Festivals - FCAD 2020 – Table ronde avec l’équipe du film Teddy

Par Mulder, Deauville, Hotel Barriere Le Royal, 06 septembre 2020

Notre média fut présent ce dimanche 6 septembre à la rencontre, organisée dans le cadre du festival du cinéma américain de Deauville, du film Teddy en présence des deux réalisateurs & scénaristes Ludovic & Zoran Boukherma et d’Anthony Bajon et de Christie Gautier.

Q : ma question et assez général par rapport au film, quels étaient pour vous les enjeuw de réaliser un film de genre en France en étant des jeunes réalisateurs et surtout est-ce que vous vous êtes imposés des limites ra rapport aux scènes de gores, ou en considérant le public que vous allez avoir ?

Ludovic et Zoran Boukherma : Je ne sais pas si c’est une question d’enjeu, c’est plutôt une question d’envie. Nous, nos premiers amours cinématographiques c’étaient les films d’horreur tout bêtement. Quand on était petits, on adorait Les contes de la crypte, ou des films d’horreur des années 80, nous on a été complètement biberonnés à ces trucs-là. Et après notre premier film qui était un film plus réaliste, on a voulu revenir tout simplement à cela. On ne s’est pas posé la question d’où est-ce qu’il fallait mettre la limite, je pense que la question c’était plutôt de comment montrer le loup-garou, parce que c’est toujours un peu délicat de montrer un monstre cela peut être vite compliqué. Déjà techniquement, on est limité et même artistiquement, est-ce qu’il faut laisser le spectateur aussi imaginé, est-ce que trop montrer ce n’est pas aussi risquer de décevoir. On s’est poser la question.

Q : Je me suis posé la question car j’ai adoré cette scène de transformation dans les toilettes. Pour la tête du loup-garou je me suis demandé, si on la met ou on ne la met pas…

Ludovic et Zoran Boukherma : C’est un débat incroyable de savoir si on la met ou non. On a décidé de la mettre car c’est marrant d’avoir ce plan. Cela faisait penser à beaucoup de choses que l’on aime bien. Ce que l’on savait c’est que nous voulions montrer peu car on n’avait pas assez de moyens d’en montrer beaucoup et de risquer de décevoir. Par exemple dans un film d’extraterrestres, quand on attend les extraterrestres on est content de les voir. On imagine plein de choses. On se dit ah bon c’était cela ? si on ne montre pas, on laisse le spectateur faire le travail.

Q : Vous parliez que vous étiez hyper inspiré par le cinéma d’horreur un peu kitsch, donc c’est plutôt une question pour vos acteurs. Est-ce qu’avez donné des devoir à vos acteurs de ce cinéma-là et est-ce qu’il y a des personnages du cinéma d’horreur qui vous ont inspiré pour construire vos personnages ?

Christine Gauthier : Pour le coup, pas du tout. Leur scénario est très précis, donc la demande est très claire. Et après ils laissent beaucoup de libertés par rapport à ce qu’on a envie de construire et comment on a envie de nourrir nos personnages, donc non, ils ne nous ont ni donnés de devoir et moi je ne suis pas allé puiser dans le cinéma d’horreur pour mon personnage.

Anthony Bajon : sans répéter ce que vient de dire Christine a dit. Mes notions de films d’horreur sont vraiment assez limitées et pour le coup je me suis vraiment posé la question s’il fallait que j’en vois pour construire mon personnage. Et puis la peur de faire un copier-coller, la peur d’aller chercher dans un truc d’influence et me dire ah ouais mais ça, ça marchait bien dans ce film-là. Donc justement non. Pour moi ce fut volontaire de ne pas aller chercher dans des films de genre, des films d’horreur.

Q : Quel a été la scène la plus difficile à tourner pour vous, les réalisateurs ?

