Festivals - PIFFF 2025 : Découvrez la liste complète des récompenses d'une 14e édition audacieuse et sans compromis

Par Mulder, Paris, Max Linder Panorama, 16 décembre 2025

Le mardi 16 décembre 2025, le rideau est officiellement tombé sur la 14e édition du Festival international du film fantastique de Paris au légendaire Max Linder Panorama, un lieu désormais indissociable de l'identité même du PIFFF. Après sept jours intenses et exaltants consacrés au cinéma de genre sous toutes ses formes, la cérémonie de clôture a été à la fois festive et émouvante, réunissant une dernière fois dans une salle comble les cinéastes, les jurés, les professionnels et un public incroyablement fidèle. Année après année, le PIFFF a tissé un lien unique avec ses spectateurs, et l'Œil d'Or, décerné par le public, reste l'un des indicateurs les plus révélateurs de cette relation, mettant en avant des œuvres qui trouvent un écho profond au-delà des tendances ou des attentes du marché. Une fois de plus, l'atmosphère qui régnait à l'intérieur du Max Linder Panorama a clairement montré que ce festival n'est pas seulement une vitrine, mais un lieu où les visions cinématographiques audacieuses sont activement accueillies et défendues.

L'Œil d'Or du meilleur long métrage, décerné par le public, a été attribué à JUNK WORLD, réalisé et écrit par 
Takahide Hori, une œuvre de science-fiction japonaise saisissante produite par Yousuke Toba et dont la distribution en France est assurée par UFO Distribution. D'une durée de 104 minutes et classé pour les spectateurs âgés de 12 ans et plus, le film plonge les spectateurs dans un futur lointain où des humains, des clones et des cyborgs explorent un vaste empire robotique souterrain, avant d'être pris en embuscade par des factions cyborgs rebelles. Lors de sa projection, le film a suscité un enthousiasme palpable, les spectateurs réagissant visiblement à son esthétique artisanale étonnante, à la construction dense de son univers et à son ton résolument étrange. JUNK WORLD incarne exactement ce que le public du PIFFF a tendance à défendre : une vision radicale et sans compromis qui privilégie l'imagination, l'atmosphère et l'ambition cinématographique pure au détriment du confort narratif.

Le prix du jury Ciné+ Frisson du meilleur long métrage a été décerné à THE HOLY BOY, réalisé par Paolo Strippoli, qui a également coécrit le scénario avec Jacopo Del Giudice et Milo Tissone. Produit par Domenico Procacci, Laura Paolucci, Ines Vasiljevic et Stefano Sardo, ce film italien dure 122 minutes et est classé pour les spectateurs âgés de 16 ans et plus. L'histoire suit un professeur d'éducation physique qui s'installe dans un village de montagne en apparence paisible, mais qui découvre un secret profondément troublant qui va peu à peu bouleverser sa vie et celle de la communauté. Le jury Ciné+ Frisson, représenté cette année par Myriam Hacène, directrice générale de Ciné+, a salué la tension palpable et l'intensité psychologique du film. Au-delà du trophée, ce prix a un impact significatif sur l'industrie, offrant au film une campagne promotionnelle sur les chaînes Ciné+ lors de sa sortie, ainsi qu'une acquisition potentielle, renforçant ainsi le rôle du PIFFF en tant que passerelle entre la reconnaissance artistique et les opportunités concrètes de distribution.

Dans la catégorie des courts métrages français, l'Œil d'Or et le Prix du Jury Ciné+ Frisson ont été décernés à LA DERNIÈRE NEIGE, écrit et réalisé par Rodolphe Bouquet-Populus, produit par Basile Vincent et mettant en vedette Guillaume Pottier, Dinara Drukarova et Philippe Résimont. Ce court métrage de 20 minutes, classé 16 ans et plus, se déroule dans une station de ski confrontée à la disparition de la neige, où deux personnages se retrouvent bloqués sur un télésiège. Le film a laissé une forte impression grâce à sa tension claustrophobe, ses sous-entendus environnementaux et sa capacité à transformer une situation quotidienne en cauchemar existentiel. Le Prix du Jury Humans a été décerné à LICK TOO, un court métrage français de 6 minutes entièrement écrit, réalisé et produit par Burhan Jafferjee, dans lequel l'anxiété croissante d'une femme face au bruit de l'eau qui goutte dans son appartement se transforme en pure terreur, rappelant que l'horreur la plus efficace réside souvent dans le minimalisme et la suggestion.

Au niveau international, l'Œil d'Or du meilleur court métrage a été décerné à CLOWN SONG, une production canadienne, britannique et américaine réalisée par Brady Dowad, écrite par Brady Dowad et Steven M. Robertson, produite par Sibella Dowad et mettant en vedette Steven M. Robertson. Le film suit un employé d'une boutique de beignets dont la vie est bouleversée par l'arrivée d'un clown, mêlant absurdité et menace d'une manière qui a clairement touché le public. Le Prix du jury international a été décerné à STEAK DINNER, écrit et réalisé par Nathan Mark Ginter, produit par Will Noyce et Chelsea Eisen, et mettant en vedette Ruby Cruz et Lucy Idella. Ce court métrage américain de 8 minutes transforme un dîner romantique maladroit en un scénario cauchemardesque lorsqu'une créature blessée et surnaturelle fait son apparition. Le jury a également décerné une mention spéciale à SPOOL de Mike Manning, tandis que le Prix du jury Shadowz a été attribué à MASKS, écrit et réalisé par Andre LeBlanc, produit par James M. Miller et Andre LeBlanc, et mettant en vedette Cindy Dolenc, Kenny Johnston et Livia Treviño. Il s'agit d'un film profondément troublant dans lequel un homme tente de guérir l'état catatonique de sa femme en la forçant à porter des masques de plus en plus inquiétants. Cette œuvre sera acquise et diffusée sur la plateforme Shadowz.

Au-delà des compétitions, le festival a également célébré l'écriture de genre avec le 10e Grand Prix Climax du meilleur scénario de genre de 2025, décerné le vendredi 12 décembre à Margaux Boichard pour LES PEINTURES NOIRES, tandis qu'une mention spéciale du jury a été attribuée à Laure-Elie Chénier-Moreau pour L'ACCOMPAGNANTE. Pour clôturer ces sept jours de célébration cinématographique, le PIFFF a présenté la très attendue première française de SCARLET ET L'ÉTERNITÉ, le nouveau long métrage d'animation de Mamoru Hosoda, célèbre pour The Girl Who Leapt Through Time et Wolf Children. Le film sortira dans les salles françaises le 11 mars 2026, distribué par Sony Pictures France, offrant une note finale poétique et émouvante au festival.

La programmation des longs métrages a été assurée par Cyril Despontin, délégué général du PIFFF, en collaboration avec Xavier Colon, Virginie Tschang Puault, Zoé Rabayrol, Nacim Demiche, Paul Ferré et Olivia Desenne, tandis que les courts métrages français ont été sélectionnés par Sabrina Guintini et R-One Chaffiot, et les courts métrages internationaux par Véronique Davidson et Xavier Colon. Fondé en 2011, le PIFFF a toujours eu pour objectif de mettre en lumière le cinéma fantastique dans toute sa diversité, en défendant des œuvres audacieuses, non conventionnelles et souvent méconnues. Depuis 2016, le festival s'est solidement établi chaque année en décembre au Max Linder Panorama, continuant à élargir son public tout en réaffirmant Paris comme un centre vital pour le cinéma de genre contemporain, où la découverte, la prise de risques et la passion restent au cœur même de l'expérience.

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Photos et vidéo : Boris Colletier / Mulderville