"Même si LA LA LAND est très différent de WHIPLASH à bien des égards, ces deux films parlent d'un sujet qui me tient beaucoup à cœur : comment trouver un équilibre entre l'art et la vie, entre les rêves et la réalité – et plus précisément, comment trouver un équilibre entre son rapport à son art et son rapport aux autres. Avec LA LA LAND, je voulais aborder ces thèmes en utilisant la musique, les chansons et la danse. Je trouve que la comédie musicale est le genre par excellence qui permet d'évoquer ce délicat dosage entre rêve et réalité" - Damien Chazelle
Le réalisateur surdoué Damien Chazelle nous propose à travers son nouveau film, LA LA Land, à nous souvenir en quoi le cinema est un spectacle magique intense et inoubliable. En revenant à la source du cinéma hollywoodien, son nouveau film n’est pas uniquement un hommage aux comédies musicales qui ont fait la gloire du cinéma hollywoodien c’est surtout la fusion parfaite entre la musique, les désillusions du cinéma hollywoodiens et surtout une rencontre entre deux passionnés qui ne laisseront personne insensible.
Quel plaisir de retrouver tout le glamour du cinéma hollywoodien incarné par ce duo de comédiens irrésistibles Emma Sone et Ryan Gosling sont juste parfaits une fois de plus et leurs retrouvailles (Crazy, stupid Love (2011) et Gangster Squad (2013)) donnent au film un charme dévastateur.
Dans LA LA LAND, les scènes chantées sont tout aussi naturelles que les dialogues. Chazelle et Hurwitz ont fait appel aux auteurs Benj Pasek et Justin Paul qui ont collaboré aux spectacles "Dear Evan Hansen", "A Christmas Story", "Dogfight", "James et la pêche géante" et "Edge". C'est la première fois qu'ils signent un livret pour le cinéma. "On a été séduits par l'énergie de Damien et de Justin et par leur désir de rendre hommage aux grands classiques de la comédie musicale, tout en imaginant une œuvre foncièrement actuelle", souligne Paul. "On ne réalise plus tellement ce genre de film musical aujourd'hui", ajoute Pasek, "et cela fait longtemps qu'on avait envie de participer à un tel projet". Par le plus grand des hasards, Pasek et Paul sont tombés sur Chazelle et Hurwitz chez l'ami qui les hébergeait lors de leur passage à Los Angeles. "Il se trouve que Justin habite dans le même immeuble", se remémore Pasek. "Il nous a dit : 'Vous nous suivez ou quoi ?'"
Tout comme Chazelle, Pasek et Paul étaient séduits par le défi consistant à travailler dans un univers à mi-chemin entre réalité et féerie romantique. "Il fallait trouver le juste équilibre puisqu'il s'agissait d'évoquer les difficultés de ceux qui tentent leur chance à Los Angeles et le bonheur de deux êtres qui réalisent enfin leur rêve", analyse Paul. "Ce n'était pas facile. On a écrit beaucoup de versions différentes … et on a souvent travaillé en mangeant des plat préparés !" Il fallait également qu'on retrouve dans les chansons ce qu'incarnent Sebastian et Mia. "Sebastian est un peu en décalage avec son temps et appartient à la contre-culture, si bien que c'était un défi intéressant à relever", poursuit Paul. "À l'inverse, Mia est moins torturée". Ryan Gosling et Emma Stone ont été une source d'inspiration. "Il y a une telle alchimie et un tel charme qui se dégagent de leur relation qu'on ne peut que s'en inspirer", ajoute Pasek.
Paul et Pasek ont également été portés par les compositions de Hurwitz. "C'est original et mélodieux", dit Paul. "Il a créé une musique qui n'a rien de parodique, sans être pourtant ancrée dans l'époque actuelle. Il se situe dans une sorte d'entre-deux et c'est ce qu'on préfère". Gosling a tellement aimé les chansons qu'il les avait constamment en tête. "J'ai joué certains morceaux pour piano quatre heures par jour pendant trois mois, si bien qu'en théorie je pourrais ne plus jamais avoir envie de les entendre", plaisante-t-il. "Mais à chaque fois que je les entends, je suis ému, et je trouve qu'ils sont magnifiques". Emma Stone a interprété deux chansons – "Audition" et "City of Stars" – en direct sur le plateau pour vivre le moment présent. "C'était un vrai pari mais j'y tenais beaucoup", note la comédienne. "Je venais de me produire dans 'Cabaret' et j'ai vu à quel point les conditions du direct apportent une dimension supplémentaire, même si on a la voix qui s'éraille ou si on chante un peu faux, car c'est irremplaçable".
Les chansons ont ensuite inspiré des scènes dansées qui s'intègrent naturellement à l'intrigue. Damien Chazelle a souhaité faire en sorte que la chorégraphie évoque l'élégance, l'imagination et la liberté dramaturgique qu'on prête aux comédies musicales des années 50 – tout en y apportant une énergie et un rythme proches des spectateurs habitués aux iPhones et à YouTube. Dans cette optique, il a collaboré avec Mandy Moore, lauréate de deux Emmy et connue pour l'émission "So You Think You Can Dance". Si elle a conçu la chorégraphie de concerts, de spectacles et de clips, elle a aussi chorégraphié HAPPINESS THERAPY. Marc Platt souligne que chorégraphier un long métrage est une forme d'expression artistique très particulière. "C'est un travail très différent de la scène, surtout lorsque la caméra se déplace avec l'énergie et la fluidité de LA LA LAND", dit-il. "Il nous fallait un chorégraphe qui sache intuitivement comment les danseurs se déplacent en fonction des mouvements de caméra". Mandy Moore était enchantée que les auteurs du film aient d'importantes ambitions chorégraphiques. "Je suis fan absolu de comédies musicales, que ce soit sur scène ou au cinéma – surtout celles de la MGM", dit-elle. "La danse est toute ma vie, et c'était extraordinaire de voir jusqu'où Damien était prêt à aller". Le réalisateur était tout aussi séduit par les diverses influences de Mandy Moore. "Elle a étudié la danse classique, et c'est exactement ce qu'il nous fallait, mais elle était aussi capable d'imaginer une chorégraphie inédite à l'écran", remarque-t-il. "Le plus important, c'est que la chorégraphie raconte les personnages et soit axée sur les corps en mouvement. J'étais convaincu qu'il nous fallait un vrai réalisme à ce niveau-là. Ce que j'ai expliqué à Mandy, c'est que dans ce film, la danse, les chansons et le jeu des acteurs sont à l'unisson et qu'on ne les envisage pas séparément. C'était formidable que Mandy entraîne Ryan et Emma et assure la chorégraphie parce que, au bout du compte, les scènes de danse sont dictées par la relation entre Ryan et Emma. La danse est un moyen merveilleux de raconter l'histoire de gens qui tombent amoureux et d'exprimer les sentiments et le frisson qu'on éprouve quand on rencontre quelqu'un qui vous chavire pour la première fois". Le réalisateur et Mandy Moore voulaient que la chorégraphie se fonde dans la narration de manière très moderne afin de faire en sorte que le spectateur se sente interpellé sans pour autant briser la fluidité du récit.
LA LA LAND n'est pas seulement une magnifique histoire d'amour, mais un hommage à Los Angeles et à ceux qui ne cessent de prendre des risques artistiques, quitte à en avoir le cœur brisé. L'équipe a ainsi sillonné toute la ville au cours des 40 jours de tournage. Comédiens et techniciens se sont donc rendus à l'Observatoire de Griffith Park et au célèbre Lighthouse Café de Redondo Beach, club de jazz depuis 1949. L'ensemble a été supervisé par l'équipe du chef-décorateur David Wasco et de la décoratrice de plateau Sandy Reynolds-Wasco (RESERVOIR DOGS, PULP FICTION, RUSHMORE, LA FAMILLE TENENBAUM, KILL BILL, COLLATERAL et INGLORIOUS BASTERDS). Ils se sont inspirés de leur fascination pour une ville souvent dénigrée mais propice aux fantasmes. "On a montré Los Angeles de jour comme de nuit", indique David Wasco, "mais c'était surtout l'occasion de porter un regard neuf sur la ville grâce à un réalisateur novateur sur un plan esthétique. On connaît bien le terrain et du coup on en a profité pour tourner dans des quartiers qu'on n'a pas encore vus à l'écran". Sandy Reynolds-Wasco ajoute : "Ce qui nous a également plu, c'est qu'il s'agit de la première vraie vision musicale de Los Angeles depuis des décennies".
À l'image de l'atmosphère du film, les lieux de tournage alternent entre modernité et époques révolues. "C'est quelque chose d'intrinsèque à la ville", relate David Wasco. "On peut parfois être face à un immeuble et avoir le sentiment d'être à Hollywood dans les années 40 et puis se retourner et se sentir en 2016. Damien avait l'intention d'exploiter la dimension atemporelle de la ville". Chazelle souhaitait également restituer l'atmosphère particulière de la ville. "Los Angeles est un formidable personnage de cinéma car elle déborde à la fois d'optimisme et de rêves brisés", note Sandy Reynolds-Wasco.
L'histoire de la culture pop est également très visible dans la métropole californienne. En témoigne la projection de LA FUREUR DE VIVRE à laquelle assistent Sebastian et Mia au Rialto Theatre, célèbre salle de cinéma, puis la scène de l'Observatoire de Griffith Park où se déroule l'un des temps forts du film de Nicholas Ray. L'équipe était enchantée de pouvoir tourner dans ces décors réels, mais David et Sandy Wasco ne s'en sont pas contentés. Ils ont ainsi utilisé le véritable cadre du planétarium tout en en réinventant l'intérieur comme un univers féerique Art Déco où Sebastian et Mia entament une valse, tandis qu'une succession de tableaux défilent en arrière-plan. Pour ce décor, ils ont même retrouvé le vieux projecteur d'origine du planétarium, aujourd'hui remplacé par un modèle plus moderne. "On en a loué un d'occasion, si bien qu'on s'est servi du véritable projecteur du planétarium qu'on a posé sur une plaque tournante", précise David Wasco. "C'était un décor très intéressant".
L'échangeur des autoroutes 110 et 105, qui surplombe le centre-ville, était un site beaucoup moins facilement aménageable. C'est là que se déroule la séquence d'ouverture, chantée et dansée. "C'est assez original de mettre en scène un numéro à la Busby Berkeley sur une autoroute de Los Angeles", signale Wasco. "On a donc commencé par agencer un espace dans le parking du studio où on a installé de fausses séparations des voies et des voitures pour que Damien, Mandy et les comédiens puissent répéter. Puis, on a disposé d'un très bref laps de temps pendant lequel la police autoroutière de Californie a fermé l'autoroute et nous a permis de tourner cette séquence extrêmement complexe. Et comme par magie, tout s'est très bien passé".
Ce sont les Wasco qui ont eu l'idée de faire conduire à Sebastian une décapotable Buick Riviera de 1980, voiture immédiatement identifiable qui devient un personnage à part entière. Ils ont aussi couvert les murs de l'appartement de Sebastian de photos de légendes du jazz, tandis que Mia a accroché chez elle un immense portrait de son héroïne Ingrid Bergman. Ils ont également ponctué leurs domiciles de clins d'œil à des films que les cinéphiles reconnaîtront sans doute, mais ils revendiquent aussi l'influence de peintres comme Ed Ruscha et David Hockney qui ont exploré la mythologie de Los Angeles, ou encore du fauviste Raoul Dufy, réputé pour ses explosions de couleurs. Les décors sont plus inventifs encore vers la fin du film, et tout particulièrement pour le numéro baptisé "Épilogue". "Pour cette séquence, Damien souhaitait évoquer les univers fantasmatiques de Los Angeles et Paris reconstitués en studio", ajoute David Wasco. "On a utilisé des toiles peintes si bien que le style visuel est délibérément théâtral. C'est une scène essentielle et on s'y est attelés depuis le début de la prépa jusqu'au jour du tournage". Si Los Angeles est le berceau de bien des films, il n'est pas toujours évident d'y tourner. Le réalisateur était enchanté de pouvoir proposer un regard neuf sur la ville. "Je n'étais jamais allé dans la plupart des endroits qu'on a repérés", note-t-il. "Cela fait neuf ans que je vis à Los Angeles, et ce qui me fascine ici, c'est qu'il y a sans cesse de nouveaux lieux à découvrir. Cette dimension propre à la ville enrichit le récit"
Synopsis :
Au cœur de Los Angeles, une actrice en devenir prénommée Mia (Emma Stone) sert des cafés entre deux auditions. De son côté, Sebastian (Ryan Gosling), passionné de jazz, joue du piano dans des clubs miteux pour assurer sa subsistance. Tous deux sont bien loin de la vie rêvée à laquelle ils aspirent… Le destin va réunir ces doux rêveurs, mais leur coup de foudre résistera-t-il aux tentations, aux déceptions, et à la vie trépidante d’Hollywood ?
LA LA Land
Un film écrit et réalisé par Damien Chazelle
Avec Ryan Gosling (Sebastian), Emma Stone (Mia), John Legend (Keith), J.K. Simmons (Bill), Rosemarie DeWitt (Laura), Finn Wittrock (Greg), Callie Hernandez (Lisa), Sonoya Mizuno (Caitlin)
Chorégraphie : Mandy Moore
Distributeur : SND
Date de sortie : le 25 janvier 2017
(Source Dossier de presse)