
Le 12 novembre 2025, notre média était présent au siège de la SACEM à Neuilly-sur-Seine pour la cérémonie de clôture parisienne du Festival du film franco-américain 2025, tout juste revenu de Los Angeles. L'après-midi a réuni de nombreuses personnalités du cinéma, dont le légendaire Michael Mann, qui a apporté une touche de prestige hollywoodien à l'événement. L'ambiance était à la fois festive et contemplative, les invités rendant hommage à un festival qui avait une fois de plus réussi à fusionner l'art français et l'énergie cinématographique américaine dans un dialogue harmonieux. La 29e édition, qui s'est tenue à Los Angeles du 28 octobre au 3 novembre, a attiré plus de 14 000 participants, un chiffre record qui en dit long sur l'attrait durable de la collaboration cinématographique franco-américaine.
L'édition de cette année s'est distinguée non seulement par sa fréquentation, mais aussi par la résonance émotionnelle de sa programmation. Le festival s'est conclu avec la première américaine de GURU (Gourou), le dernier drame psychologique de Yann Gozlan, avec Pierre Niney. Ce choix de clôture reflétait l'accent mis par l'événement sur l'introspection et la complexité des émotions humaines, une fin appropriée pour une semaine remplie de projections explorant l'âme de la narration contemporaine. Ce qui a rendu cette expérience si remarquable, c'est le sentiment d'échange interculturel qui imprégnait chaque discussion, chaque table ronde et chaque projection de film. Derrière les premières fastueuses, le Festival du film franco-américain a rappelé à tous que le cinéma reste l'un des outils les plus puissants pour favoriser l'empathie et la compréhension entre les nations.

Lors de la cérémonie officielle organisée par le Fonds culturel franco-américain (FACF), la liste des lauréats a illustré la diversité créative qui continue de caractériser le festival. Le prix du public pour le meilleur film a été décerné à La Venue de l'avenir de Cédric Klapisch, coécrit avec Santiago Amigorena et produit par Bruno Lévy. Mettant en vedette Vincent Macaigne, le film incarne l'humanisme caractéristique de Klapisch : doux, plein d'esprit et profondément humain. Distribué par StudioCanal, cette réflexion douce-amère sur le temps et les liens humains a réaffirmé le talent de Cédric Klapisch pour créer des histoires qui transcendent les générations et les frontières. Lors de l'événement organisé par la SACEM, la présence de Cédric Klapisch, Vincent Macaigne et Bruno Lévy a rendu ce moment particulièrement symbolique, célébrant un cinéma qui relie les sensibilités artistiques à travers les continents.
Le Prix de la critique a été décerné à Love Me Tender, écrit et réalisé par Anna Cazenave Combet et représenté lors de la cérémonie de clôture par les producteurs Raphaëlle Delauche et Nicolas Sanfaute. Cette exploration délicate de la vulnérabilité et de la découverte de soi a une fois de plus confirmé Anna Cazenave Combet comme l'une des voix les plus prometteuses de France. Distribué par Be For Films, son œuvre se situe à la croisée de la sensibilité et de l'audace, un équilibre qui définit en grande partie le cinéma d'auteur français actuel. L'accueil réservé au film, tant à Los Angeles qu'en France, a prouvé à quel point le public aspire à des récits authentiques et émotionnellement intelligents.

Le prix du meilleur premier film a été décerné à L'Engloutie, réalisé par Louise Hémon, produit par Margaux Juvénal et co-écrit avec Anaïs Tellenne. Avec les performances envoûtantes de Matthieu Lucci et Galatéa Bellugi, le film se déroule comme un rêve empreint de mystère et d'une mélancolie poétique. La reconnaissance du premier film de Louise Hémon souligne une tendance mondiale à donner la parole à de nouvelles perspectives, souvent féminines, dans le cinéma, des voix qui remettent en question, provoquent et redéfinissent les conventions narratives.
Dans la catégorie documentaire, le prix du public a été décerné à Drugged and Abused: No More Shame (Soumission chimique : Pour que la honte change de camp), une œuvre saisissante réalisée par Linda Bendali et co-écrite avec Andrea Rawlins-Gaston, produite par Patrice Lorton et mettant en vedette Caroline Darian, dont les ventes internationales sont gérées par Camille Serra. Le regard sans concession du film sur les abus systémiques et leurs conséquences sociales a profondément touché les jurys et les spectateurs. En transformant la douleur en prise de conscience, Linda Bendali et son équipe ont rappelé au public que le cinéma documentaire reste aujourd'hui l'une des formes d'activisme les plus essentielles.

Le prix des étudiants américains, qui symbolise le pont culturel du festival, a été décerné à Nouvelle Vague, réalisé par Richard Linklater et écrit par Vince Palmo, Holly Gent Palmo, Michèle Halberstadt et Laetitia Masson. Distribué par Netflix, ce film capture magnifiquement la fascination durable de Richard Linklater pour le passage du temps et les intersections entre les identités française et américaine. La reconnaissance des étudiants américains témoigne de l'enthousiasme croissant de la jeune génération pour les films qui explorent l'identité, la culture et l'expérience humaine au-delà des barrières linguistiques.
Le prix du jury pour la meilleure série a été décerné à Les Sentinelles, réalisé par Thierry Poiraud et Edouard Salier, et créé par Guillaume Lemans et Xabi Molia. Produite par Delphine Clos avec le soutien d'Alix Lebrat et Louise Gigon, la série s'est distinguée par son mélange de tension, de précision esthétique et d'innovation narrative, preuve supplémentaire que la télévision française a atteint un niveau de qualité cinématographique. Par ailleurs, Ligne de Vie, d'Hugo Becker, a reçu le prix du court métrage pour son récit minimaliste et sa profondeur émotionnelle, rappelant de manière poignante que les formats courts peuvent véhiculer des messages puissants.

Au-delà de la compétition, le festival a rendu hommage à deux géants qui symbolisent le lien franco-américain dans le cinéma : Jodie Foster, qui a reçu le Lifetime Achievement Award pour sa carrière bilingue entre Paris et Hollywood, et Richard Linklater, qui s'est vu décerner le Franco-American Cultural Fund Award, ainsi que la distinction de Chevalier des Arts et des Lettres par le CNC. Ces hommages ont souligné la manière dont ces deux cinéastes ont, chacun à leur manière, construit des ponts culturels à travers le cinéma, preuve que la narration n'a pas de nationalité.
Organisé par le Fonds culturel franco-américain (FACF), une collaboration entre la Directors Guild of America (DGA), la Motion Picture Association (MPA), la SACEM et la Writers Guild of America West (WGAW), avec le soutien d'Unifrance, du CNC/Film France, de la Villa Albertine, Air Tahiti Nui et Variety, le festival reste l'un des événements culturels les plus importants reliant la France et les États-Unis. Des masterclasses aux projections éducatives en passant par les avant-premières à guichets fermés, l'édition de cette année a rappelé de manière inspirante que le cinéma reste un langage vivant, fait d'empathie, d'imagination et de liberté artistique.

Les applaudissements qui ont retenti dans l'auditorium de la SACEM à Neuilly-sur-Seine ont fait écho à l'énergie qui animait Los Angeles quelques jours plus tôt : gratitude et admiration pour les cinéastes qui continuent de façonner le dialogue entre les deux nations. Grâce au talent artistique de Cédric Klapisch, Anna Cazenave Combet, Louise Hémon et Richard Linklater, le Festival du film franco-américain 2025 a réaffirmé une vérité simple mais profonde : que le cinéma, qu'il soit né à Paris ou à Hollywood, continue de nous unir dans la lumière commune de l'émotion, de la curiosité et de la création.
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Photos et vidéo : Boris Colletier / Mulderville