Ludovic et Zoran Boukherma : La séquence d’attaque ce fut la plus difficile parce qu’il y avait beaucoup de figuration à gérer, beaucoup de plans, beaucoup de choses aussi avec d’effets, sans savoir si ça allait marcher ou pas comme les pattes du loup-garou. Il y avait évidemment plus de choses au tournage que ce qu’on voit dans le film. Donc ça a été assez difficile parce qu’on ne l’avait jamais fait, de scène de ce genre là et parce qu’il y avait toute la figuration à gérer, c’est quelque chose dont on n’avait pas forcément l’habitude et puis l’enjeu, si ça s’est raté, ou si ça ne marche pas, on est vraiment dans la merde parce que c’est censé être le cœur du film. Mais on a fait le choix de plutôt montrer ce qu’il se passe après, le tournage nous a un peu amené à ça, à se dire qu’il valait mieux montrer ce qu’il se passait après le massacre, plutôt que le massacre directement, parce que c’est un peu le risque d’être décevant. Si on veut faire comme Carrie, on n’a pas les moyens, du coup on a décalé un peu la dimension spectaculaire sur le résultat du massacre quoi. Et c’est ça le plus dur, ça nous a pris une semaine, c’était assez intense.

Q : Je trouve que le fait, que vous n’ayez pas eu énormément de budget fait en sorte que le film n’est pas qu’un film de genre, c’est aussi un film de sensations, d’émotions et de rencontres avec des gens je trouve.

Ludovic et Zoran Boukherma : Nous nos références sont très américaines à la base, on a grandi avec des films très américains, mais on ne voulait pas faire une imitation de films américains ou un film américain sans l’être. Le plus important c’était justement de faire rencontrer ce cinéma-là avec la France rurale dans laquelle nous on a grandis. On a grandi dans Le Lot et Garonne, dans un petit village et ce que l’on voulait c’était ramener cela. Quand on était petit, c’était un moyen de s’évader avec ces films-là. Car on aimait pas du tout Le Lot et Garonne. On détestait là où on a grandi. Depuis que l’on habite à Paris, on s’est réconcilié avec cet endroit car on y va plus que temporairement en vacances. Le fait de faire un film de genre en France c’était aussi une occasion de réconcilier ces deux aspects et de filmer finalement les gens qu’on connaissait nous dans la vraie vie quand on était petits et d’intégrer dans cet univers là qu’était le nôtre les films de genres qu’on regardait. C’était important aussi d’avoir la cohabitation des genres et d’avoir aussi en plus des acteurs professionnels, des acteurs non professionnels qui eux, ont un accent et permettent d’ancrer le film dans la France telle qu’elle est.

Q : Christine, c’est votre premier film, comment cela s’est passé ?

Christine Gautier : Oui, oui. J’étais particulièrement stressée, mais ça s’est vraiment très bien passé. Il y avait une très bonne atmosphère, propice au travail sur le tournage et il y avait une équipe d’ailleurs plutôt jeune, mais très sympa. Cela c’est très bien passé.

Ludovic et Zoran Boukherma : Tu t’es préparée en amont aussi.

Q : Anthony, je ne vous connais pas bien, j’avais envie que vous me parliez un peu de vous, votre parcours. J’ai trouvé qu’il y avait quelque chose chez vous d’assez surprenant et que j’ai beaucoup aimé. Les regards notamment.

Anthony Bajon : Mon parcours ? Je rêve de faire du cinéma depuis que je suis tout petit, depuis que j’ai 5 ans. Mes parents m’ont dit passe ton bac d’abord, c’est ce que j’ai fait, j’ai eu mon bac pour leur faire plaisir. J’ai fait une école de cinéma, j’y suis resté pendant bien deux semaines. D’un commun à accord avec le directeur, je suis parti. Et puis je me suis lancé dans des castings, ça a fonctionné tout doucement et j’ai commencé un peu à bosser.

Q : J’aimerais savoir si vous aviez une deuxième vie. Il y a quelque chose de très différent par rapport aux autres acteurs. Il y a un vécu.

