Charlie et la chocolaterie

Charlie et la chocolaterie
Titre original:Charlie et la chocolaterie
Réalisateur:Tim Burton
Sortie:Cinéma
Durée:115 minutes
Date:13 juillet 2005
Note:
Charlie est un enfant issu d'une famille pauvre. Travaillant pour subvenir aux besoins des siens, il doit économiser chaque penny, et ne peut s'offrir les friandises dont raffolent les enfants de son âge. Pour obtenir son comptant de sucreries, il participe à un concours organisé par l'inquiétant Willy Wonka, le propriétaire de la fabrique de chocolat de la ville. Celui qui découvrira l'un des cinq tickets d'or que Wonka a caché dans les barres de chocolat de sa fabrication gagnera une vie de sucreries.
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Tim Burton est de retour ! Même si cette exclamation de soulagement doit être prise avec un certain recul, il est appréciable sans modération qu'un de nos réalisateurs préférés renoue avec les points forts de son style. Ce qui ne veut pas dire que Charlie constitue un retour total au meilleur de sa forme, au contraire.
Les points qui brident notre enthousiasme sont en effet nombreux. Après un générique qui s'appuie trop sur les effets numériques et qui représente au mieux un souvenir nostalgique de débuts infiniment plus fracassants (Mars attacks !), toute la première partie, jusqu'à l'arrivée dans l'usine, baigne dans un conformisme des plus ennuyeux. Les quelques pointes de critique sociale lors de la présentation des enfants retenus parait alors forcé et la quête longtemps infructueuse du jeune héros n'a rien d'original. En outre, le plat de résistance, la visite guidée peu conventionnelle, souffre d'une structure répétitive qui enchaîne toujours le même procédé pour piéger les enfants. Et enfin, l'épilogue revient à un ton consensuel qui avait auparavant un effet lénifiant sur le prologue.
Malgré ces quelques imperfections, la deuxième adaptation des aventures de Willy Wonka au cinéma est un spectacle qui enchantera petits et grands. Tim Burton y retrouve enfin un peu de sa folie qui faisait cruellement défaut à ses derniers films. De couleurs criardes en personnages excentriques, de chansons aussi ringardes que dynamiques en décors de rêve, le cinéaste s'approprie l'univers de Roald Dahl et le fait sien. Johnny Depp mène ainsi la danse sous les traits d'un maître de cérémonie fofolle pour nous guider à travers quelques épisodes aussi arbitraires que parlantes. Le message du conte de Dahl n'a en fait rien perdu de son actualité et toute la mesquinerie de ses observations n'a pas disparu derrière la valse endiablée des couleurs de Burton. Ce dernier n'a évidemment jamais été un grand moraliste, mais son approche visionnaire et fantastique se conjugue finalement assez bien avec la démarche corrosive de Dahl. L'analyse poussée du film s'avère ainsi autant à la portée du spectateur que la simple volonté de se laisser divertir par ce cirque indigeste et délicieux à la fois.
Le temps où Tim Burton nous fascinait avec maintes chefs-d'oeuvres est certes loin. Mais ce film, qui nous rappelle d'ailleurs bizarrement une autre loufoquerie, des frères Coen celle-là, Le Grand saut, est sans doute ce qu'il a fait de mieux depuis pratiquement une décennie ! Espérons qu'il saura désormais rester à l'écart de l'obscurité froide et impersonnelle de Sleepy Hollow, des intentions bêtement commerciales de La Planète des singes, et du ton très inégal de Big Fish pour enfin regagner notre admiration sans partage lors de la sortie prochaine des Noces funèbres !

Vu le 15 juillet 2005, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 6, en VO

Note de Tootpadu: