Sorties-Video - The Neon Demon , le 26 octobre 2016 en video

Par Mulder, 22 octobre 2016

Réalisateur visionnaire, Nicolas Winding Refn (Drive, Only God Forgives) signe une fable cruelle sur le narcissisme obsessionnel de notre époque et son culte du paraître, évoquant esthétiquement Muholland Drive et la grande époque du giallo. Rythmé par la B. O. ensorcelante d’un Cliff Martinez au sommet de son art, ce choc esthétique et sensoriel qui a électrisé le Festival de Cannes est sublimé par le plus alléchant des castings – Abbey Lee (Mad Max : Fury Road), Jena Malone (Sucker Punch) et Keanu Reeves (Matrix) – réuni autour de l’éblouissante Elle Fanning (Maléfique), à la fois femme-enfant et héroïne fatale… Thriller hypnotique teinté d’un érotisme pervers, The Neon Demon est un élixir qui éveille tous les sens.

« Cela fait plusieurs années que j’avais envie de faire un film sur la beauté car elle est très présente dans ma vie », faisant référence à sa femme, la réalisatrice Liv Corfixen (My Life Directed By Nicolas Winding Refn), à ses deux filles et, vraisemblablement à la myriade d’actrices et de mannequins qu’il a rencontrées en réalisant des films et des publicités. « J’ai pu observer que la beauté donne aux femmes un certain pouvoir. » « La valeur de la beauté ne cesse de grimper, elle ne retombe jamais. Et, alors que sa durée de vie se réduit, nous sommes de plus en plus obsédés par elle. Cette obsession peut souvent mener à une forme de folie. Dans la mythologie grecque, Narcisse tombe tellement amoureux de sa beauté qu’il finit par se noyer dans son propre reflet. » Connu pour sa capacité à adopter mais également à détourner les codes des genres tels que le film de prison (Bronson, 2008), le film d’aventure historique (Le Guerrier silencieux - Valhalla Rising, 2010), le thriller (Drive, 2011) et le film de vengeance (Only God Forgives, 2013), NWR était curieux de voir s’il pouvait aussi bien rendre hommage au genre de l’horreur que se l’approprier. « Y avait-il un moyen de répondre à tous les codes du genre sans vraiment s’y conformer ? Pouvais-je faire un film d’horreur sans l’horreur ? Afin de donner vie aux quatre personnages féminins de THE NEON DEMON, j’ai souhaité travailler avec de jeunes écrivains, de préférence ayant une expérience de dramaturge et maîtrisant l’art du dialogue. J’ai trouvé toutes ces qualités chez Polly Stenham, célèbre dramaturge britannique, et Mary Laws, une dramaturge américaine en pleine ascension. C’était merveilleux de travailler avec elles, car chacune avait sa propre approche, et leurs perspectives respectives ont permis de façonner le scénario de façon passionnante. »

« Le rôle central à attribuer était celui de Jesse, la jeune beauté apparemment innocente originaire de l’État de Géorgie qui se transforme à mesure que sa carrière de mannequin prend son essor. Elle Fanning me rappelle les grandes stars du muet tout en étant une actrice d’une grande modernité. Elle a une capacité extraordinaire à se transformer. Et la caméra l’adore. J’ai tout de suite pensé à elle. Pour préparer son rôle, je lui ai fait découvrir toute une série de films (et pas seulement d’horreur), notamment La Vallée des poupées de Mark Robson (1967) et Beyond the Valley of the Dolls (Orgissimo) de Russ Meyer (1970). Jena Malone a quant à elle beaucoup contribué à la création du personnage de Ruby qui, à l’étape du scénario, était encore plus énigmatique. J’avais donc besoin de quelqu’un qui puisse se transformer en elle. »

« À la minute où le nom de Keanu Reeves a été prononcé, j’ai su qu’il serait le meilleur choix. J’ai toujours espéré avoir la chance de travailler avec lui. Peu d’acteurs ont son statut d’icône populaire, son talent et une véritable aura de star. L’interprète du personnage de Jack était sûrement le plus difficile à trouver parce que, dans mon esprit, il n’était pas clairement défini. Et puis Desmond Harrington est arrivé (deux jours avant que l’on commence à tourner les scènes avec ce personnage, je crois). Il a soudain apporté du mystère à Jack parce que Desmond a lui-même une personnalité très énigmatique. C’est le réalisateur Gaspar Noé qui m’a parlé de Karl Glusman. Il avait travaillé avec lui sur Love. Quand Karl est rentré de France, j’ai dit : "OK, faisons-le venir et voyons ce que ça donne". Elle Fanning devait venir faire une lecture. Dès l’instant où il est entré dans la pièce, l’alchimie entre les deux est apparue évidente. »

