
Titre original: | Cielito (El) |
Réalisateur: | Maria Victoria Menis |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 97 minutes |
Date: | 08 juin 2005 |
Note: | |
Félix est un jeune vagabond sans famille, ni but. Dans un village, il croise Roberto qui l'engage pour veiller sur sa petite ferme et assister son épouse Mercedes à la fabrication de la confiture faite maison. Seul les jeux avec Chango, le nourrisson des fermiers, arrachent Félix à la monotonie. Mais lentement, la vie de couple se dégrade et Félix prend alors la responsabilité de veiller sur Chango.
Critique de Tootpadu
La façon avec laquelle ce film argentin refuse tout pathos est simplement sublime. Chaque incident survient sans fanfare. Rien n'est décrit dans un ton héroique ou misérabiliste. L'impression de réalité qui en jaillit, aussi funeste soit-elle, place ce film tel un héritier insoupçonné du néo-réalisme à l'italienne. Par son refus de faire de son protagoniste autre chose qu'un déraciné obtus qui espère donner un sens à sa vie à travers la protection du bébé - un geste véritablement innocent -, par cette lucidité d'éviter toute solution facile, jusqu'à la fin tragique, et enfin par la poésie qui naît de moments très simples, il n'a pu que nous séduire sans réserve, mais de façon fort subtile.
En fait, il ne se passe pas grand-chose au cours des une heure et demie du film. Pourtant, cette sobriété épurée de l'histoire ne sert jamais de prétexte pour une esthétique artificiellement ascétique. Même les quelques séquences de souvenir de Félix, ces images surexposées de sa grand-mère en train de préparer le repas, s'intègrent bien dans le ton sans fard de l'ensemble. C'est que le parti pris d'une réalité ennuyeuse, sans sursauts fictifs, trône majestueusement sur cette histoire qui était pourtant prédestiné à toutes sortes d'abus sentimentaux.
Vu le 14 juin 2005, à l'Arlequin, Salle 1, en VO
Note de Tootpadu: