My Name is Orson Welles: 40 ans après sa disparition, le 10 Octobre 1984, la Cinémathèque française propose une impressionnante rétrospective consacrée à l’un des artistes les plus fascinants du XXᵉ siècle, à la fois cinéaste, acteur, metteur en scène de théâtre, animateur radio, dessinateur, … Orson Welles fut le plus grand cinéaste expérimentateur, avec douze films et de nombreux projets inachevés. L’exposition dévoile autant l’homme que l’œuvre, dans toute sa richesse et ses contradictions. Du 8 octobre 2025 au 11 janvier 2026, cette exposition à la Cinémathèque française est l'évènement cinéphilique de l'automne. Nous avons eu la chance de visiter cette exposition avec comme guide le directeur de la Cinémathèque Frédéric Bonnaud.
L’exposition se déploie sur cinq sections thématiques qui mêlent chronologie, esthétique et grandes obsessions du réalisateur. Elle rassemble près de 400 œuvres, dont une quarantaine de dessins et de sculptures personnels de Welles. À cela s’ajoutent photographies, archives, installations, extraits audiovisuels, storyboards, et de nombreux documents rares. En plus du cinéma, l’exposition rend hommage à l'oeuvre de Welles dans le théâtre, mais aussi dans les arts plastiques.
La première partie (1915-1939) permet de découvrir l'enfant prodige, dessinateur, acteur et poète à seulement 10 ans. Devenu acteur-metteur en scène, il devient une figure du théâtre new-yorkais en montant d'une manière novatrice des pièces de Shakespeare. Ainsi, en 1936, il monte Macbeth avec des comédiens noirs à Harlem. Il créé la panique avec son adaptation radiophonique de la Guerre des Mondes, certains auditeurs croyant que des Martiens atterrissent dans le New Jersey.
Le chef d'oeuvre Citizen Kane (1941) est largement présent dans l’exposition, avec storyboards, photos de tournage, mais aussi des installations interactives qui soulignent ses innovations : profondeur de champ, montage non linéaire, narration hors des sentiers battus. Selon François Truffaut, c'est le film qui a suscité le plus de vocations de cinéastes.
Entre 1942 et 1947, Orson Welles tourne quatre autres films américains : La Splendeur des Amberson, Le Criminel, La Dame de Shangai avec Rita Hayworth et Macbeth. Orson Welles ne voulait pas que ses films soient distrayants. Il voulait qu'il soit une expérience pour le public. Mais les studios ne comprennent pas ses films. La Splendeur des Amberson est remonté par la RKO. Les ennuis commencent. Il s'exile en Europe. En 1957, grâce à Charlton Heston, il réalise La Soif du Mal où il dénonce l'abus de pouvoir policier, le racisme ordinaire et le fascisme rampant. C'est le dernier chef-d'oeuvre hollywoodien de Welles. Il ne tournera plus jamais pour un studio: il a 42 ans.
L'exposition aborde ensuite ses adaptations de Shakespeare, notamment Falstaff et Othello. On y voit aussi les œuvres moins connues ou inachevées : Don Quichotte, The Deep, Vérites et Mensonges. Très souvent réduit à Citizen Kane, Welles est ici montré dans ses multiples dimensions. L’exposition permet de dépasser les clichés. Les dessins, sculptures, projets inachevés, versions alternatives offrent une plongée dans ce qu’on ne voit pas toujours, les échecs et les rêves non aboutis, mais qui font partie de l’artiste.
My Name is Orson Welles est bien plus qu’une rétrospective de plus, c'est une invitation à redécouvrir un homme d’exception dans toutes ses dimensions, à revisiter ses succès, ses ratés, ses idées, ses combats. Que l’on soit cinéphile averti ou curieux d’art et de spectacle, cette exposition offre une occasion rare de s’immerger dans l’univers foisonnant d’Orson Welles.
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Informations pratiques
Lieu : Cinémathèque française, 51, rue de Bercy, Paris (12ᵉ)
Dates : du 8 octobre 2025 au 11 janvier 2026.
Horaires : en semaine de 12h à 19h (fermée le mardi), week‑ends & vacances scolaires de 11h à 20h. Fermeture spéciale 25 décembre.
Tarifs : plein tarif 14 €, tarif réduit (18-25 ans etc.) 11 €
Réservation fortement conseillée
Photos : Sabine Chevrier / Mulderville