Guerre des mondes (La)

Guerre des mondes (La)
Titre original:Guerre des mondes (La)
Réalisateur:Steven Spielberg
Sortie:Cinéma
Durée:117 minutes
Date:06 juillet 2005
Note:
Les extraterrestres envahissent la Terre. Malgré la résistance des humains, les petits hommes verts dominent...
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Après plus de vingt films en tant que réalisateur, Steven Spielberg n'a plus rien à prouver dans un métier dont il est considéré un des maîtres. Ce luxe implique cependant que, tant qu'il reste dans son domaine des blockbusters estivaux et des projets prestigieux, il aura du mal à nous surprendre et à renouveler son style extrêmement solide. Comme pour confirmer cette impression, il nous a pondu, à la va-vite en plus, une nouvelle adaptation de H.G. Wells très efficace, mais pas suffisamment inspirée pour se démarquer réellement.
Rien à redire du côté technique avec cette bande son tonitruante et des effets spéciaux crédibles, mais pas vraiment révolutionnaires. La réalisation est de même d'une solidité sans reproche, guidant le récit adroitement à travers des zigzags répétitives entre les scènes d'action et les scènes de réflexion. C'est d'ailleurs avec cette structure prévisible que notre manque d'enthousiasme commence. Quelques éléments d'une noirceur étonnante mis à part, l'histoire se complait en effet dans un spectaculaire un peu convenu. L'alternance entre les sommets du film catastrophe et les vallées tortueuses de la psychologie sommaire enferme ainsi l'oeuvre dans le territoire aseptisé du divertissement superficiel.
Toutefois, Spielberg excelle une fois de plus dans son emploi de conteur d'une certaine réalité américaine. Dans chacun de ses films, une conception à l'apparence universelle de l'Amérique transparait, au point de faire du réalisateur peut-être le témoin idéalisé d'une culture qui se veut globale. Ce statut se trouve renforcé ici, à travers quelques répliques ironiques ou révélatrices en rapport avec la France en particulier et l'Europe en général. De même, le choix d'un protagoniste qui est très loin d'être un héros en dit peut-être long sur l'époque dans laquelle nous vivons. En tout cas, l'interprétation de Tom Cruise dispose d'une force de conviction suffisante pour faire oublier les extravagances navrantes de sa vie privée.
Et enfin, le talon d'Achille de Spielberg dans tout cela ? Si la fin du film n'est pas réellement transcendante, elle ne compte pas non plus parmi les plus mauvaises dans l'oeuvre du réalisateur. Elle figure ainsi juste comme le point final d'un film tout à fait correct, qui ne nous coupe pas le souffle autant de fois que nous l'aurions souhaité.

Vu le 8 juillet 2005, au Publicis Cinémas, Salle 1, en VO

Note de Tootpadu: