Q : Vous êtes le producteur de films comme Shutter island, Zodiac, pouvez-vous nous parler de la génèse de de ce film, de votre collaboration avec Roland Emmerich et de ce duo inattendu et de la Maison Blanche comme lieu principal de l’action ?
Brad Fischer: pour répondre brièvement sur la question de la genèse de ce film, c’est mon partenaire dans ma société de production qui avait lui-même écrit le scénario. Il n’était pas sûr d’avoir fini. Pour lui, ce n’était qu’une ébauche et pourtant quand il me l’a faite lire, je lui ai dit qu’il était fou et que c’était absolument génial et qu’il fallait que l’on se jette à l’eau. On est donc entré en contact avec Sony et la Columbia qui eux ont pensé à Roland Emmerich avec qui on rêvait de travailler depuis longtemps. Entre nous, cela a immédiatement fonctionné. Une fois que nous avons tiré sur ce fil là, tout le reste a suivi donc Jamie et Channing ont participé au projet et tout s’est passé merveilleusement bien.
Roland Emmerich : Il se trouve que Taylor Hackford (producteur du film Ray) est mon voisin et c’est lui qui m’avait parlé de Jamie. A ce titre, je savais que Jamie était quelqu’un de bien avec qui je m’amuserai bien. Pour ce qui est de Channing, je n’avais pas de voisins qui pouvaient m’assurer sur son pedigree mais j’avais entendu par ailleurs que c’était quelqu’un d’extrêmement charmant et qu’il était adorable. Je le confirme maintenant que je le connais que c’est un homme absolument adorable. Cela s’est fait de cette façon-là en leur faisant confiance. Pour ce qui est de l’autre aspect de votre question, je pense qu’il est important que même si on est là pour divertir, que c’est la fonction du cinéma, qu’il y ait une sorte de couches supplémentaires au-delà de ce divertissement.
Jamie Foxx : Oui, le Président des Etats-Unis, Mr Barack Obama a vu ce film et l’a aimé. C’est l’un de ses films préférés et c’est fantastique. (ton ironique)
Emmerich : Non, je ne peux pas dire que j’ai quoi que ce soit contre la Maison Blanche ou les Etats-Unis. J’ai un regard critique envers la politique et certaines de ses pratiques. Cela peut transparaître quand je traite ces sujets là. En concurrence, dans ce film, ce qui m’a intéressé était ce lieu. C’était presque un huit clos. C’était une des premières fois que j’avais l’opportunité de travailler dans un lieu unique. Tant qu’à faire, pourquoi pas se refuser de traiter de la Maison Blanche. Bien sûr, Barack Obama adore ce film et le regarde en boucle.
Q : J’aimerais savoir quels sont vos plus beaux souvenirs de tournage et avec qui vous aimeriez tourner acteurs ou réalisateurs ? J’aurai aussi une question pour Jamie Foxx, vous êtes Elektro dans Amazing Spider-man 2 et j’aimerais savoir si vous pouvez nous communiquer des anecdotes de tournage ? Pour Channing, j’aimerais savoir si vous avez des informations à nous communiquer sur Magic Mike 2 que vous allez réaliser ?Foxx : Evidemment vous vous en rendrez mieux compte quand vous le verrez mais pour moi, ce fut une expérience fascinante ne serait-ce que de me retrouver chaque matin sur le plateau avec Andrew dans le costume de Spider-man. C’était en soi une joie. J’ai eu une très bonne relation avec le réalisateur et on a fait un travail très intéressant. Ce qui m’intéressait aussi c’était d’essayer d’apporter ma propre interprétation et ma propre saveur au personnage d’Elektro et d’en faire un adversaire un peu plus plausible et plus haut en couleurs pour Amazing Spider-man. Il m’a semblé qu’une touche de réinvention personnelle permettrait de faire d’Elektro un personnage plus intéressant.
Tatum : Il y a en effet un projet en cours relatif à Magic Mike 2 dont mon voisin serait une des vedettes. On commence déjà à écrire et nous espérons tourner l’année prochaine.
Tatum : En effet, je suis moi-même un tout jeune père. C’est une dimension qui n’a pas manqué de me toucher d’autant plus que je trouve que cette relation qu’il y a entre ce père et sa fille est quelque chose aussi qui colore tout le film. Il y a beaucoup d’explosions, beaucoup d’action. Mon personnage est là pour sauver la vie du dirigeant du monde libre. Mai, il y a aussi une autre lecture qui est celle d’une relation très simple de deux hommes en danger et qui essayent de se sauver, de s’échapper du lieu qui concentre le danger. Il y a aussi cet homme qui essaye d’avoir une relation sociable avec sa fille.
Q : Que pensez-vous de l’accueil réserver aux blockbusters actuellement ? Pouvez-vous nous parler des effets spéciaux qu’ on peut voir dans votre film ?Emmerich : pour ce qui est de l’accueil des blockbusters de l’été et le fait qu’il y ait moins d’enthousiasme, il ne me semble pas que cela soit le signe qu’il y a un retour à un cinéma plus intime. L’été a été surchargé en blockbusters et il y a eu un effet de saturation. Il ne faut pas pour autant croire qu’il y a un désintérêt du public. C’est plutôt une question de timing. En ce qui concerne les effets spéciaux et savoir si on est en train d’atteindre des limites sur leur utilisation, je me souviens d’une époque où ceux-ci apportaient quelque chose de spécial aux films, quelque chose d’extraordinaire et d’un peu remarquable. Or, aujourd’hui, cela fait parti du processus de fabrication d’un film. En postproduction, tout le monde en utilise. Il suffit donc de s’entourer des bonnes personnes pour le faire. C’est juste quelque chose qui se coule dans la fabrication classique d’un film.
Q : Votre film est construit comme un film catastrophe est ce que c’est vos précédents qui ont agi sur ce film là et que le montage ressemble à un film catastrophe ? Est-ce que la chute de la Maison Blanche ne serait pas la fin du monde ?Emmerich : Non, je ne parlerai pas de la fin du monde. Si cela arrivait, cela serait plus une catastrophe d’ordre politique. Si un tel évènement arrivait réellement cela mettrait en branle toute la politique mondiale. C‘est ce regard là sur le système politique dans lequel nous vivons tous et je l’espère en aucun cas la fin du monde.
Foxx : Je ne sais pas quoi vous répondre. Je me sens béni pour avoir eu tout type de rôle et après tout je ne demande qu’à travailler et qu’ on me propose des choses et avoir un personnage qui a une certaine substance, consistance. Quand j’étais petit, je rêvais d’être Will Smith. J‘avais l’impression que tout ce qu’il faisait était bien.
Tatum : J’ai l’impression d’avoir eu des rôles assez différents. J‘ai joué des histoires d’amour et d’autres types d’histoire. Peut-être qu’ on me retient plus dans ce type de rôle d’action et je m’en départirais volontiers. J’aimerai bien jouer d’autant plus dans la nuance et j’ai déjà eu la chance de le faire.
Propos recueillis par Mulder, le 1er septembre 2013.
Avec nos remerciements à toute l’équipe de Le Public System Cinema
Vidéo et photos : Mulder