Q : Bonjour Victor Reyes vous avez travaillez sur de nombreux films tels Buried (2010), Red lights (2012), Grand Piano (2013) et En Solitaire. Comment choisissez-vous les films pour lesquels vous composez la musique ?
Victor Reyes : Je pense que ce sont en général les films qui me choisissent (en riant). Je veux dire par cela qu'en lisant les scénarios des films que vous citez il n'y a pas de compositeur défini. Vous devez choisir ces histoires. Profondément il s'agit de dramatiques dans lesquels les personnages ont à apprendre d'eux même, tout comme moi.
Q : Pouvez-vous nous parler de votre longue collaboration avec le réalisateur Rodriguo Cortes (Buried et Red lights) ?
Victor Reyes : Rodriguo est un très talentueux réalisateur. Depuis que nous nous sommes rencontrés pour la première fois au début de sa carrière (The Contestant) nous avons réellement maintenu une relation professionnelle très créative. De la même manière nous sommes d'accord sur différents aspects de la vie: des affinités musicales et cinématographiques et des visions communes philosophiques et personnelles. Lorsque nous travaillons Rodriguo utilise réellement son émotion pour créer. Il repousse constamment ses limites et ceux de ses collaborateurs en termes de créativités
Q : Vous avez obtenu de nombreuses nominations pour les Goya et en 2014 Vous avez été élu compositeur de l'année par l'association internationale des critiques de musique de films. Quelles sont les principales clés de votre succès ?
Victor Reyes : Vous m'embarrassez (humour). La transpiration est le mot clé. Comme dirait le vieil homme (Beethoven) il n'y a pas d'inspiration mais que de la transpiration. Beaucoup de travail, une implication honnête et surtout avoir confiance en vous même et dans le film pour lequel vous travaillez sont ces clés. Le public mérite d'obtenir le meilleur que vous pouvez donner. Je pense réellement qu'il y a un véritable lien entre les artistes et leur public
Q : Récemment vous avez travaillé sur une coproduction américano-anglaise, une minisérie Night Manager qui a été diffusée sur AMC et BBC. Quelles ont été les principales difficultés que vous avez rencontrées durant la production de celle-ci ?
Victor Reyes : Et bien, j'ai écrit la musique avec un grand soin pour cette intrigue complexe qui est l'adaptation d'une histoire de John Le Carre car je voulais rester respectueux envers certains aspects de la personnalité des personnages. Dans un tel scénario vous devez éviter de décrire certaines choses qui pourraient appréhender l'histoire sous un autre angle de compréhension. Vous devez aussi être commercial. J'entends par cela que vous devez naviguer dans une sphère de mass-média compréhensible pour que tout le monde puisse comprendre l’histoire.
Q : Durant les années 90 vous avez travaillez avec de grands artistes comme Placido Domingo, Julio Iglesias, Montserrat Caballé et Ricky Martin. Comment voyez-vous maintenant la période de votre vie ? Quel en est votre meilleur souvenir ?
Victor Reyes : Je vois cette période comme une transition de ce que je fais maintenant, une période d'apprentissage. En travaillant avec de tels professionnels vous apprenez beaucoup de vos propres capacités et de ce que vous pouvez apporter à ces projets et de la fonction musicale que vous avez à développer afin d'améliorer leur art.
Q : Quelles sont pour vous les principales différences à travailler sur des films M, des séries ou des publicités (comme celles pour BMW) ?
Victor Reyes : Je ne pense pas qu'il y ait une réelle différence. Je ne fais pas de différences entre travailler sur des films ou des séries. Je veux dire par cela que je m'assois dans les deux cas devant mon studio, devant un orchestre et je ne dis pas voyons cette approche pour la télévision (par exemple). Je me vois comme un compositeur de musique classique ou avec le plus grand respect comme Haydn Nobles quand des membres des cours européennes lui disaient : ma fille va se marier avec ce Prince d'Autriche et je veux que vous écriviez une grande messe pour dimanche prochain. Ok ? Et le pauvre Haydn disait ok je vais le faire. C’est moi Nobles et maintenant Les principaux sont maintenant de grandes compagnies. Il n'y a pas de différence.,
Q : J'ai beaucoup aimé le film Grand Piano. La musique occupe une part importante dans ce film. Comment avez-vous approché la création de cette musique ? Pouvez- vous nous parler de votre travail avec Eugenio Mira ?
Victor Reyes: Longtemps avant le tournage Eugenio avait une idée très claire de ce que nous devions faire pour ce film soit une très beau concert de piano et une belle musique. Nous avons longtemps parlé des nombreux et mythiques concerts de piano de l’histoire. Vous savez Rachmaninov, Tchaïkovski, etc… Mais la difficulté était d’écrire un long concerto de piano et la musique de l’orchestre qui allait avec et qui fonctionnait comme un thriller par elle-même. Peut-être que vous voulez faire certaines choses dans certains endroits qui peuvent fonctionner dans une pièce de concerto mais vous avez à transformer la musique en histoire. Musicalement parlant Grand Piano a été un très bel exercice de style. Nous avons réellement souffert dessus.
Q: Qu’aimez-vous dans le fait d’enregistrer de la musique à Prague dans laquelle vous avez déjà créé une vingtaine de musique de films ?
Victor Reyes: Prague est une des capitales de la Musique du monde. Quand vous prenez une pause pendant une session d’enregistrement vous vous retrouvez littéralement devant un studio et vous tombez devant un théâtre dans lequel Mozart a enregistré il y a plusieurs centaines d’années lui-même Don Giovanni. Vous vivez littéralement dans l’histoire de la musique. Vous pouvez boire l’air de Prague. C’est une ville totalement inspirante pour les musiciens.
Q: Que pouvez-vous nous dire au sujet de la musique qui est votre source d’inspiration. J’ai lu que vous appréciez beaucoup le travail de Ennio Morricone et John Williams.
Victor Reyes: les premiers souvenirs que j’ai de la musique viennent des vinyles de mon père « Pour une poignée de dollars (1966) musique originale d’Ennio Morricone ». Ces mots magiques ont changé à jamais mon esprit. Vous devez imaginer cela dans l’esprit d’un enfant de huit ans dans les années 70. Je veux dire avec toute la musique qui existe déjà, cet homme a écrit une musique originale pour un film en particulier. Comme Ennio Morricone, celle de John Williams est magique. J’ai été très heureux de voir cette année qu’Ennio Morricone a reçu l’Oscar de la meilleure musique originale.
Q: Que pouvez-vous nous dire au sujet de processus de la création de musique de film ?
Victor Reyes: le processus est vraiment difficile mais également très enrichissant. Je veux (je pense que c’est mon rôle) aider à raconter une histoire. Je pense que la musique de films a une réelle fonction. Vous êtes ici pour raconter une histoire. C’est ce que le public attend. Vous devez le faire de la meilleure manière. Dans certains cas cela peut vous amener des soucis voire également vous faire souffrir beaucoup et vous devez faire avec.
Q: Quels sont vos projets en cours ?
Victor Reyes: J’ai commencé à travailler sur la musique du nouveau film de Miguel Angel Vivas sur la base d’un scénario fantastique de Paco Plaza et Juame Balagueró, les créateurs de REC. C’est un projet très intéressant mais je ne peux pas en dire plus pour le moment.
Q : quel genre de conseils donneriez-vous à quelqu’un qui aimerait travailler comme compositeur de musique de films ?
Victor Reyes: Regardez un maximum de films. Le maximum que vous pouvez avoir. Allez au cinéma, écoutez de la musique. Amusez-vous et toujours vous demandez pourquoi certaines séquences d’un film ont de la musique et d’autres non. C’est le genre de questions que je me demande chaque jour.
We sincerely thank Victor Reyes for answering all our questions
A special thanks to Andrew P. Alderete, We like to work with you and share our passion for the Original soundtracks