Anthony Bajon : Vous vous doutez bien que je ne vais pas vous en parler. Mais oui, il y a toujours des choses de l’enfance. Il y a toujours les vieilles psychologies de comptoir qui disent que les artistes sont traumatisés mais il y a un peu de cela aussi, c’est vrai.

Q : Par rapport aux personnages, j’ai senti que leurs histoires et leurs passés étaient assez flous. Et nous en tant que spectateurs, on ne sait pas vraiment d’où ils viennent, leurs parcours, etc. Pourquoi avoir choisi de prendre cette direction-là ?

Ludovic et Zoran Boukherma : Tu veux dire pour le personnage de Teddy par exemple ?

Q : Oui, on ne sait pas pourquoi il est là, même par rapport à celui qui est son père de substitution.

Ludovic et Zoran Boukherma : Ce qu’on voulait créer avec Teddy, c’est un foyer où on sente qu’il y a un passif qui est lourd, qu’il y a quelque chose qui cloche et qui ne va pas, qui est profondément ancré en lui. Et on ne voulait pas forcément donner la réponse de ce que c’était cette choses -là.. Nous on s’est raconté une histoire assez précise, mais qu’on n’a pas raconté dans le film. On avait envie que l’on comprenne que le passé de Teddy est un passé compliqué, difficile. Il a plus ses parents, il vit dans un foyer adoptif, etc. Et que le passé de Rebecca est un passé beaucoup plus tranquille. Elle a ses deux parents, elle va au lycée, etc. C’est plutôt une idée ce contexte. On a fait en sorte que l’on comprenne l’environnement sans forcément donner toutes les clés non plus. Il y avait juste besoin de jouer. On voulait jouer sur l’opposition avec Rebecca qui a un cocon familial bourgeois, confortable et Teddy qui, à côté a une situation plus fragile, plus instable. Et je pense que ça s’est suffisant pour comprendre la colère qui l’anime, il n’y avait pas besoin de donner plus. Et on préférait s’attarder sur Teddy au présent, avec ce qu’il faut d’informations pour comprendre ce qu’il est.

Ludovic Boukherma : Y a aussi par exemple le père du personnage de Benjamin qui est le rival de Teddy qui devient le copain de Rebecca après lui. Son père c’est le maire du village, c’est un notable local, il est installé, là où Teddy est élevé par un mec que tout le monde trouve louche, qui parle bizarrement, qui n’est pas son père. Donc il y a ce genre d’oppositions-là qui existent. Il y a justement un truc un peu binaire comme cela

Q : En parlant d’oppositions il y a beaucoup de scènes comiques dans le film. Comment est-ce qu’on construit un film pour qu’il y ait cet équilibre de genres, qui fait qu’il n’y en a pas un des genres qui déborde sur l’autre, ou qui le mange ?

Ludovic Boukherma : l’équilibre est assez ténu, entre comédie et films de genre. On glisse vers le drame à la fin,. Il y a quand même un événement assez grave à la fin du film et mettre beaucoup de comédie dedans c’est aussi un risque. On peut aussi nous dire que c’est de mauvais goût de rire de certaines choses un peu violentes. Nous, je pense qu’au tournage on s’est un peu, pour caricaturer, on s’est un peu laissé l’option d’une prise comique et une prise un peu moins. Parce qu’on savait qu’ensuite, ce serait au montage qu’on aurait besoin de tempérer tout ça. On a eu des versions de montage où la comédie était présente tout le long et à la fin y avait encore des petites touches de second degré et ça c’est en faisant plusieurs projections, en montrant le film et en s’interrogeant qu’on a fini par créer un truc où on commence le film avec plutôt pas mal de comédie et plus ça avance, plus la comédie laisse la place au drame.Cela c’est un truc qu’on a construit au montage et que l’on a pu construire car on s’est laissé l’option d’être plus ou moins comique dans chaque prise. Et puis après dans les films d’horreurs classiques qu’on aime bien, des années 80 notamment, les scènes qui ne sont pas des scènes de gore, ou quoi, sont souvent des scènes comiques. Par exemple, dans Freddy de Wes Craven les séquences entre les jeunes, c’est plutôt des séquences de comédie en fait.

Zoran Boukherma : On se sent plus proche de ce cinéma d’horreur là, plutôt que du cinéma plus contemporain. Aujourd’hui on trouve qu’il y a des films plus sérieux, quand on voit les Saw, c’est un peu plus noir et premier degré. Nous, nos références c’est plutôt Freddy, qui est quand même très drôle, c’est gore, mais ça ne se prend pas au sérieux.

Q : Toutes les scènes dans le salon de massage, je trouve qu’elles sont superbes et pivot on va dire. Il se passe plein de choses, on arrive mieux à comprendre Teddy, il y a plein d’humour aussi. La transformation à ce moment-là est aussi incroyable. Vous pouvez nous parler un peu de ces scènes-là ? comment avez-vous réfléchi à cela ?

Ludovic et Zoran Boukherma : Teddy c’est quand même un gars qui se fait taper dessus à tous les niveaux et on s’est dit qu’à son boulot il se fait harceler, du coup il n’a pas non plus de chance à son boulot. Et je trouve qu’après il y a l’alchimie entre Anthony et Noémie qui a très bien fonctionné. La question du travail ça été une vraie question, parce que dès les premières versions du scénario, on voulait qu’il ait un boulot, que ce soit un peu compliqué. Dans les premières versions on était parti dans un truc où il bossait dans une station-service mais on s’est dit que c’était peut-être un peu connoté cinéma américain de genre, années 80, il y a un côté déjà vu, ou le personnage est pompiste, etc. On s’est dit à 1 ou 2 mois du tournage, ça ne va pas. Ça va être une espèce de fantasme américain, ça n’existe pas les pompistes en France aujourd’hui, donc on ne voulait pas ça. Et du coup on s’est dit qu’un masseur de nuit c’était beaucoup plus réaliste. On voulait créer un peu la surprise avec ce personnage qui fout le bordel au village, qui roule vite avec sa voiture, qui est habillé en noir. On s’est dit si on le fout dans une station-service, ça va être bien cliché. On a voulu aller à l’opposé de ça et du coup on va le retrouver habillé en rose en train de masser un gars. C’est plus original simplement. Et puis il y a aussi quelque chose avec le corps, avec le loup-garou on peut suggérer plein de choses avec ces corps nus. Il y avait déjà une scène quand la version où il travaillait dans une station-service où il attaquait Noémie parce qu’elle était sa supérieure, mais le contact physique était moins évident, parce qu’il y avait un truc où il fallait qu’il aille la chercher, qu’elle essaye de l’embrasser, mais le contexte n’était pas évident. Là, avec le massage ils se touchent déjà de base directement dans la première scène où on les voit ensemble, elle le masse. Il y avait déjà ce rapport un peu physique où l’on savait qu’on pourrait jouer un peu comme cela avec le spectateur en se disant quand est-ce que le genre va s’immiscer dans tout ça. Il y a un truc d’anticipation dans le genre où on veut que le spectateur est peur et qu’il se demande à quel moment le genre va surgir, à quel moment Teddy va avoir envie de mordre quelqu’un. On s’est dit que si on le montre en train de masser des gens régulièrement, on va se demander ah est-ce que ça va être là ? Ou là ? Ça permettait cette petite appréhension aux spectateurs.

Q : Puis c’est aussi des moments qui font le plus penser à un film américain, dans le décor et dans l’esprit.

Zoran Boukherma : Oui c’est pop, avec les néons roses, etc. Et Noémie qu’on a pas mal grimée d’ailleurs.

Ludovic Boukherma : C’est aussi pour casser un peu le côté rural, le côté un peu trop Ptit Quiquin, un peu campagne, qu’on aime beaucoup aussi On s’est dit qu’on voulait aussi quelque chose d’un peu différent.

Q : Anthony, vous démarrez juste votre carrière. Je voulais savoir si vous avez envie de vraiment jouer dans tous les styles de films différents pas vous cantonner à un seul ? C’est un peu ce qu’on voit d’ailleurs, vous jouez un fils d’agriculteur dans Au nom de la terre, ou dans La Prière où vous jouez un drogué en rémission dans un établissement catholique et là vous jouez un loup-garou. C’est une envie de votre part de ne pas jouer dans un seul style de film, de ne pas vous cantonner qu’à un seul type de films ?

Anthony Bajon : Bah oui, parce que la problématique qui se pose quand on fait un film, c’est que derrière on vous propose cinquante fois le même. Donc là, il y a deux solutions, c’est soit d’accepter et de se dire y a du boulot jusqu’à dans 10 ans, ça peut être cool, on est à l’abri, mais… la filmographie est un peu la même, c’est juste les noms des réalisateurs et les titres qui changent et les titres des films. Ou alors on peut aller, en tout cas moi c’est ce que je choisis de faire dans la limite de ce que je peux faire, d’aller vers des univers très différents à chaque fois, d’avoir des réalisateurs qui ont une idée précise de ce qu’ils veulent faire, mais surtout qui n’ont pas pas la même histoire. Quand Ludovic et Zoran ils racontent qu’ils ont été biberonnés aux films d’horreur et à toute ces histoires, quand j’ai bossé sur Au nom de la terre juste avant, ce n’était pas du tout cela, c’était un fils d’agriculteur qui lui a grandi dans une ferme. On est pas du tout dans le même univers et ça c’est vraiment intéressant, parce que du coup il y a un total décalage entre ce que chaque réalisateur propose, chaque scénario, personnage. En cela c’est intéressant d’être comédien, c’est mon avis.

Q : Quels sont vos projets en cours ?

Ludovic et Zoran Boukherma : Nous on est en train d’écrire le suivant, ça fait quelques bons mois qu’on travaille dessus, on espère le tourner l’année prochaine. Mais on ne peut pas vous en dire plus, on a juste envie de pouvoir le tourner rapidement car là il y a eu une année assez difficile. On a envie que cela reprenne rapidement

Christine Gautier : Moi, c’est mon tout premier film, pour le moment je passe des essais et j’attends des réponses.

Anthony Bajon : Moi je viens de finir le film de Sandrine Kiberlain (Une jeune fille qui va bien). J’ai le film de Mouloud Achour qui va sortir et celui de Stéphane Brizé et j’en ai un film qui s’appelle La 3ème guerre avec Leïla Bekhti et Karim Leklou. J’ai mon court métrage à moi que je vais réaliser qui est en production et mon long métrage qui est en écriture.

Synopsis :
Dans les Pyrénées, un loup attise la colère des villageois. Teddy, 19 ans, sans diplôme, vit avec son oncle adoptif et travaille dans un salon de massage. Sa petite amie Rebecca passe bientôt son bac, promise à un avenir radieux. Pour eux, c’est un été ordinaire qui s’annonce. Mais un soir de pleine lune, Teddy est griffé par une bête inconnue. Les semaines qui suivent, il est pris de curieuses pulsions animales…

Teddy
Un film écrit et réalisé par Ludovic et Zoran Boukherma
Avec Anthony Bajon, Noémie Lvovsky, Christine Gautier
Compositeur : Amaury Chabauty
Producteurs délégués : Pierre-Louis Garnon, Frédéric Jouve
Directeur de la photographie : Augustin Barbaroux
Montage : Béatrice Herminie, Ludovic Boukherma, Zoran Boukherma
Production : Baxter Films, Les Films Velvet
Exportation/Distribution internationale : WTFilms
Distributeur France : The jokers (France)
Date de sortie : 13 janvier 2021 (France)

Ce fut un plaisir de partager cette table ronde avec nos confrères de Zickma, Fou de théâtre et 21st century women.

Transcription : Boris Colletier .
Avec tous nos remerciements à Mensch Agecny