Rencontre - Rencontre avec le réalisateur Sylvain Chomet

Par Mulder, Paris, 24 octobre 2013

Rencontre avec le réalisateur Sylvain Chomet et la productrice Claudie Ossard
Paris, le 24 octobre

Q : Pouvez-vous nous parler de la création de ce film.

Sylvain Chomet : Cela faisait deux films et demi que je faisais des films muets, je me suis lâché et comme j’aimais énormément écrire des dialogues. J’en faisais beaucoup en bandes dessinées. Bug-Jargal c’était très bavard. Là dessus, je me suis fait plaisir car je savais que cela allait être joué par des acteurs. C’est cela que j’ai donné à Claudie. C’était un script dialogué de deux cents pages

Claudie Ossard : pour compléter ce que dit Sylvain, j’étais très contente qu’il ne fasse pas de story-board car j’ai déjà fait plusieurs films avec des story-boards et quelque part c’est contraignant. Je trouve que cela donne plus de vie au film que si tu l’avais prédécoupé. La caméra est toujours en mouvement.

Chomet : Je n’aurais rien appris si j’avais utilisé un story-board. Un story-board, je sais faire. Voilà, on le met en mouvement et on a un dessin animé. Je voulais vraiment travailler le dialogue avec les acteurs. Ce qui est génial dans un film en vues réelles c’est qu’en animation on dessine des décors mais on ne peut jamais marcher dedans et les objets on ne peut jamais les prendre. Le plaisir de rentrer sur un plateau, on est à l’intérieur de ses fantasmes et on peut saisir des objets qui ont été inventés pour le film. C’est là qu’on place la caméra. Il faut être dedans. Le story-board à ce moment-là aurait plutôt tendance à desservir.

Claudie Ossard : le film est une espèce de réalité. On raconte une histoire. Non mais c’est vrai. C’est une histoire qui est bizarre et invraisemblable mais le fait que Sylvain l’ait traité avec autant d’humanité et tant de naturel fait que je trouve que l’on rentre dans l’histoire et qu’ on y croit. Vous ne pensez pas ?

Chomet : c’est très réaliste. C’est axé sur les acteurs. Ce n’est pas du tout axé sur le visuel même si il y a une sensibilité qui est la mienne et celle de tous les gens qui viennent du dessin d’une manière générale. On ne voit pas un cadre de la même façon que quelqu’un qui est passé directement à la caméra. C’est autre chose. C‘est vraiment placé sur les acteurs. Une grande découverte pour moi est de travailler avec eux et de prendre tout ce qu’ils apportaient. Cela c’est génial.

Q : vous avez dit que vous avez construit le scénario à partir des dialogues mais justement le personnage principal ne parle pas.

Chomet : les dialogues, cela ne veut pas forcément dire le son. Guillaume Gouix a quand même cette qualité d’être très bavard des yeux. C‘est vrai et c’est pour cela qu’ on l’a pris. Il a énormément de choses à dire à travers le regard et pour ce rôle-là il était parfait. Là, on a les deux. Beaucoup de gens qui voient l’affiche ne se sont pas rendu compte qu’il s’agissait du même garçon sur l’affiche. Au départ, Attila ressemblait vraiment à cela. C’est un peu plus Guillaume. C’est un mec viril. On avait besoin de faire mec étriqué complètement au milieu. Ce n’était pas simple de passer de l’un à l’autre et ce que Guillaume disait par rapport au fait de ne pas parler c’est que quand un acteur a des dialogues, il a toujours du retour et le retour est sur lui-même. Il s’entend et est capable de vérifier. Là, il ne pouvait pas savoir. Il fallait qu’à chaque fois il vienne me voir en me demandant si c’était bien. Il voulait être rassuré. Tout ce qui passe c’est des dialogues que je n’ai pas écrits qui passent à travers ses yeux. En fait, on a été presque deux à écrire ces dialogues

Ossard : ce qu’il dit aussi Guillaume c’est que quand on ne parle pas on ne peut pas mentir.

Chomet : à mon avis c’est une belle phrase d’acteur.

Ossard : mais si, c‘est vrai.

Q : J’aimerais savoir comment le choix s’est porté sur Guillaume et si un casting avait été fait ou si vous aviez déjà eu l’idée avant ?

Chomet : non, le personnage de Guillaume il est venu très tard parce que justement, on avait le souci d’avoir deux personnages. J’y tenais vraiment. C‘est vrai on aurait pu se dire on prend deux acteurs pour jouer le père et le personnage principal mais je trouvais cela intéressant qu’il joue les deux personnages. Voilà, on avait ce problème de trouver quelqu’un qui pouvait faire les deux. On a fait un bout d’essai avec quatre jeunes comédiens qui étaient peut être plus proches de l’idée que l’on avait au départ de Paul. Ils étaient très bien mais n’avaient pas cette qualité que nous recherchions. Guillaume est venu faire le casting. Il ne faisait strictement rien et on ne pouvait pas s’empêcher de le regarder. On s’est dit il accroche. Il y a un truc. Après le costume étriqué, les mocassins, la raie au milieu, ce n’était pas compliqué. Quand on a découvert Guillaume qui avait vraiment envie de faire le film, à ce moment-là je pense que tout s’est mis à tourner autour de lui. Tout devenait logique. Après, un peu plus tard, je crois qu’on a eu Anne. On a eu Bernadette et Hélène peut être en même temps. Lorsque j’ai écrit le script, c’est une longue histoire, Je travaillais sur l’illusionniste en Ecosse, je pensais à Yolande Moreau qui devait jouer le rôle et finalement cela ne s’est pas fait car je devais finir l’illusionniste et après cela je devais voir pour le montage financier du film et on a perdu Yollande. Claudie n’osait pas me le dire. Elle s’est dit qu’il fallait qu’elle vienne avec deux nouvelles une bonne et une mauvaise. Elle m’a dit regarde on a Anne Le Ny et j’ai dit c’est génial. On sent que derrière il y a une inspiration par rapport à Yolande Moreau. Le potager, c’est en pensant à elle. Yolande a réellement un potager dans son jardin en Normandie. C’est vraiment une femme de la terre ce qu’ Anne n’est pas du tout. C’est cela qui est très drôle d’ailleurs. On le remarque dans le film. Quand elle touche de la terre, elle n’aime pas cela. Yolande, elle fait cela pour s’essuyer les mains et elle, elle fait comme cela. C’était marrant car elle a complètement repensé le personnage. Il faut savoir que c’était pour Yolande. Je lui ai dit tout de suite. Elle y a pensé énormément et puis elle est arrivée avec son personnage qui me touche énormément. Elle est féminine. C’est une sorte de femme universelle car c’est un peu la sœur, la confidente, l’amie, la mère aussi.

Q : C’est vrai qu’il s’agit d’une actrice dont on ne retient pas le nom. Là enfin son nom est mis en valeur.

Chomet : pourtant c’est court.

Ossard : vous avez raison. Vous l’avez vu dans Intouchables

Chomet : les gens se rappellent d’elle mais pas de son nom. C’est aussi une réalisatrice. C’est vrai qu’il n’y a pas eu d’interactions mais elle est venue avec un personnage très posé. Cela s’est très bien passé. Elle m’a dit, tu verras je ne suis pas chiante comme comédienne. On s’est entendu sur à peu près tout. Il y a eu juste un moment où j’ai vraiment insisté qu’elle fasse quelque chose et elle n’était pas contente. Mais cela vient de son problème avec la terre. C’était chez elle quand Paul se réveille du premier rêve et qu’elle a les légumes et je lui avais dit tu sors les légumes et tu lui montres. Elle ne voulait pas faire cela. Je lui ai dit si, il faut que tu montres les légumes, tu les mets dans le sac et tu le reposes devant. Elle ne voulait absolument pas le faire. Je lui ai dit non désolé. Après,elle a dû aller se laver les mains.

Q : Quelle est la part d’improvisation notamment sur les scènes où il n’y a pas de dialogues ? Est-ce qu’ on laisse un peu plus faire les comédiens ?

Chomet : c'est-à-dire oui, on fait des répétitions avant. Guillaume propose des choses et généralement, même il a fait des choses que je pensais qui allait être coupées au montage et que finalement on a utilisées. Des choses que je pensais qui ne fonctionneraient pas dans le script et qui finalement étaient très intéressantes. Il a fait plein de choses comme la scène à la fin où il regarde vers le haut et il se passe les mains sur le visage comme cela. Cela a été très utile au film donc même si il est muet il n’a pas arrêté de faire son métier de comédien. C’est sûrement celui qui avait le plus d’improvisation. C’est pour cela que je dis qu’à mon avis, il a écrit son rôle. Il a écrit ses dialogues. Moi, je lui ai dit voilà ce qu’il se passe et maintenant tu peux passer par les yeux et le corps aussi. Après oui, il s’et éclaté sur le catch. Quand Guillaume a eu le rôle, il nous a demandé si on avait déjà un rôle pour la mère de Paul et je lui ai dit que non, on n’a pas encore fait de casting. Il me dit que sa copine était disponible pour ce rôle. Je l’ai rencontré le soir dans un café et c’était absolument idéal. Elle avait tout le physique qui était là. Par rapport à lui, elle est plus petite que lui, ce qui était bien aussi. Ils font du rock acrobatique ensemble. Il a l’habitude de la faire tourner. C’est une chanteuse très touchante et c’est aussi une super actrice. En fait, on a eu un package avec Guillaume et Fanny. Ils sont vraiment doués. Ils sont enthousiastes. Ce sont des gens qui aiment le cinéma et qui font du théâtre aussi. Il y a beaucoup de gens qui font du théâtre sur ce film. Je pense que c’est cela aussi qui me plaisait. J’aime beaucoup les films qui viennent du théâtre parce que les dialogues, les choses comme cela. Ils avaient un vrai enthousiasme sur le film mais sincèrement, exactement la même fraîcheur, le même enthousiasme que Bernadette Lafont et Hélène Vincent ou Jean-Claude Dreyfus qui ont pourtant le métier derrière. Guillaume a quand même quinze ans de métier. C’est un bébé acteur.

Q : Est-ce que les jeunes tantes ont travaillés avec les vieilles tantes pour que cela soit aussi parfait.

Chomet : oui, elles ont travaillé ensemble. Elles sont venues les voir jouer sur le plateau, voir leurs mimiques. On les a présentées évidemment. On a fait des photos du genre photomontage. Elles ont essayé.

Ossard : c’est le casting directeur qui a été génial.

Chomet : surtout avec Hélène car c’était bluffant. On les a vu arriver en disant que ce n’est pas possible. En plus on leur avait dit dès le départ qu’il est possible qu’on n’utilise pas vos voix car je voulais que cela soit encore plus évident. Elles ont très bien accepté cela.

Ossard : normalement c‘est formellement interdit. On ne peut pas doubler un acteur français en français. On a donc prévenu dès le début.

Chomet : en fait, j’ai fait le montage avec leur voix à elle et je m’étais habitué à leur voix et on a mis les voix de Bernadette et Hélène. La première fois où on les voit c’est sur la chanson et effectivement c’était très drôle. Cela faisait un choc. Maintenant, je suis habitué à ses voix là.

Q : Dans ce film, quels sont les éléments de votre vie personnelle que vous avez retenu ? C’est une question que je pose devant tout le monde pour être honnête.

Chomet : pas vraiment grand-chose. Ma famille c’était plus celle-là d’Attila Marcel que de celui des tantes. Je ne viens pas d’un milieu aristocratique comme celui-là. Mais c’est une expérience ayant vécu dans un milieu un peu ouvrier comme cela. Une fois, je suis allé rencontrer un ami et j’ai passé une semaine chez sa famille qui lui était de souche noble. Cela m’a marqué à vie. Le milieu des tantes, c’est exactement cela. C’est un peu comme le film la vie est un long fleuve tranquille. Il y a le même décalage. Pour les choses personnelles, je joue de l’ukulélé mais on ne m’a jamais forcé à jouer d’un instrument. Je n’aime pas forcément les chouquettes. Après, j’avais envie de m’amuser avec les choses. Cela fonctionne comme une comédie. Je veux que les gens s’amusent même si il y a des choses pas que de la comédie.

Q : Pourquoi le nom de Mme Proust ? par rapport aux madeleines ?

Chomet : oui, c’est venu de là. Je m’étais raconté une histoire par rapport à elle. Elle vient vraiment de la famille Proust. Dans les madeleines de Proust et surtout la tisane, il y a peut-être des champignons hallucinogènes dans la tisane. Je me suis dit voilà c’est une recette familiale. C’était même dans le script à une époque mais on l’a coupé.

Q : la citation de Marcel Proust au début c’était pour faire un lien ?

Chomet : j’ai trouvé cette citation et elle collait tellement au film que je ne pouvais pas m’empêcher de la mettre. C’était évident. Il y avait quelque chose sur les souvenirs où ils parlaient de poison, de pharmacie et cela collait. Ce n’était pas pour faire intello. J’ai lu tout Proust et je pourrais vous le résumer si vous souhaitez (en plaisantant).

Q : J’ai adoré les bouses sauvages séchées qui arrivent par la poste.

Chomet : de son frère et qui venait d’Inde. Mais, il y avait beaucoup de choses à la base du script. Celui-ci faisait deux cent pages et on a dû enlever deux cent dix. Même au tournage, il y avait d’autres scènes que nous n’avons pas gardé dans le film.

Ossard : pas tant que cela.

Chomet : on a quand même eu un voyage au Grand Canyon. C’était extraordinaire (en plaisantant). On a plus dépensé en chouquettes qu’en Grand Canyon.

Ossard : quand on lit le script, je me suis dit ohlala le Grand Canyon au secours.

Chomet : il y a des choses comme cela que j’ai dû réduire. Il devait y avoir aussi une scène dans le métro avec les musiciens. Cela devait être des éclairs en chocolat et on est passé aux chouquettes. A l’origine, je voulais y incorporer des gens faisant un reportage façon émission striptease sur cette famille des tantes et de Paul et qui les suivait.

Ossard : c’était dans le premier scénario. Un scénario en principe une page cela fait une minute donc on avait deux heures vingt de film, trois heures.

Chomet : Quelque chose d’absolument pas possible. Je pense que les gens seraient devenus fous à la fin. Deux heures et demie, ce n’est pas possible. C’était très agréable, moi je viens du dessin donc pour l’animation, je passe par le dessin pour faire le story-board. C’est plutôt rassurant de dessiner. Là, du coup, c’est la page blanche, se dire tout ce que j’ai dans ma tête doit être là. Cela a été très difficile. C’est pour cela que j’ai prévu plein de choses car après de couper et d’élaguer là-dedans c’est un vrai plaisir. J’ai énormément aimé. Voilà j’ai un appel de Guillaume Gouix…. C’est les blogueurs oui, est ce qu’ils vont bien ? C’est vrai que c’est chiant les gens qui appellent à n’importe quel moment. Je te rappellerai. Vous avez le bonjour de Guillaume. C’est incroyable mais cela m’arrive souvent. Je pense à lui et cela sonne c’est lui. En plus, c’est un truc surnaturel.

Ossard : cela fait à peine truc préparé. Il n’est pas là car il tourne un film à Bruxelles et il est malade de ne pas être là ce soir.

Q : souhaitez-vous continuer dans le live ?

Chomet : je ne sais pas cela dépend de mon courage. J’ai aimé cette expérience. J’avais déjà connu l’expérience sur Paris Je T’aime. J’avais fait cinq minutes. C’est différent. A l’origine, cela ne devait pas être une histoire en réel mais un dessin animé et puis on n’a pas pu le faire faute de moyens et faute de temps. Il y avait le story-board. J‘avais déjà dessiné les personnages et je m’étais dit cela ne va pas s’arrêter là. A l’époque, j’étais en Ecosse. J’appelle Claudie en faisant un coup de bluff et je lui ai dit que j’allais le faire en prise réelle mais tu es une joueuse aussi et cela s’est fait comme cela. Cinq jours de tournage et j’ai vraiment adoré cela. C’est là que j’ai rencontré Yolande. Mais après, je ne sais pas. C’est des envies. Le problème qu’il y a avec l’animation en ce moment et surtout avec le type d’animation que je fais c’est très difficile et cela coûte très cher. Maintenant les gens ne parlent plus que d’animation par ordinateur qui est en train de se stéréotyper d‘une façon incroyable. On a l’impression que tous les personnages sont interchangeables dans les films et du coup on ne trouve plus les gens qui dessinent. C’est de plus en plus rare. Ils sont tous passés à l’ordinateur donc monter une équipe comme on avait sur L’illusionniste, quatre-vingt personnes. C’était une équipe internationale car même recruter qu’en Europe fut difficile. Maintenant cela serait encore plus difficile. Même dans les équipes asiatiques, il y en a de moins en moins. Ce n’est pas simple. C’est industriel l’animation. Il faut avoir l’argent derrière. Les américains ont cela. J’ai quand même un projet que j’aimerais faire. C’est une histoire qui me plait, c’est avec les triplettes de Belleville mais ce n’est pas une suite. C’est une autre histoire avec elles et leur père. Cela se fera certainement. Peut-être que la prochaine chose que je ferai cela sera du théâtre. C’est un autre projet que j’ai. C’est un spectacle musical complètement réécrit. On prend la fin du film Les triplettes de Belleville car cela ne se finit pas. Ils partent sur la route. On se demande ce qui s’est passé après. Il y a une espèce d’ellipse de quarante ans. Je me suis dit qu’entre les deux on va continuer l’histoire. C’est vraiment que pour la scène avec des musiciens sur scène, des trompettes et des gens qui chantent et qui dansent.

Ossard : il y a aussi un projet en prises réelles qui commencent à me faire peur.

Chomet : cela peut se marier les deux. La scène cela ne prendra pas beaucoup de temps. Cette fois-ci cela se passera réellement dans le Grand Canyon.

Q : J’ai une question très courte. Un moment dans le film, on voit des ombres sur un mur et je me suis demandé si c’était de l’animation ou pas. Je me suis dit qu’il y allait peut-être y avoir un petit bout d’animation quelque part. Peut-être que pour contrecarrer la violence.

Chomet : non, c’est vraiment Bernadette et Hélène et Anne. Cela aurait pu être très violent comme scène. Je suis parti dans le but que cela soit plus graphique mais en plus elles ne portaient pas vraiment les coups sur Anne mais elle avait quand même des bleus à la fin. On n’ a pas fait beaucoup de prises.

Q : juste une petite dernière sur la musique de la bande originale…

Chomet : Je dirais que les deux tiers de la musique existaient avant le film. Quand j’ai proposé ce film à Claudie, je suis venu avec ces musiques et également celle de Attila Marcel qui avait déjà une dizaine d’années. Il y avait toutes les autres musiques comme celle du ukulélé. Je me suis ensuite associé avec un pianiste de jazz Franck pour les morceaux de piano car je ne suis pas pianiste. C’est Franck Monbaylet qui a fait cela et il était super enthousiasme par rapport au projet et je lui ai dit voilà, tu joues du piano. Je ne voulais pas vraiment que cela soit une musique originale. Il est venu avec vingt-cinq morceaux comme cela. Il y avait des morceaux très beaux dont le thème de Paul, la petite valse. Après on s’est fait plaisir car je lui ai dit qu’il allait y avoir plein de genres musicaux dans le film mais tout à trois temps. Je voulais que cela reste valse quand même. Au lieu de claquer la porte, il a dit qu’il allait essayer de faire une salsa à trois temps, un disco à trois temps, un tango à trois temps. Tout est à trois temps dans le film. Il n’y a qu’un morceau de piano que j’ai composé et il existait avant le film. Après, on s’est amusé car il y avait des clins d’œil à une chanson chinoise à la fin car son studio où on a enregistré, il y avait un restaurant chinois et il y avait une serveuse qui était très sympathique. On lui a demandé si elle ne connaissait pas quelqu’un quelque part qui chanterait en chinois. Il l’a emmené en studio et elle a pris les paroles et les a traduites. Je ne sais pas ce qu’elle a traduit. Si cela passe en Chine à mon avis cela m’inquiète un peu car je ne pourrai pas dire ce qu’elle a traduit justement. Elle a chanté en plus.

Ossard : il y a un cd évidemment qui va sortir.

Chomet : On n’ a pas eu de making of sur le film et j’ai trouvé sympa l’idée de cette application pour iphone et ipad (gratuite). C’est un peu de l’âme du film qui est passé par cette application. Au début, on m’a demandé à que cela soit dessiné et illustré et j’ai tout de suite dit non hors de question.

Propos recueillis par Mulder, le 24 octobre 2013.
Avec nos remerciements à Aurélien de l’agence Déjà
Vidéo et photos : Mulder