
Titre original: | 49ème parallèle |
Réalisateur: | Michael Powell |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 121 minutes |
Date: | 00 avril 1952 |
Note: | |
Au début de la Deuxième guerre mondiale, un sous-marin allemand coule un pétrolier canadien. Il se réfugie dans la baie de Hudson, le temps de laisser l'attention accrue des forces nord-américaines retomber. Mais lorsqu'un groupe de six soldats débarque pour une expédition de ravitaillement, le sous-marin est attaqué et détruit par des avions canadiens. Coupés du monde et en territoire ennemi, les nazis parcourent le Canada en quête d'un moyen de fuite, alors qu'une chasse à l'homme nationale commence.
Critique de Tootpadu
Pour un film de propagande en temps de guerre, la prémisse de ce film du début de la carrière de Michael Powell est particulièrement astucieuse. La situation des soldats perdus derrière le front, qui a fait les beaux jours de chefs-d'oeuvres comme La Grande Illusion, est en effet habilement retournée avec ces quelques nazis qui tentent tant bien que mal à échapper aux forces alliées. Le but du film n'est alors pas de s'identifier aux persécutés, mais d'assister à travers leurs rencontres à un défilé de philosophies contraires à leur fanatisme sans borne. A l'exception d'un seul Allemand qui symbolise le peuple simple et bon abusé par la politique hitlerienne, tous les fugitifs apparaissent comme des fanatiques irascibles. En conséquence, les quatre personnages qu'ils rencontrent se dressent comme des idéalistes d'une humanité sans reproche. Que ce soit le chasseur croyant, le guide d'une communauté religieuse pacifiste, l'auteur cultivé ou le déserteur occasionnel, ils correspondent tous à des visions du monde auxquelles les nazis restent, sans surprise, majoritairement insensibles.
Derrière ce concept assez simpliste se cachent néanmoins des éclats passagers d'une humanité rare. Michael Powell confère ainsi une épaisseur et une subtilité remarquables à ce qui n'était au départ qu'un simple soutien à l'effort guerrier. Seulement l'attribution des rôles secondaires positifs aux acteurs célèbres (Olivier, Leslie Howard) demeure ainsi en tant qu'impératif un peu trop commercial.
Vu le 7 juillet 2005, au Reflet Médicis, Salle 1, en VO
Note de Tootpadu: