Premiere - Lilo & Stitch : Le retour de l'ʻOhana dans une première hollywoodienne magique pleine d'émotion, d'histoire et de chaos bleu

Par Mulder, Los Angeles, El Capitan Theatre, 17 mai 2025

Le soir du 17 mai 2025, les rues de Hollywood scintillaient sous le chaud soleil californien tandis que le El Capitan Theatre, salle de première très chère à Disney, se transformait en un coin de paradis hawaïen pour l'un des événements cinématographiques les plus attendus de l'année : la première mondiale de l'adaptation en prise de vues réelles de Lilo & Stitch. Plus de deux décennies après que le classique d'animation original ait conquis le cœur du public avec son histoire d'amitié et de famille à la fois étrange et touchante, Disney boucle la boucle, non seulement en termes de narration, mais aussi en termes de lieu. C'est dans ce théâtre historique que le film de 2002 avait fait ses débuts, et cette dernière incarnation rend hommage à l'héritage tout en entrant avec audace dans une nouvelle ère. Sur le thème d'une fête hawaïenne, l'événement sur tapis bleu n'était pas seulement un spectacle marketing, mais un voyage immersif et émouvant. De véritables danseuses de hula se balançaient avec une élégance acquise à force de répétitions, le parfum des orchidées fraîches flottait dans l'air et les chants traditionnels hawaïens donnaient le ton avec une solennité spirituelle impossible à ignorer. Hollywood n'imitait pas la culture, il l'accueillait. La première était empreinte de respect, de joie et, surtout, d'ohana, l'essence même de ce qui fait la longévité de Lilo & Stitch.

À mesure que les acteurs, l'équipe et les invités spéciaux arrivaient, l'énergie était plus intime qu'ostentatoire, ce qui est rare pour une sortie dans un grand studio. La nouvelle venue Maia Kealoha, qui incarne la fougueuse et solitaire Lilo, a fait ses débuts à la première avec des yeux écarquillés et une admiration sincère, son enthousiasme rayonnant dans chaque interview et chaque moment de spontanéité. Pour Kealoha, jeune actrice originaire d'Hawaï, il ne s'agissait pas seulement d'une étape importante dans sa carrière, mais aussi d'un événement personnel. La voir sur le tapis rouge, entourée d'artistes et de créateurs engagés à honorer les racines culturelles du film, donnait l'impression que Disney avait réussi à rendre justice à l'histoire. À ses côtés se trouvaient des légendes et de nouveaux visages : Chris Sanders, co-créateur de l'original et voix incomparable de Stitch, était présent avec son mélange caractéristique d'humilité et d'humour pince-sans-rire, partageant des anecdotes sur son retour en studio d'enregistrement après deux décennies et sur le fait de prêter sa voix à la créature qu'il avait autrefois décrite comme « chaotique et neutre ». Zach Galifianakis, Courtney B. Vance, Sydney Agudong, Kaipo Dudoit, Amy Hill et un groupe rayonnant de collaborateurs se sont réunis non seulement pour célébrer un film, mais aussi pour combler le fossé générationnel entre ceux qui ont grandi avec l'original et ceux qui découvrent sa magie pour la première fois.

Le réalisateur Dean Fleischer Camp, habitué des récits non conventionnels après avoir réalisé Marcel the Shell with Shoes On, se tenait fièrement aux côtés de ses acteurs et producteurs, rayonnant de joie lorsqu'il a décrit le bonheur surréaliste de voir le film sur grand écran devant un public. Son implication avait très tôt laissé présager que ce remake ne serait pas conventionnel. Avec un scénario écrit par Chris Kekaniokalani Bright et Mike Van Waes, le film est le fruit d'années de préparation, de faux départs et d'obstacles inattendus, notamment un incendie qui a causé d'importants dégâts sur le plateau et une interruption temporaire due à la grève de la SAG-AFTRA en 2023. La première a été, à bien des égards, l'aboutissement d'un parcours de production aussi imprévisible que Stitch lui-même. Pourtant, malgré les difficultés, l'équipe est restée fidèle à sa vision : raconter cette histoire avec soin, précision et une petite touche d'espièglerie extraterrestre. Chris Sanders a enregistré toutes ses répliques tout en travaillant sur The Wild Robot, enchaînant les sessions de doublage pour s'assurer que son interprétation de Stitch conserve l'humour grinçant et le charme déjanté qui ont rendu ce personnage si attachant. Son absence sur le plateau s'est certes fait sentir, mais lorsque le public de l'El Capitan a entendu cette voix familière résonner dans les haut-parleurs Dolby, un murmure de reconnaissance s'est élevé dans la salle. Stitch était de retour, et il n'avait pas pris une ride.

Bien sûr, aucun film moderne, surtout s'il s'agit d'un film Disney, n'échappe à la critique, et la production de Lilo & Stitch n'a pas fait exception à la règle. Les réseaux sociaux se sont enflammés lorsque le casting a été annoncé, en particulier autour du choix de Sydney Agudong pour incarner Nani, la sœur aînée de Lilo. Bien qu'elle soit une actrice métisse née à Kauaʻi, Agudong a été victime de violentes réactions en raison de son apparence physique, ce qui a donné lieu à un débat plus large et nécessaire sur la représentation des communautés insulaires du Pacifique à Hollywood. La question a été aggravée par le renvoi de Kahiau Machado, membre de la distribution originale, en raison de la réapparition de publications offensantes sur les réseaux sociaux, une décision qui reflétait l'engagement de la production en matière de responsabilité, mais qui a également exacerbé les tensions autour du traitement culturel du film. Et pourtant, au milieu de ces tempêtes, le cœur réfléchi du film est resté intact. Le casting des voix originales Tia Carrere, Amy Hill et Jason Scott Lee dans de nouveaux rôles secondaires était un geste modeste mais significatif, reconnaissant qu'il est non seulement possible, mais nécessaire, d'honorer le passé tout en réinventant l'avenir. Ces choix de casting ont permis de trouver le juste équilibre entre nostalgie et progrès, garantissant que le film ne se contente pas d'exploiter l'héritage, mais qu'il l'embrasse pleinement.

Visuellement, la refonte de Stitch était l'une des décisions les plus risquées que Disney avait à prendre, et ils ont réussi leur pari. Présenté au D23 sous un tonnerre d'applaudissements, le Stitch en live-action a trouvé le parfait équilibre entre des effets spéciaux crédibles et la fantaisie du design de 2002. Contrairement à la désormais tristement célèbre erreur marketing de Sonic the Hedgehog, Stitch est arrivé sur scène avec ses grands yeux, ses grandes oreilles et son sourire chaotique intacts. La campagne marketing de Disney a largement misé sur les pitreries imprévisibles de Stitch, avec une série d'affiches crossover où Stitch vandalisait des images emblématiques de Disney, et a culminé avec une publicité virale diffusée pendant le Super Bowl LIX, où l'extraterrestre semait le chaos dans le Caesars Superdome. Il ne s'agissait pas seulement d'une stratégie de marque intelligente, mais d'une réintroduction joyeuse qui reconnaissait ce que les fans aimaient tout en le rendant accessible à un public plus jeune. Avec plus de 173 millions de vues en 24 heures, ce spot télévisé est devenu la promotion numérique Disney la plus regardée de tous les temps, un témoignage étonnant de l'attrait durable du personnage.

La musique est ici le cœur qui fait battre l'âme du film. Le compositeur Dan Romer s'est vu confier une tâche monumentale : conserver le charme d'Elvis de l'original tout en y intégrant des textures hawaïennes authentiques. Le résultat est une bande originale à la fois respectueuse et revitalisée. Bruno Mars a produit une nouvelle version époustouflante de « Burning Love », interprétée par ses neveux, Nyjah Music et Zyah Rhythm, qui insuffle une énergie jeune à cette ballade intemporelle. Par ailleurs, la chorale des Kamehameha Schools, sous la direction de Lynell Bright (mère du scénariste Chris Bright), est de retour avec un tout nouveau morceau, « He Lei Pāpahi No Lilo a me Stitch », qui vibre de fierté culturelle et d'émotion. Le duo de Kealoha et Agudong sur « Aloha ʻOe » est sans doute le moment musical le plus émouvant du film, évoquant la perte, la guérison et les liens qui unissent les êtres. La nouvelle version de « Hawaiian Roller Coaster Ride », sortie une semaine auparavant et interprétée en direct dans American Idol, a fait pleurer et applaudir le public lors de la première. La musique n'est pas seulement une toile de fond dans Lilo & Stitch, c'est un personnage, un langage émotionnel qui transcende les cultures et les générations.

Ce qui était initialement prévu comme une sortie directe en streaming est désormais l'un des films phares de Disney pour 2025, et ce pour une bonne raison. Les préventes ont déjà battu tous les records, Fandango annonçant que Lilo & Stitch est le film classé PG qui a généré le plus de recettes en prévente cette année. Disney a habilement misé sur les fans en programmant des séances en RealD 3D précisément à 18h26 (un clin d'œil malicieux au numéro d'expérience de Stitch), des projections immersives en 4DX et des packs de billets commémoratifs qui estompent la frontière entre le cinéma et les conventions de fans. Chaque détail, des affiches à la couleur du tapis rouge en passant par l'engagement communautaire, a été pensé pour refléter une vérité singulière : il ne s'agit pas seulement du lancement d'un film. C'est un événement culturel enveloppé dans un mastodonte commercial, certes, mais aussi dans une passion authentique.

À la fin de la première, alors que les dernières notes de la bande originale du film résonnaient encore dans la salle, les spectateurs sont repartis avec bien plus que le souvenir d'une soirée exceptionnelle. Ils se sont souvenus que les histoires, en particulier celles qui explorent en profondeur l'identité, l'appartenance et l'amour, ne vieillissent pas, elles évoluent. Lilo & Stitch a toujours mis en avant les liens ténus et souvent chaotiques qui nous unissent. Qu'il s'agisse d'un enfant et d'un extraterrestre ressemblant à un chien formant une famille improvisée, ou d'un public d'inconnus riant et pleurant à l'unisson, le message reste le même : « ohana » signifie que personne n'est laissé pour compte, ni oublié. Et lors de cette soirée inoubliable à Hollywood, cet esprit ne s'est pas contenté de résonner à l'écran. Il a dansé dans les rues.

Vous pouvez découvrir les interviews officielles sur le tapis rouge ci-dessous :

itw Dean Fleischer Camp

itw Zach Galifianakis

itw Billy Magnussen

itw Chris Kekaniokalani Bright

itw Chris Kekaniokalani Bright et Lynell Bright

itw Chris Sanders

itw Courtney B Vance

itw Dan Romer

itw Iam Tongi

itw Jonathan Eirich

itw Kaipo Dudoit

itw Maia Kealoha

itw Mike Van Waes

itw Nyjah Music et Zyah Rhythm

itw Ryan Halprin

itw Sydney Elizabeth Agudong

itw Tom Peitzman

itw Amy Hill

Vous pouvez également découvrir les photos officielles sur notre page Flickr

Synopsis :
L'histoire touchante et drôle d'une petite fille hawaïenne solitaire et d'un extraterrestre en fuite qui l'aide à retrouver sa famille.

Lilo & Stitch
Réalisé par Dean Fleischer Camp
Scénario de Chris Kekaniokalani Bright, Mike Van Waes
D'après Lilo & Stitch (2002) de Chris Sanders, Dean DeBlois
Produit par Jonathan Eirich, Dan Lin
Avec Sydney Elizebeth Agudong, Billy Magnussen, Hannah Waddingham, Chris Sanders, Courtney B. Vance, Zach Galifianakis, Maia Kealoha
Directeur de la photographie : Nigel Bluck
Montage : Adam Gerstel, Phillip J. Bartell
Musique : Dan Romer
Sociétés de production : Walt Disney Pictures, Rideback
Distribué par Walt Disney Studios Motion Pictures
Dates de sortie : 17 mai 2025 (El Capitan Theatre), 21 mai 2025 (France), 23 mai 2025 (États-Unis)
Durée : 108 minutes

Photos : Copyright Walt Disney Pictures