« À l’origine il y a eu un mélange de deux choses : après le tournage d’Only God Forgives à Bangkok, je voulais tourner un film à Tokyo, mais Liv a dit, “Je ne veux pas aller vivre à Tokyo”. Alors je lui ai demandé quel serait le compromis et elle a répondu : Los Angeles. L’adaptation de l’histoire à Los Angeles a été légitimée par les nombreuses expériences professionnelles que j’y avais connues dans l’univers de la mode. Et même si les maisons de luxe sont basées à New York et Paris, tous les composants de l’industrie de l’entertainment mènent à Los Angeles. En quelque sorte on peut dire que L.A. fait le lien entre toute l’industrie de l’entertainment et le reste du monde. Par contre, Los Angeles est une ville où tourner coûte cher. J’ai donc eu du mal à réunir une équipe avec le budget que j’avais. Mais je crois que cela m’a forcé à… m’éloigner de ma zone de confort et à travailler avec des gens plus jeunes et plus frais, des gens sur le point d’exploser dans l’industrie du cinéma et je crois que ça a été bénéfique pour le film. J’ai passé deux mois à chercher les bons objectifs anamorphiques et à les faire réparer car j’ai choisi des objectifs anciens qui sont peu utilisés de nos jours. Les “Crystal Express” ont été fabriqués par Joe Dunton, une légende dans le domaine des objectifs anamorphiques. Ils sont formidables parce qu’ils sont doux et ont un « rendu cosmétique » sur les visages. J’avais besoin que la peau ressemble le plus possible à ce que l’on voit sur les photos de mode qui sont extrêmement retouchées sur Photoshop. Les rôles d’Elliott Hostetter (chef décorateur) et de Natasha Braier (directrice de la photographie) ont été absolument cruciaux pour la conception et la création du film. »

Pour le montage, NWR a de nouveau travaillé avec Matthew Newman qui a contribué à donner une structure narrative innovante et leur texture à Bronson (2008), Le Guerrier silencieux - Valhalla Rising (2009), Drive (2011) et Only God Forgives (2013). « Lorsque je l’ai engagé pour la première fois en 2007 pour un épisode de la série britannique Miss Marple, je n’imaginais pas que nos chemins resteraient autant liés. Il a beaucoup contribué à changer ma façon de faire des films. Matt ne se contente pas de monter mes films pendant et après la production, je lui demande d’intervenir à l’étape du scénario pour avoir un regard neuf sur le script et, plus tard, de superviser la majeure partie de la post-production. Rester proche de cette force de création que nous partageons m’aide. En plus de l’évaluation des scènes, nous devions réfléchir à la forme générale que le film prenait. Puisque je tourne dans l’ordre chronologique, je vois le film se dérouler sous mes yeux, non seulement en termes d’esthétique mais aussi d’histoire. Et parfois, il faut réécrire et/ou faire des changements logistiques au fur et à mesure. Avec Matt, à chaque visionnage, nous nous posions toujours les mêmes questions : “Où en sommes-nous dans l’histoire, est-elle fluide et quelle nouvelle direction pourrait-elle ou devrait-elle prendre ?”»

Pour créer la parfaite ambiance sonore de son premier thriller horrifique, NWR a refait équipe avec Cliff Martinez qui avait déjà composé les musiques de Drive et Only God Forgives, ainsi que celle de My Life Directed by Nicholas Winding Refn de Liv Corfixen. Dans un premier temps, NWR avait utilisé comme musique temporaire des morceaux de Bernard Herrmann, le compositeur d’Alfred Hitchcock (Psychose, Sueurs froides). « Cliff en a été complètement décontenancé mais je l’ai rassuré en lui expliquant que je ne voulais pas de cette musique, je voulais cette sensation : amour et horreur. J’ai également utilisé des chansons préexistantes parmi lesquelles Waving Goodbye de Sia (featuring Diplo) que je considère comme l’une des artistes féminines les plus douées, et les morceaux Mine et Demon Dance composés par Julian Winding, mon neveu. » « Je tourne tous mes films dans l’ordre chronologique. C’est un procédé que j’utilise sur tous mes films parce que j’aime la peur provoquée par l’incapacité de voir la forme que prendra le film avant qu’il soit terminé. Cela force tout le monde à se soumettre car le film est un organisme en évolution constante dont on doit s’occuper, que l’on doit toucher de près et ressentir. Et chaque jour, un changement est possible. Cela peut être tout aussi effrayant qu’excitant. Après avoir tourné à Los Angeles, je crois que cette ville a deux réalités : la soi-disant réalité « réelle » et la réalité « artificielle ». La réalité artificielle est l’illusion de Los Angeles, ce que je trouve très intéressant car il s’agit donc d’une mythologie. »

The Neon Demon
Réalisé et co-scénarisé par Nicolas Winding Refn
Avec Elle Fanning (Jesse), Jena Malone (Ruby), Bella Heathcote (Gigi), Abbey Lee (Sarah), Christina Hendricks (Roberta Hoffman), Keanu Reeves (Hank), Karl Glusman (Dean), Desmond Harrington (Jack)

Synopsis :
Une jeune fille débarque à Los Angeles. Son rêve est de devenir mannequin. Son ascension fulgurante, sa
pureté suscitent jalousies et convoitises. Certaines filles s’inclinent devant elle, d’autres sont prêtes à tout pour
lui voler sa beauté.

En DVD, Blu-ray & VOD le 26 Octobre

Caractéristiques techniques DVD
Format image : 2.40, 16/9ème compatible 4/3
Format son : Anglais DTS 5.1 & Dolby Digital 2.0,
Français Dolby Digital 5.1 - Sous-titres : Français
Durée : 1h57
Prix public indicatif : 19,99 € le DVD

Caractéristiques techniques Blu-ray
Format image : 2.40 - Résolution film : 1080
25p - Format son : Anglais & Français DTS HD
Master Audio 5.1 - Sous-titres : Français
Durée : 1h57
Prix public indicatif : 24,99 € le Blu-ray

Compléments communs aux 2 éditions
- Commentaires audio de Nicolas Winding Refn et Elle Fanning
- Entretien inédit avec Nicolas Winding Refn
- « Sur le tournage » : making of du film (3’42)
- La musique du film (5’)
- Galerie d’affiches du film

Sortie le 26 Octobre en DVD, Blu-ray & VOD

Prix public indicatif : 19,99€ le DVD, 24,99€ le Blu-ray.

(Source : Dossier de presse)