Concert - Santa : un spectacle céleste au Zénith de Paris qui a redéfini l'expérience du concert

Par Mulder, Paris, Zénith Paris La Villette, 11 juin 2025

Le 11 juin 2025, le Zénith de Paris est devenu le cadre sacré d'un concert qui restera gravé dans la mémoire des spectateurs, comme un rêve trop intense pour être oublié. Ce soir-là, Samanta Cotta, connue dans le monde entier sous le nom de Santa, a transformé la scène en une toile de pure grandeur émotionnelle, offrant une performance qui n'était pas seulement un spectacle, mais une révélation de son âme. Dès l'instant où elle est apparue suspendue au-dessus de la scène, défiant la gravité telle une messagère éthérée, il était clair que ce ne serait pas un concert comme les autres. Ce tableau d'ouverture, audacieux et poétique, a donné le ton d'une soirée où la narration musicale a rencontré l'audace technique. Flottant sous les projecteurs, seule dans les airs, Santa a immédiatement établi que cette performance existerait dans un royaume au-delà de l'ordinaire.

Mais c'est pendant l'interprétation envoûtante de Salted Popcorn que la soirée a pris une dimension transcendante. Alors que les lumières s'éteignaient et que le silence s'installait, l'apparition d'un piano s'élevant lentement au-dessus de la foule était tout simplement miraculeuse. Discrètement soulevé par un mécanisme invisible, l'instrument semblait flotter comme dans un rêve au-dessus de la mer sombre du public. À cet instant, Santa est devenue un corps céleste solitaire orbitant autour de sa propre création : pas de chœurs, pas d'effets lumineux, juste sa voix, fragile et claire, résonnant dans la salle caverneuse comme une confession dans une cathédrale. Ce n'était pas seulement un coup d'éclat, c'était une déclaration, en parfaite harmonie avec le récit poignant de cette chanson qui parle d'un amour tendre et sans complexe. Que Salted Popcorn, hymne profondément personnel à l'amour lesbien, soit interprété avec une telle élévation littérale en dit long sur l'engagement de Santa à transformer la vulnérabilité en spectacle sans jamais perdre sa sincérité. Le Zénith, habituellement un lieu bruyant et animé, s'est transformé en un espace plus calme, presque sacré.

Mais la magie ne résidait pas uniquement dans ce moment suspendu. Tout au long du spectacle, Santa a tissé un voyage profondément émouvant, qui allait de la beauté mélancolique de Les larmes ne coulent pas à la poésie introspective de Où va le Temps qui s'en va, en passant par la puissance culminante de Recommence-moi. Chaque morceau dévoilait une nouvelle facette de son évolution artistique, depuis ses débuts avec Hyphen Hyphen jusqu'à la compositrice brute et introspective qu'elle est aujourd'hui. La conception lumière, oscillant avec fluidité entre ombres et lumière, servait non seulement à rehausser l'attrait visuel, mais aussi à refléter le tempo émotionnel de sa setlist. Par moments, le vaste Zénith ressemblait à une berceuse murmurée à l'oreille dans une chambre à coucher ; à d'autres, il vibrait d'une énergie collective, transformant la foule en un seul organisme vivant. Sa connexion avec le public était intime et électrique : elle ne se contentait pas de jouer pour eux, elle jouait avec eux, partageant ses histoires non pas en tant que diva, mais en tant que compagne de voyage.

Ce qui a encore rehaussé la soirée, c'est la complicité naturelle entre elle et ses musiciens. Leur présence n'était pas seulement un accompagnement, c'était une véritable camaraderie. Le trio jouait avec une chaleur qui rendait même les moments musicaux les plus grandioses accessibles. Cette authenticité rayonnait à travers chaque chanson, en particulier lors du puissant medley de Le Paradis blanc de Michel Berger et Désenchantée de Mylène Farmer, ainsi que lors de son interprétation époustouflante de Vivre pour le meilleur de Johnny Hallyday. Ces reprises n'étaient pas de simples hommages, mais des réinterprétations, revisitées à travers le prisme émotionnel unique de Santa, prouvant sa capacité à s'approprier et à remodeler même les œuvres les plus emblématiques du répertoire musical français. Et juste au moment où le public pensait que les surprises étaient terminées, elle a présenté une nouvelle chanson originale, Dis-moi oui, immédiatement adoptée par ses fans et ajoutant un nouveau joyau à son répertoire.

Santa n'est pas seulement au sommet de son art, elle redéfinit ce que signifie être une artiste contemporaine. Alors que de nombreux artistes s'appuient sur le spectacle pour masquer leur manque de substance, elle ose être à la fois grandiose et terre-à-terre. Le spectacle s'est terminé sous une tempête d'ovations. « Encore ! » a résonné dans la salle comme un chant, comme si le public refusait de revenir sur terre après avoir flotté avec elle parmi les étoiles. Mais le moment le plus révélateur n'est peut-être pas venu de la scène, mais du public lui-même. Alors que les fans quittaient la salle, visiblement émus, certains en larmes, un consensus silencieux s'est formé : quelque chose d'extraordinaire venait de se produire. Beaucoup, dont nous, se sont précipités pour réserver leurs places pour son prochain rendez-vous monumental, le 2 avril 2026 à l'Accor Arena. Non par fanatisme, mais par pure gratitude d'avoir assisté à un spectacle qui transcendait la musique, la mise en scène et la performance. Ce que Santa nous a offert ce soir-là n'était pas seulement un spectacle, c'était un cadeau. Un souffle partagé. Un instant suspendu. Une déclaration que l'art, lorsqu'il est intrépide et sans filtre, a le pouvoir de nous soulever du sol.

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Photos : Boris Colletier / Mulderville