lasers de SISSY se sont révélés être le plus grand défi sur le plan artistique. Oliver Taylor tient à féliciter son équipe qui a trouvé une solution ingénieuse pour créer des lasers stupéfiants en un temps record. La rapidité était un facteur essentiel, car à chaque nouveau montage, il fallait intégrer des modifications dans des délais très courts.
Heureusement, la scène tristement célèbre du clocher, issue du premier film, joue un rôle clé dans Happy Birthdead 2 You. Au départ, cette scène a suscité le débat : la référence au premier opus valait-elle la peine qu’on dépense de l’argent pour reconstruire la tour ? Oliver Taylor raconte comment les choses se sont passées : “Nous avions construit la tour de manière infographique pour Happy Birthdead. Nous avons donc pu tourner la suite dans un décor virtuel, pour un coût bien moindre que si nous avions dû reconstruire un vrai décor. Ce genre de situation où les effets visuels permettent à un réalisateur de faire quelque chose qu’il n’aurait pas pu faire en temps normal, c’est une des plus belles contributions que l’on peut apporter à un projet”.
Quand il a vu la version non montée de Happy Birthdead, Bear McCreary a tout de suite su quelle direction il voulait donner à la bande-son. Le compositeur, qui espérait saisir l’assurance et la décontraction de notre héroïne, a souhaité susciter chez les spectateurs les mêmes sentiments de joie et de terreur qu’il a ressentis quand il l’a vue sauver sa peau dans le film.
“ La partition que j’ai composée pour Happy Birthdead était un mélange étrange entre des sons électro joyeux, des morceaux orchestraux sinistres de films d’horreur, et un extrait assez dérangeant de la voix de ma petite fille, qui représentait le meurtrier au masque de bébé”, explique Bear McCreary, énumérant les thèmes de l’innocence, de l’étrangeté et de la menace. “J’ai poussé ce mélange atypique encore plus loin dans Happy Birthdead 2 You”.
La bande originale reflète l’intrigue palpitante du film : on y retrouve tous les sons bizarres et hétéroclites de l’original, mêlés à de nouveaux morceaux. “La musique vibre avec des passages orchestraux dynamiques et joyeux, qui rappellent les musiques des films d’aventures de ma jeunesse, entre fantaisie et comédie”, décrit Bear McCreary. “J’y entremêle d’autres genres : de superbes passages instrumentaux de cordes et de bois, style science-fiction, des fanfares tonitruantes, et des sons électro plus posés et répétitifs dans l’esprit des films policiers. J’ai même joué de l’accordéon pour une scène où toute la bande-son imite celle d’un film d’art et essai français !” Bear McCreary avoue que sur le papier, on pourrait croire que la musique de Happy Birthdead 2 You est démente. “C’est sans doute le cas”, s’amuse-t-il. “Cependant, je reste convaincu que toutes ces influences disparates finissent par apporter leur contribution au film à la fois exaltant, hilarant, terrifiant et émouvant que Christopher Landon a réalisé”.
Synopsis :
Alors que Tree pensait s’être définitivement débarrassée de celle qui voulait sa mort et qu’elle file le parfait amour avec Carter, elle se retrouve projetée dans une dimension parallèle à notre monde. Elle doit désormais affronter des fantômes de son passé et de nouveaux ennemis…
Happy Death Day 2U
Ecrit et réalisé par Christopher Landon
Produit par Jason Blum
Basé sur les personnages de Scott Lobdell
Avec Jessica Rothe, Israel Broussard, Phi Vu, Suraj Sharma, Sarah Yarkin, Ruby Modine
Musique de Bear McCreary
Directeur de la photographie : Toby Oliver
Montage : Ben Baudhuin
Production ;Blumhouse Productions
Distribution : Universal Pictures
Date de sortie : 13 février 2019 (Etats-Unis et France)
Durée : 100 minutes
Photos et Videos : Copyright Universal Pictures / Blumhouse
(Source : dossier de presse)