Producteurs (Les)

Producteurs (Les)
Titre original:Producteurs (Les)
Réalisateur:Mel Brooks
Sortie:Cinéma
Durée:89 minutes
Date:29 septembre 1971
Note:
Les beaux jours de la carrière de Max Bialystock, un producteur de Broadway, appartiennent au passé. A présent, il est obligé de s'adonner à des jeux de séduction gâteux avec des vieilles dames pour réunir les piètres fonds pour les pièces qu'il monte. Evidemment, il n'a plus eu aucun succès depuis des lustres. Mais la théorie de son comptable, Leo Bloom, selon laquelle on peut tirer un plus grand profit d'un échec que d'une réussite lui met la puce à l'oreille. Ensemble, les deux hommes vont tenter le ratage complet, sous le titre de "Printemps pour Hitler", une comédie glorifiant le régime nazi.

Critique de Tootpadu

La satire est un genre comique particulièrement difficile à réussir. Avec son premier film, Mel Brooks, qui allait par la suite lorgner plutôt du côté de la parodie, s'attaque au milieu théâtral et ses vicissitudes. Le bilan qu'il en dresse est, certes, acerbe, avec la recherche éhontée du profit et des prétentions artistiques ridicules. Mais en même temps, le film accuse visiblement son âge. La façon sexiste d'aborder certains sujets est ainsi des plus désagréables, peu importe l'intention comique.
De même, si Brooks excelle de temps en temps dans l'écriture, sa mise en scène est assez laborieuse, notamment à travers des cadrages inhabituels. Rester très loin de ses deux personnages alors que l'un d'eux prend une décision capitale devant une fontaine, ou bien inisister sur l'aspect exigu d'un ascenseur en ajoutant une plongée, ce ne sont que deux exemples de son style très approximatif. Une faiblesse qui se ressent également dans la structure déséquilibrée dans la durée, qui demeure bien trop longtemps au niveau de l'exposition pour ensuite bâcler tout en vitesse les étapes suivantes de la production théâtrale. Ainsi, la fin est abrupte et insatisfaisante.
Après avoir vu pratiquement la moitié de l'oeuvre de Mel Brooks, réalisateur, nous remarquons une certaine nécessité de notre part de revenir sur ses films. A la première vision, la plupart paraissent en effet perfectibles, à l'humour poussif et à la valeur cinématographique moindre. Et pourtant, comme c'était le cas avec Le Shérif est en prison, cette façon fêlée propre à Brooks de considérer le monde et le cinéma arrive parfois à se frayer son chemin à travers des visions multiples. D'où notre appréciation réservée pour l'instant, qui pourrait cependant évoluer un jour heureux, lorsque nous serons dans l'état d'esprit idéal pour apprécier l'humour détraqué de Brooks.
A noter que nous aurons à subir une mise à jour musicale de cette histoire d'ici neuf mois, sous les traits de l'adaptation du spectacle de Broadway avec Nathan Lane et Matthew Broderick.

Vu le 24 juin 2005, au Mac Mahon, en VO

Note de Tootpadu: