Millions

Titre original:	Millions
Réalisateur:	Danny Boyle
Sortie:	Cinéma
Durée:	96 minutes
Date:	06 juillet 2005
Note:

Deux enfants découvrent par hasard le butin provenant du braquage d'une banque. Sept jours avant le passage à l'euro, Anthony, neuf ans, décide d'investir dans l'immobilier. Mais de peur que le marché s'effondre, Damian, son ami de sept ans, préfère aider les plus démunis...
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Les films pour enfants ont visiblement le vent en poupe cet été. Juste avant Tim Burton et Cédric Kahn, si l'on se fie au calendrier des sorties en France, Danny Boyle s'attaque ainsi à un genre qui est assez loin des histoires lugubres qu'il fréquentait auparavant (28 jours plus tard, La Plage, ...). Mais il ne suffit pas de s'improviser en conteur enfantin pour réussir un récit imaginaire apte à séduire les spectateurs de tout âge.
Le style typiquement boylien compte encore parmi les aspects les moins agaçants du film. La fébrilité esthétique prend ici la forme d'un recours systématique aux effets spéciaux de tout genre, d'un montage temporairement nerveux et de mouvements de caméra gratuits (la balade dans la maison en plongée). Au moins, l'agitation formelle confère une apparence d'entrain au film, qui le sauve de l'ennui le plus total.
Car ce que nous reprochons avant tout à Millions, c'est de véhiculer toutes sortes de propagande. L'idéologie économique (le passage du Royaume-Uni à l'euro) se mêle ainsi à la promotion d'idées religieuses (les saints), le tout sur fond d'une niaiserie alimentée par la volonté du protagoniste de faire du bien et une intrigue policière des plus rudimentaires. Aucune réflexion ne semble avoir été apportée au scénario avant sa mise en images, aucun écart critique du ton n'aère cet éloge sirupeux du bien endoctriné. Il en résulte une impression d'une docilité accablante, à l'image de l'inspecteur de police dans le film, qui se contente de constater les dégâts.
Notre constat est par conséquent des plus sévères, tellement Boyle se complait de nous présenter une bouillie indigeste qui ne peut prendre forme qu'à condition d'adhérer aux messages idéologiques qu'elle véhicule.

Vu le 18 juillet 2005, à l'UGC Forum Orient Express, Salle 6, en VO

Note de Tootpadu: