Q : Concernant l’écriture du film, comment s’est déroulée votre cinquième collaboration avec Guillaume Lemans?
Fred Cavayé : cinquième. Attendez, je vais vous dire. On compte les navets aussi. Non, je déconne. Ah oui, cinq. Pour elle (2008), mea culpa (2014), A bout portant (2010), La guerre des miss (2008). C’est quoi le cinquième ? Mais Guillaume a écrit des films tout seul heureusement pour lui. Il faut bien qu’il paye les traites de sa maison quand même. Je ne fais pas des films de tout le temps. Il travaille avec d’autres. C’est sûr qu’après on a écrit un autre scénario qui ne s’est jamais fait. Si vous dites cinq c’est que vous êtes vraiment très bien informé. Cela s’est passé comme à chaque fois sauf que là le point de départ c’est qu’Olivier Marchal a travaillé avec Guillaume sur une idée et moi j’ai eu vent de cette idée. Ils ont arrêté assez vite ce projet comme je fais souvent, comme font d’autres réalisateurs, c’est-à-dire vous développez plusieurs idées et après vous allez vers celle qui vous excite le plus. Olivier et Guilhaume ont abandonné assez vite cette idée et moi quand je cherchais quoi faire après A bout portant, je me suis rappelé de son idée. J’ai demandé à Olivier d’en prendre la moitié de le faire à ma sauce. Il voulait faire un film de vengeance un peu à la Man of Fire. Moi, je voulais plus faire un film d’amitié et de rédemption pour travailler avec mes deux camarades que vous allez voir tout à l’heure. J’ai demandé l’autorisation à Olivier et comme Guillaume avait déjà travaillé sur cette idée, c’était bien que je me l’accapare et que lui arrive à resetter le truc. C’était compliqué pour lui de tout de suite repartir sur la même idée en repartant dans une direction tout à fait opposée diamétralement. Il avait besoin de prendre un peu de distance donc j’ai écrit la première version et après Guillaume est de nouveau rentré dans la boucle.
Q : avez-vous écrit tout de suite pour Vincent Lindon et Gilles Lellouche ? Dès le départ était-ce pour eux ?
Cavayé : oui, pour plusieurs raisons. Mon producteur juste après A bout portant m’a dit voilà avec ce film et Pour elle, A bout pourtant c’est vraiment la suite de Pour elle, il faudrait que tu fasses la synthèse des deux films. En rigolant, peut-être le jour de la sortie de A bout portant ou le lendemain, je lui ai dit que la synthèse était un film avec Vincent et Gilles. Cela m’a trotté dans la tête. J’ai cherché vraiment l’idée pour les réunir et faire un vrai duo de cinéma comme il y a eu avec Marchal et 36 Quai des Orfèvres, les spécialistes, les films américains dont j’ai oubliés le titre enfin des grands films comme avec Paul Newman et Robert Redford, Butch Cassidy et le kid (George Roy Hill). Voilà, faire un beau film de duo et donc l’idée d’Olivier me permettait en la tordant de faire cela. J’ai un peu Alzheimer j’oublie la question avant la fin de la réponse (en plaisantant).
Q : vous parliez à la sortie du film A bout portant d’un film qui se déroulerait au Canada avec des bûcherons. Est-ce un projet que vous avez complètement abandonné ?
Cavayé : non, c’est un projet que j’ai. Là, c’est drôle je suis en train de travailler sur un film qui se passe au Canada sans bûcheron mais où le personnage principal serait une femme qui n’est pas Bûcheron et un film totalement pas urbain. Après, est ce que lorsque je fais un film, quand je m’investis pleinement dans un film comme mea culpa et A bout portant j’ai peut-être besoin de me laver la tête en imaginant des choses qui sont diamétralement opposées. Cela a été le cas pour A bout portant car j’ai bossé sur ce film de bûcherons où il y a eu plusieurs versions de scénarios et très vite que je me suis rendu compte que ce n’était pas vraiment cela dont j’avais envie. La, je retourne vers le Canada avec une histoire un peu dans la veine de Pour Elle mais avec un personnage principal féminin, c’est-à-dire, avoir une femme qui va être obligée se dépasser. Pour l’instant, je n’ai travaillé qu’ avec des garçons, des caractères principaux et j’ai très envie de travailler avec un personnage féminin, avec une comédienne et j’ai envie aussi des choses pas du tout urbaines donc le Canada. Au Canada, j’ai bien aimé faire de la motoneige. Des fois, l’inspiration….
Q : vos scènes sont très bien orchestrées avec beaucoup de minutie et j’aurais aimé savoir quels sont les films qui vous ont inspirés ? Ces scènes d’action sont assez spectaculaires..
Cavayé : je suis content que vous me disiez cela. J’ai essayé de faire du spectaculaire et ce n’est pas souvent le cas en France par faute de moyens, souvent le complexe aussi. C’est assez compliqué en France de s’attaquer à ce type de film car on a un vrai complexe qui se situe à deux endroits. D’un côté on a peut-être peur que cela ne soit pas assez littéraire et d’un autre on a aussi peur de la comparaison avec les Américains ou les Coréens. Moi, j’ai peut-être moins de complexes ou une grande naïveté ou je suis totalement inconscient ou peut-être un mélange des trois. Ce n’est pas évident. J’espère que Mea culpa va décomplexer un petit peu mes camarades et donner aux jeunes réalisateurs l’envie d’aller vers ce type de film. Dans tous les cas, mes références sont multiples. C’est du cinéma américain comme du cinéma coréen, même des films français. C’est une espèce de mélange comme cela de plein de films. Après, il y a une vraie influence quand même de la nouvelle génération de films d’action avec des choses beaucoup plus réalistes. Pour moi, il y a vraiment le film d’action avant Jason Bourne et après. Les films avec Jason Bourne ont amené une dimension comme celle-là. C’est le même cas pour Batman et James Bond. Pour ceux-ci, ce n’est plus pareil cas il y a ce truc vous dites maintenant le héros peut mourir et avec une manière de filmer qui colle à cette réalité. Après, je ne prends pas non plus tout de ce type de cinéma car moi en tant que spectateur il y a des choses qui parfois me gênent comme la visibilité des scènes d’action. J’aime bien tout voir donc je préfère un coup de poing mal donné mais on voit l’impact car on se met à la place du mec qui le prend. Cela fait mal. Je fais un mixte de tout, une sorte de grand shaker que je mélange bien. Je surdécoupe pour avoir après le loisir au montage de faire durer les plans. Après, ce que j’aime bien et qui est un luxe absolu et qui est très difficile à faire cela en France car il faut beaucoup de temps et donc de l’argent c’est quand vous faites une scène d’action et que jamais votre caméra ne raconte la même chose, de jamais réutiliser le même axe. Il y a plein de séquences dans Mea culpa ou j’ai réussi à faire cela grâce aux gens avec lesquels je travaille et grâce à la production qui m’a laissé tourner beaucoup. Ce n’est pas forcément grand-chose mais techniquement j’ai tourné 1500 plans, ce qui est énorme, j’en avais tourné que 800 pour A bout portant et il y a 1800 cuts. Cela veut dire que ce n’est pas forcément sur découpé par rapport à la quantité de matière que j’avais mais je les utilise tous mais pas de manière schizophrénique, enfin je l’espère. Vous savez je suis avant tout spectateur que metteur en scène. Sans prétention, je fais mes films comme j’aimerais les voir. Je commence par ma phrase en disant sans prétention et pourtant c’est très prétentieux de dire cela. Des fois, dans certains films d’action, cela me dérange les bagarres où d’un seul coup on ne sait pas qui prend la pêche, qui tape qui. Plus vous montrer, plus c’est violent. Cette violence, vous allez peut-être m’en parler, je l’assume complètement dans Mea culpa plus que dans Pour Elle et A bout portant. C’est aussi décomplexé par rapport à cela, par rapport à une certaine forme et que je trouve vachement intéressante par rapport à la réaction des gens. C’est-à-dire vu que ces Français les gens ont l’impression que les coûts sont donnés deux fois plus forts, que les gens tombent deux fois plus haut. Ils m’ont dit, ce n’est pas possible, il est tombe de 80 mètres, il se relève et tout. Le truc est décuplé. Qu’est-ce qui est violent, tout, le train qui freine. J’ai même eu comme réflexion, ce qui est super, c’est que dans Taken, il y a autant de violence mais vous n’avez pas ce ressenti la, et ils répondent oui mais Taken c’est du cinéma. Mon film ce n’est pas un documentaire. C’est génial, les gens sont comme cela (crispés à leur fauteuil) et ils ont l’impression que Vincent Lindon va mourir. Ce n’est plus le personnage, c’est dans le train, avec toutes les bagnoles, avec nos comédiens et d’un seul coup oh merde qu’est-ce qui se passe, les gens prennent vraiment des coups de portière dans la tête et tout. Cela amène plus de proximité par rapport au public. Si, dans 10 ans ce type de films se développe, il n’y aura plus cette impression-là. Le filtre entre la réalité et le cinéma va être réinstauré mais là il est très, très mince, beaucoup plus mince que par rapport à un film américain où il y aurait encore plus de violence.
Q : des films de genre il y en avait beaucoup dans les années 60. Cela a complètement disparu. Enfin, il y avait encore un petit peu comme olivier Marchal. Vous êtes notamment intervenu dans le bonus blu-ray Du clan des siciliens.
Cavayé : cela, c’est la classe. Cela je le dis de nouveau sans prétention. Quand je vois petit c est le Clan des siciliens , la première fois je regarde comme cela (entre deux portes) car mes parents m’ont envoyé au lit et je ne vois que la moitié, même pas, je vois le film en 1/22. Un ami à Arnaud Bordas qui fait les suppléments du blu-ray m’a demandé si cela m’intéresserait de participer. D’un seul coup, j’ai l’impression de faire partie du film. J’étais mort de peur. Quand on a fait le truc, je me chiais dessus comme on dit. Voilà, j’ai reçu une Blu-ray et j’ai été super ému car je mets le blu-ray et je fais partie du Blu-ray. De manière très naïve aussi, j’ai l’impression de faire partie du film. C’est drôle, j’ai rencontré pour la première fois de ma vie Alain Delon avant-hier. Je ne lui ai pas dit c’est moi Fred Cavayé et c’est moi qui ai fait l’introduction du clan des siciliens. Je pense qu’il aurait ri. Même si effectivement ce qui inspire sur la forme des films comme Mea culpa c’est plus des choses plus modernes que Le clan des siciliens mais cela reste des bases. Quand même quand je suis môme, c’est cela pour moi des films policiers, Henri Verneuil, les sept samouraïs, c’est tout cela. Comme vous le dites, en France on faisait des films de genre, les films de Clouzot, les films de Franju. On n’était pas complexé par rapport à cela. Cela faisait entièrement parti de notre culture. Prenez par exemple, Les yeux sans visage maintenant si vous faites cela on va dire que c’est du cinéma de genre. Cela va être très anecdotique comme film. À l’époque c’était le gros film de la semaine. Les diaboliques par exemple c’est avec les deux stars du moment, c’est avec le réalisateur. Si vous faites cela maintenant.Cela va revenir j’espère. Après je vais dire que c’est les réalisateurs qui décident mais non ce sont les spectateurs qui vont dire s’ils veulent voir ce type de films. C’est un peu comme l’œuf et la poule. Forcément si on ne leur fait pas les choses comme cela ils ne vont pas les voir. Je ne suis pas bavard du tout vous avez vu. Vous n’avez rien prévu d’ici deux jours ?
Q : vous parliez de réalisme tout à l’heure. Dans ce film, vous changez de chef opérateur et cela donne un aspect un peu moins réaliste. Pourquoi ?
Cavayé : Par ce que, comment dirais-je, je voulais faire un film noir en couleurs et je voulais aller vers quelque chose d’un peu plus spectacle et cinéma. Cela est venu sur le fait que je ne voulais pas tourner à Paris je voulais tourner dans le sud de la France. Après, je ne savais pas pendant quelle période j’allais tourner. Après, il y a une disponibilité de comédiens qui explique que j’ai tourné en décembre. Toulon en décembre cela ressemble un peu au Havre en termes de météo. Après, je voulais que cela soit un film plus de cinéma que les autres. Même dans les situations, je voulais qu’il y a ce petit décalage. Par exemple cette scène dans laquelle ils sont pourchassés par un 4x4 . Même dans la conception des décors, mon chef op, je lui dis au départ que je voulais un entrepôt énorme et que l’on va mettre des bâches plastiques. Sa première question est Oui, mais comment on justifie, c’est quoi. Je lui réponds, on s’en fout. C’est un entrepôt où il y a des bâches. Cela va être chouette de voir les phares de la bagnole tels les deux yeux d’un monstre. Je dirais que c’est une démarche qui n’est pas très réaliste non plus. Tout cela, mon chef op Danny Elsen avec qui je travaille pour la première fois me dit vas dans ce sens-là et si tu veux faire un truc pas complètement cinéma alors on va éclairer tout en rouge. Je lui dis quand même tout en rouge ? Il me répond oui tout en rouge tu vas voir. Il me montre alors le premier truc et là, il me fait un rouge un peu rouge et je lui dis vas-y. À l’étalonnage, on a tout mis en rouge et d’un seul coup on a quelque chose. On dirait presque de l’opéra, sans prétention (en blaguant).
Q: Votre chef opérateur Danny Elsen dit de votre film qu’il est un film d’action avec du cœur. Comment faites-vous pour vous approprier les codes des films d’action, les dynamiter et imposer votre vision ? Cela à l’air nouveau quelque part. On sent qu’il y a la base, Bourne par exemple, et il y a une autre vision, un autre angle, vous voyez quelque part, quelque chose de nouveau. C’est pour cela que l’on ressort du film avec vraiment l’impression d’avoir vu un bon film. Quelque chose de nouveau surtout en France, le code dynamité. On ne s’en rend pas trop compte derrière le film, mais on sent une nouveauté quelque part. On sent que vous voulez faire quelque chose de nouveau en France. Une volonté d’aller de l’avant.
Cavayé : déjà, j’aime beaucoup votre question. J’espère que ma réponse sera la hauteur. Cela reprend un peu ce que je disais tout à l’heure, il y a cette volonté de faire du cinéma. Faire du nouveau, cela serait dangereux si ma démarche est de dire moi je vais faire du nouveau. La d’un seul coup on ne fait pas le film pour les bonnes raisons et vous allez vers quelque chose d’un peu artificiel. Après, c’est plein de petites volontés le fait d’être un peu plus coloré, le fait d’aller dans des décors qui sont plus cinéma. Le tout mis ensemble, avec des références qui sont peut-être autres fait quelque chose peut-être de nouveau. Après, il y a aussi un nouveau compositeur avec lequel je n’avais pas encore travaillé. Lui, Cliff Martinez n’avait jamais fait assez bizarrement de musique de films d’action. Quand il fait la musique de Drive, toutes les parties de voiture, il n’y a pas de musique. Avant de lui proposer le film, je me dis qu’il a fait la musique de Drive. Je revois le film et il n’y a pas de musique d’action, ce n’est que des choses atmosphériques sur les scènes entre elles. Je me dis, c’est quand même une bonne idée car pour avoir quelque chose de plus moderne. Ce que j’avais fait avant c’était du plus classique en termes de musique avec Klaus Badelt classe de qui vient de l’école Hans Zimmer. C’était peut-être aller vers, je ne sais pas si plus de modernité en tous les cas ma volonté était de me dire qu’au tout début il y a beaucoup d’action, si j’y vais avec des perçus comme j’ai fait précédemment comme il y a une heure d’action sur 1h35, on va avoir les oreilles qui saignent. Je me dis que la solution est d’aller chercher Cliff Martinez et lui demander de faire de la musique d’action atmosphérique. Il a ri au début mais toutes ces petites choses, ces petites volontés font qu’au final j’espère font quelque chose d’un peu plus moderne que mes films précédents.
Q : la scène du TGV comme la scène dans la boîte de nuit sont des scènes très spectaculaires. Qu’est-ce que cela induit en termes de préparation et en termes de budget?
Cavayé : des emmerdements (en plaisantant). Non, cela induit beaucoup de travail et surtout aussi l’idée qu’il ne faut rien lâcher. Même sur le papier déjà, on m’a dit de revoir à la baisse mon cahier des charges car cela va être super compliqué. Est-ce que tu auras les moyens d’aller au bout de tes envies ou peut-être revois le truc un peu à la baisse et je ne voulais pas. Je n’ai vraiment rien lâché. Sur cette course-poursuite dans la boite de nuit, la volonté au départ c’était que j’avais déjà fait une course-poursuite dans le métro dans A bout portant pour avec un seul décor et là je vais faire une course-poursuite avec sept décors. Quelque chose qui n’en finit pas mais qui en même temps est ludique car on passe d’un endroit à un autre et quand c’est fini cela repart. Après entre ce que j’écris chez moi tranquille en mangeant des pépitos, en buvant du café et en appelant des copains, après vous vous retrouvez à cinq heures du matin dans le froid dans les entrepôts à Évry ce n’est pas la même chose je vous le dis. Enfin, moi je mange des capitaux et eux ils courent et il fait -7. C’est très compliqué car c’est à remettre dans un contexte de logistique par rapport au budget du film et par rapport à ce que l’on a les moyens de faire ici. Pour comparer à un film comme Taken, quand je tourne une scène de poursuite en bagnole je n’ai qu’une voiture alors qu’eux ont cinq voitures avec cinq emplacements de caméra et il faut que j’ai les mêmes emplacements de caméra. Je ne peux pas mettre sur l’écran que j’ai moi du pognon que pour faire le film Taken (en plaisantant). Je fais donc un aller et on arrête. On redémarre la caméra, on la met la et on repart à l’ancienne. Cela implique pas sans plus de travail de ma part de la part des comédiens de la part de l’équipe technique aussi plus d’argent que mes films précédents car même si on a jamais assez d’argent pour ce type de film j’ai quand même eu la chance d’avoir un peu plus d’argent que sur A bout portant. Cela implique plein de trucs. Après, le plaisir est décuplé. On ne rigole pas tout le temps. Le cinéma que j’aime c’est celui-ci. Je suis content de Mea culpa car en termes de forme, de choses ludiques et de choses de cinéma c’est vers cela que je voulais aller. C’était impossible sur un premier ou deuxième film. Il a fallu que j’attende et que j’attende aussi de savoir le faire. Il y a un peu plus d’action que dans A bout pourtant et Pour elle. J’ai appris sur le film Pour elle et ce que j’ai appris sur ce film je l’ai mis en place sur A bout portant et même chose ce que j’apprends sur à bout portant où j’ai upgradé un peu en action cela me permet techniquement une meilleure mise au point et un meilleur savoir-faire. Cela serait une hérésie que de dire que dans son premier film ce réalisateur sait tout faire et bien pas moi. Il a fallu que j’apprenne et j’apprends à chaque fois
Q : donc vous fait exploser un avion dans le prochain ?
Cavayé : je ne sais pas… Mais je me dis non, il faut peut-être que je fasse exploser un Vélib….
Q : Sur quels éléments avez-vous choisi le jeune acteur Max Baissette de Malglaive ?
Cavayé : déjà bravo d’avoir réussi à prononcer son nom en entier. Sur la qualité de son jeu. Il n’y avait pas photo. Quand j’ai vu ces essais, c’était sûr, c’était lui. Comme je suis un garçon inquiet, j’en ai vu deux cent après pour revenir à lui. Je plaisante, j’en ai vu beaucoup, une centaine. Il est brillant. J’ai de comédiens principaux qui sont brillants et il me fallait un petit garçon qui soit à leur hauteur et aussi une comédienne comme tous mes seconds rôles soient du même niveau de jeu des deux comédiens principaux. J’ai fait de gros casting, j’ai vu beaucoup de comédiens et je suis vraiment content de tous les gens avec qui j’ai travaillé. Gilles Cohen par exemple amène un truc qui est extrêmement gonflé. Il est sur le fil à chaque fois du réalisme dans ce qu’il propose dans son jeu. Il est à la limite tout le temps de tomber dans un truc qui est peut-être trop exubérant et non cela marche. Je vois bien dans les salles quand je présente le film et que j’écoute les réactions par rapport à ce qu’il fait cela apporte une respiration dans le film. Je trouve formidable. Je le trouvais déjà avant formidable. C’est un grand comédien. Voilà, pour répondre, j’ai pris Max car avoir ce niveau de jeu à 10 ans c’est impressionnant.
Q : par rapport aussi Sketch que vous avez tourné dans le film collégial les infidèles, est-ce que cela vous a donné envie de vous frotter à d’autres registres que le polar?
Cavayé : oui pourquoi pas. Après, c’est un peu spécial Les infidèles car je n’ai pas écrit le texte, mes camarades réalisateurs non plus. On est arrivé pour faire un film de potes avec des moyens autres que les films de Paul que je faisais avec les meubles de ma grand-mère. C’était un vrai exercice de style si on peut dire vu le niveau de littérature que ce que moi j’ai déjà tourné. A faire, c’est extraordinaire. Après, on pense ce qu’on veut du film un peu gaulois mais quand on tourne un film avec Gilles Lellouche et Jean Dujardin et deux filles dans cette chambre d’hôtel, c’est vraiment fun. Les filles étaient plus à l’aise qu’eux. Eux étaient morts de peur, super gênés. Après la gêne passée on s’est marré car ce qu’ils font ce n’est que de l’impro et vous êtes spectateurs du truc et les mecs se sont des génies en comédie. Donc, pourquoi ne pas faire une comédie. Il faudra que l’on se revoit après que j’aurais dirigé lapsus digéré Mea Culpa. Vous aurez donc le mot de la fin.
Avec tous nos remerciements à Claire Chevalier de l’agence Sorties Cinéma,
A toute l’équipe de Gaumont pour leur excellent accueil
et au réalisateur Fred Cavayé pour avoir répondu à nos questions
Propos recueillis par Mulder
Video et photos : Mulder