Premiere - Predator: Badlands – La première mondiale au TCL Chinese Theatre relance la chasse

Par Mulder, Los Angeles, Hollywood, TCL Chinese Theatre, 03 novembre 2025

La première mondiale de Predator: Badlands le 3 novembre 2025 au TCL Chinese Theatre a marqué un moment décisif non seulement pour 20th Century Studios, mais aussi pour la franchise Predator dans son ensemble. Sous la direction de Dan Trachtenberg, la saga s'est enfin aventurée en territoire inconnu, tant sur le plan narratif qu'émotionnel, en réalisant l'impensable : faire du Predator lui-même le protagoniste. L'événement sur le tapis rouge a réuni un impressionnant mélange de stars hollywoodiennes, de fans de longue date déguisés en guerriers Yautja et une frénésie médiatique qui ressemblait davantage à une première de Star Wars qu'à la renaissance d'un film d'horreur et d'action. Le retour à un lancement hollywoodien à l'ancienne, avec tout son spectacle et sa couverture médiatique, était une déclaration d'intention délibérée. Après des années de sorties en streaming et d'attentes modestes, cette franchise était à nouveau positionnée comme un poids lourd du cinéma.

Dès les premières minutes de la projection, il était clair que Predator: Badlands ne ressemblait à aucun de ses prédécesseurs. Se déroulant dans un futur lointain sur la planète Genna, l'histoire suit Dek, un jeune Predator paria, joué par Dimitrius Schuster-Koloamatangi, qui doit prouver sa valeur à son clan en chassant une créature invincible connue sous le nom de Kalisk. Au cours de son périple, il se lie d'amitié avec Thia, une créature synthétique sans jambes incarnée par Elle Fanning, dont la physicalité et la palette émotionnelle apportent une tendresse rare au ton par ailleurs primitif du film. Dan Trachtenberg, qui avait déjà redonné vie à la série avec Prey en 2022, décrit Badlands comme « un film sur un monstre et un robot », un duo étrange mais évocateur qui ancre le spectacle dans des sentiments authentiques. C'est cette résonance émotionnelle qui distingue Badlands du survivalisme macho du Predator original ou du chaos mercenaire de Predators (2010).

En coulisses, la construction de l'univers du film représente l'une des entreprises les plus ambitieuses de l'histoire de la franchise. Le linguiste Britton Watkins, qui avait déjà contribué à la création de langues artificielles pour de grandes productions de science-fiction, a été engagé pour construire une langue Yautja écrite et parlée complète. Chaque son a été conçu pour être physiquement possible pour l'anatomie unique du Predator, produit dans la gorge et non avec les lèvres humaines. Dimitrius Schuster-Koloamatangi s'est entraîné intensivement pour le maîtriser, allant jusqu'à modifier sa respiration et sa posture pour s'adapter aux nouveaux schémas linguistiques. Le résultat est une culture extraterrestre crédible qui semble enfin complète, après des décennies d'indices et de fragments éparpillés dans les bandes dessinées et l'univers étendu. Watkins a même glissé des clins d'œil subtils : les mots Yautja pour « soleil » et « ami » sont « Dan » et « Alec », en hommage à Dan Trachtenberg et au créateur de créatures Alec Gillis.

Les effets visuels du film sont tout aussi révolutionnaires. Sous la supervision d'Olivier Dumont, connu pour son travail sur Doctor Strange in the Multiverse of Madness et Shang-Chi and the Legend of the Ten Rings, chaque image de Badlands a fait l'objet d'une amélioration numérique. Pourtant, paradoxalement, le film semble tactile, ancré dans le caractère terre-à-terre des lieux de tournage en Nouvelle-Zélande. Ra Vincent, le chef décorateur nominé aux Oscars derrière Le Hobbit, s'est inspiré du terrain luxuriant du pays pour créer les jungles extraterrestres et la flore mortelle de Genna. L'équipe a enduré toutes les conditions, de la boue glaciale au soleil brûlant, rendant l'environnement véritablement inhospitalier, une qualité impossible à simuler en studio. Comme le rappelle Dan Trachtenberg, l'un de ses jours de tournage préférés s'est déroulé à « Squirt Canyon », où l'équipe a pataugé dans des eaux infestées d'anguilles, évoquant des souvenirs d'enfance d'aventures au bord d'un ruisseau. Cette authenticité transparaît dans chaque image, ancrant le décor surnaturel dans un inconfort réel et tangible.

Les performances physiques des acteurs principaux poussent à la fois leur corps et la technologie à leurs limites. Dimitrius Schuster-Koloamatangi a tourné ses scènes vêtu d'un lourd costume prothétique conçu par Alec Gillis et Wētā Workshop, destiné à transmettre à la fois la force et la vulnérabilité de la jeunesse. Au lieu de le cacher derrière un masque, Trachtenberg a pris la décision audacieuse de laisser le visage de Dek visible, une innovation qui a permis à Wētā FX d'améliorer numériquement les expressions émotionnelles subtiles sous les mandibules du personnage. C'est la première fois qu'un Predator est montré en train d'exprimer pleinement ses émotions à l'écran, ce qui confère à Dek une humanité inattendue. Elle Fanning, quant à elle, a dû relever le défi d'incarner Thia, un personnage qui passe la majeure partie du film sans jambes. Ses scènes nécessitaient souvent des câbles sophistiqués, des tranchées ou des brouettes pour simuler l'apesanteur, tout en conservant une fluidité robotique. « Cela m'a coûté du sang, de la sueur et des larmes », a-t-elle admis, « mais cela a également été une expérience incroyablement intime et collaborative ».

La complicité entre Elle Fanning et Dimitrius Schuster-Koloamatangi constitue la colonne vertébrale émotionnelle du film. Bien que séparés par leur espèce et leur apparence, leur dynamique fait écho aux amitiés improbables de l'histoire du cinéma. Dan Trachtenberg lui-même a cité Chewbacca et C-3PO comme sources d'inspiration. Mais derrière l'humour se cache un commentaire poignant sur l'aliénation et l'appartenance. L'exil de Dek de son clan reflète la propre rupture de Thia, transformant leur partenariat en quelque chose de plus que la simple survie : il devient une quête de sens dans un monde défini par la brutalité. Les deux acteurs ont parlé avec affection de leur collaboration ; Elle Fanning a décrit Dimitrius Schuster-Koloamatangi comme « extraordinaire », se souvenant comment son énergie joyeuse et sa boombox omniprésente ont permis de maintenir le moral même pendant les jours de tournage les plus difficiles.

Sur le plan technique et thématique, Predator: Badlands représente une fusion d'influences aussi éclectiques que son postulat. Dan Trachtenberg a cité Conan le Barbare, Mad Max 2 et Shadow of the Colossus comme références, mélangeant mythe primitif et poésie visuelle. Le duo de compositeurs Sarah Schachner et Benjamin Wallfisch donne vie à l'univers sonore du film, fusionnant percussions tribales et synthés envoûtants. Même avec son classement PG-13 (le premier pour la série principale), le film parvient à être viscéral, mettant l'accent sur l'intensité plutôt que sur le gore. Ce n'est pas une histoire Predator édulcorée, mais simplement une histoire racontée avec empathie plutôt que domination.

Au fond, Predator: Badlands réussit parce qu'il retrouve le mystère émotionnel qui définissait le film original de John McTiernan en 1987, tout en osant le recadrer avec un regard neuf. L'accueil réservé à la première mondiale suggère que le public est prêt pour cette évolution. Les critiques ont salué la profondeur de la construction de l'univers et la tendresse surprenante entre Dek et Thia, tandis que les fans de longue date ont applaudi le retour aux effets pratiques et à la création d'un véritable mythe. Pour Dan Trachtenberg, qui envisage Badlands comme le chapitre central d'une trilogie prévue après Prey, ce film n'est pas seulement une suite, c'est une redéfinition. Il s'agit d'affronter le monstre qui sommeille en nous et de découvrir que même les créatures les plus redoutées sont capables de grâce.

Alors que le film se prépare pour sa sortie mondiale le 7 novembre 2025, Predator: Badlands est en passe de devenir une référence dans le domaine de la science-fiction moderne, un blockbuster rare qui allie le primitif et le poétique. Qu'il s'agisse de la mélancolie mécanique d'Elle Fanning, de la férocité physique de Dimitrius Schuster-Koloamatangi ou de la mise en scène visionnaire de Dan Trachtenberg, chaque élément contribue à un seul objectif : faire ressentir au public quelque chose pour des êtres qu'il n'aurait jamais cru possible. Ce faisant, le film ne se contente pas d'élargir l'univers de Predator, il le transforme.

Découvrez les vidéos officielles du tapis rouge :

itw Dan Trachtenberg (réalisateur et producteur)

itw Elle Fanning

itw Dimitrius Schuster Koloamatangi

itw Sarah Schachner (compositrice)

itw Benjamin Wallfisch (compositeur)

itw David Trachtenberg (monteur)

itw Alec Gillis (concepteur des créatures)

itw Ben Rosenblatt (producteur)

Synopsis :
Dans le futur, sur une planète lointaine, un jeune Predator, banni de son clan, trouve une alliée inattendue en la personne de Thia et se lance dans un voyage en territoire hostile à la recherche de l'adversaire ultime.

Predator: Badlands
Réalisé par Dan Trachtenberg
Écrit par Patrick Aison, Brian Duffield
Histoire de Dan Trachtenberg, Patrick Aison
Basé sur les personnages de Jim Thomas, John Thomas
Produit par John Davis, Brent O'Connor, Marc Toberoff, Dan Trachtenberg, Ben Rosenblatt
Avec Elle Fanning, Dimitrius Schuster-Koloamatangi
Directeur de la photographie : Jeff Cutter
Montage : Stefan Grube, David Trachtenberg
Musique de Sarah Schachner, Benjamin Wallfisch
Sociétés de production : Lawrence Gordon Productions, Davis Entertainment, Toberoff Entertainment
Distribué par 20th Century Studios
Dates de sortie : 3 novembre 2025 (Chinese Theatre), 7 novembre 2025 (États-Unis)
Durée : 107 minutes

Photos : Getty Images