Convention - Comic Con France 2025 : aperçu complet des stands qui ont marqué le rendez-vous pop culture de cette année

Par Mulder, Villepinte, Parc des Expositions, 12 avril 2025

Le Comic Con France 2025, qui s'est tenu à Paris Nord Villepinte à la mi-avril, a marqué un nouveau chapitre dans l'engouement croissant du pays pour les événements pop culturels internationaux. Bien que moins colossal que son homologue américain, le salon a su se forger une identité distincte qui allie la sensibilité européenne aux tendances internationales. Cette année, les stands et les expositions étaient bien plus que de simples espaces commerciaux ou promotionnels : ils constituaient une infrastructure essentielle permettant aux fans de s'impliquer dans le salon lui-même. Des installations imposantes des éditeurs aux tables des communautés de fans, la diversité des stands a révélé les multiples facettes du fandom en 2025.

Les grands éditeurs de bandes dessinées et les plateformes de divertissement étaient parmi les plus visibles. Si Marvel et DC étaient moins présents que lors des conventions internationales précédentes, les éditeurs français tels que Delcourt et Glénat ont comblé ce vide avec des espaces importants où ils ont présenté leurs catalogues actuels et organisé des séances de dessin en direct et des tables rondes animées. Ces stands n'étaient pas uniquement destinés à la vente, mais servaient également d'espaces culturels favorisant le dialogue entre les artistes et les participants. Dans un salon de plus en plus dominé par les contenus audiovisuels, il était remarquable que la bande dessinée, tant franco-belge que manga, ait conservé une place importante. Plusieurs stands étaient consacrés aux éditeurs de mangas, avec Tonkam, Ki-oon et Pika qui présentaient de nouvelles séries, des produits dérivés exclusifs et des invités spéciaux venus du Japon.

La section jeux vidéo du salon, bien que n'étant pas la pièce maîtresse, a joué un rôle de soutien constant. Plutôt que de miser sur le spectacle, les stands d'entreprises telles que Bandai Namco et Ubisoft ont adopté une approche plus mesurée. Ils ont proposé des démonstrations pratiques, des présentations de titres à venir et des concours communautaires, mettant l'accent sur un engagement plus profond. Les jeux rétro ont également bénéficié de stands dédiés qui ont attiré un public régulier, en particulier les participants plus âgés nostalgiques des époques 8 bits et 16 bits. Ces stands étaient souvent plus calmes et plus concentrés, offrant un rythme alternatif à l'effervescence qui régnait dans le hall du salon.

Les produits dérivés sont restés un élément central de l'expérience, avec des rangées et des rangées de stands consacrés aux vêtements, aux figurines, à la décoration intérieure, aux livres et aux reproductions d'œuvres d'art. Il est intéressant de noter que la frontière entre les vendeurs grand public et indépendants s'est estompée, de nombreux petits stands proposant des produits sous licence qui rivalisent avec la qualité des grandes marques. La section « Geek Market » s'est distinguée par son artisanat et sa rareté : plusieurs exposants vendaient des accessoires faits main, des jouets vintage des années 80 et 90, ainsi que des répliques fidèles à l'original destinées à un public niche mais passionné. Il ne s'agissait pas d'achats impulsifs, mais d'articles recherchés par des collectionneurs qui savaient exactement ce qu'ils voulaient, ce qui donnait à ces espaces un aspect presque muséal.

Le cosplay avait son propre écosystème de stands et de micro-environnements au sein de la structure plus large du salon. Des détaillants spécialisés proposaient tout le nécessaire, des kits d'armures en mousse aux produits complexes pour coiffer les perruques. Quelques stands offraient même des réparations en temps réel pour les costumes endommagés, ce qui s'est avéré essentiel pour les participants aux concours. Des tutoriels, des ateliers et des sessions informelles de questions-réponses avec des cosplayers expérimentés donnaient à cet espace un ton pratique, presque pédagogique, qui contrastait avec l'ambiance plus théâtrale du défilé de cosplay lui-même. Il ne s'agissait pas seulement d'une performance, mais d'un véritable savoir-faire artisanal, et les stands reflétaient cette philosophie.

Les plateformes de streaming et les conglomérats du divertissement ont été plus sélectifs dans leur présence, mais lorsqu'ils ont investi, ils ont opté pour des présentations très conceptuelles. Netflix et Amazon Prime Video ont proposé des stands interactifs liés à leurs prochaines sorties dans le domaine de la science-fiction et de la fantasy. Il ne s'agissait pas seulement de séances photos, mais d'expériences narratives qui encourageaient l'exploration. Cependant, le côté tape-à-l'œil a été atténué par rapport aux années précédentes, reflétant peut-être un réajustement plus large de l'ensemble du secteur après la grève et dans un contexte de changement des stratégies de contenu. Si les stands ont réussi à susciter l'intérêt, ils ont également suggéré une approche plus prudente du marketing événementiel de la part des grands acteurs.

Contrairement aux stands plus commerciaux, les stands communautaires ont apporté une énergie différente au salon. Les fan clubs, les associations de jeux de rôle et les organisations à but non lucratif occupaient des espaces plus petits mais significatifs. Ces stands mettaient l'accent sur la conversation plutôt que sur le commerce. Vous pouviez discuter avec un spécialiste de Tolkien de la linguistique elfique, participer à une mini-campagne de Donjons et Dragons ou découvrir des espaces de jeu inclusifs. Leur présence a donné de la profondeur au salon : c'est une chose d'admirer la culture pop à distance, c'en est une autre d'être invité à y participer de manière plus soutenue et réfléchie. Ces stands ne cherchaient pas à être tape-à-l'œil, mais leur présence était l'un des indicateurs les plus forts que le Comic Con France n'est pas seulement un lieu de divertissement, mais aussi un lieu de formation de communautés.

En résumé, les stands du Comic Con France 2025 reflétaient un équilibre évolutif entre la promotion de l'industrie et l'expression des fans. Le salon continue de se développer, mais sans perdre complètement de vue ses racines. Plutôt que de submerger les participants avec des spectacles, les stands de cette année étaient plus terre-à-terre et accessibles, mettant l'accent sur un engagement à long terme plutôt que sur un engouement immédiat. Que ce soit à travers la vente de bandes dessinées indépendantes, des ateliers de cosplay ou des démonstrations VR discrètes, chaque stand semblait comprendre sa place dans l'écosystème plus large des fans. Si Comic Con France continue dans cette direction, il pourrait bien devenir une plateforme culturelle unique en Europe, non pas une simple version réduite de San Diego, mais quelque chose qui s'adresse plus directement au public diversifié, réfléchi et de plus en plus mature qui le compose.

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Photos et vidéo : Boris Colletier / Mulderville