Le Labyrinthe de Tim Burton est un projet mêlant exposition, jeu immersif et scène de film. Cette expérience a été créée en collaboration avec Tim Burton et son équipe. Le but principal et d’offrir un "jeu immersif" à travers une expérience unique pour chaque visiteur. Comme son nom l’indique, l’expérience est un labyrinthe où nous vous invitons à vous perdre et à créer votre propre chemin. Tim Burton lui-même l'a défini comme une fantastique "fête foraine", une sorte de voyage surprenant à travers l'ensemble de ses films.
Tim Burton vous invite dans son labyrinthe
Bienvenue dans la tête de Tim Burton ! C’est le pari un peu fou qui vous attend à l’espace des Chapiteaux de la Villette avec l’expérience immersive : le labyrinthe de Tim Burton. Vous avez jusqu’au 20 août pour tenter de percer le mystère de l’univers du cinéaste, entre rêve et cauchemar. Suivez le guide.
Qui n’a pas rêvé un jour de pénétrer l’esprit d’un artiste ? Spécialement quand l’esthète en question se prénomme Tim Burton… Avec ce labyrinthe de 5 000 m², le réalisateur de Mars Attacks ! et de Charlie et la Chocolaterie a conçu une sorte de carte mentale, grandeur nature, où chaque salle semble correspondre à un recoin de son cerveau.
Qui se cache derrière la porte ?
Même si les mines patibulaires de Oswald Cobblepot (Le Pingouin pour les intimes) et d’autres figures joyeusement monstrueuses peuplent les lieux, les visiteurs qui entrent ici n’abandonnent pas tout espoir. Au contraire, ils s’ouvrent à un océan de possibilités créatives délirantes. Pour y accéder, il vous faudra franchir une série de portes numérotées de 1 à 4. Au grès de vos déambulations, vous vous retrouverez nez à nez avec quelques-uns des personnages emblématiques de sa filmographie, comme si vous traversiez le quatrième mur. La Reine de cœur, Beetlejuice, Emily la mariée squelettique ou l’iconoclaste Jack, le roi des citrouilles, surgissent souvent de manière inattendue comme si vous étiez au milieu d’un songe.
Des créations plus confidentielles
Si ces ambiances façon 7e art raviront les fans, les pièces exiguës consacrées au travail plus personnel du cinéaste constituent de véritables chemins de traverse. Loin de l’agitation du cinéma, les croquis, cadres animés et sculptures graphiques du démiurge semblent presque s’inscrire dans une temporalité à part. Présents en permanence dans l’esprit de Tim Burton, ils servent de fil rouge onirique à l’ensemble de son œuvre. Ils permettent surtout d’éclairer sous un jour un peu différent la personnalité de notre hôte.
Laissez-vous porter
Prenez garde, dans le multivers burtonien, vous risquez de perdre votre sens de l’orientation. Ne luttez pas, le sentiment de « lâcher prise » fait partie intégrale de l’expérience et paraît même indispensable si vous espérez vous connecter vraiment à la psyché du réalisateur. D’ailleurs l’exercice du labyrinthe qui consiste à emprunter une voie plutôt qu’une autre vous permettra à certains moments de changer de perspectives. C’est notamment le cas dans l’espace dédié aux Noces Funèbres. Selon la porte par laquelle vous arriverez, vous serez soit hypnotisé par les yeux tristes des amoureux refroidis, soit vous découvrirez le voile flottant et déchiré de la mariée. Les émotions ressenties se révèlent complètement différentes !
Ouvrez les yeux mais pas seulement
Un conseil, sachez que cette balade se vit au mieux avec l’ensemble de vos sens en alerte. La tentation reste grande, comme dans toutes les expositions, de laisser crépiter les flashs sur les dessins et autres créatures que vous allez croiser. Mais prenez le temps d’observer le décor, sans filtre sépia, pour éviter de passer à côté de détails subtils. Dans chaque pièce, les murs, les sols et la musique ont été conçus en correspondance avec la thématique principale. Baissez les yeux, car chez Beetlejuice vous pourriez bien écraser quelques cafards (virtuels rassurez-vous). Sous vos pieds les matières changent de texture d’une salle à l’autre (moquette, carrelage en trompe-l’œil…). Mieux la musique tour à tour effrayante ou fantasmagorique rajoute à votre sentiment d’immersion.
Au pays de Tim Burton
Ce voyage de l’autre côté du miroir, hanté par des spectres bienveillants et terrifiants à la fois, n’a finalement qu’un seul défaut : il ne couvre pas l’ensemble de la filmographie du réalisateur. Quel dommage que les créations de Sleepy Hollow ou Big Fish n’y aient pas trouvé refuge ! Mais peu importe, car vous aurez compris l’essentiel en croisant le sourire malicieux du Cheshire Cat : l’imaginaire est la porte d’entrée vers d’autres mondes.
Photos : Marianne Font / Fabian Morasut