
Titre original: | Cavalcade |
Réalisateur: | Steve Suissa |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 89 minutes |
Date: | 25 mai 2005 |
Note: | |
Il y a des hommes qui ont tout et d'autres qui ont plus encore. Léo est de ceux-là. Noctambule branché, dragueur impénitent et figure de la jet-set, Léo dévore la vie comme d'autres la rêvent. Jusqu'au jour ou tout bascule brutalement, un matin, au fond d'un ravin.
Pour Léo commence alors une nouvelle vie dans un corps qui ne lui obéit plus. Parce qu'il s'est cru mort, Léo va se découvrir vivant. Parce qu'il n'a pas su toujours aimer, il va apprendre ce qui compte vraiment. Pour lui, bien plus qu'une fin, cet accident marque le parcours d'un homme qui, au milieu des siens, va tenter de reconquérir tout ce qu'il possédait, sans même le savoir.
Cavalcade est une histoire vraie adaptée du roman autobiographique de Bruno de Stabenrath.
(Source Allociné)
Critique de Tootpadu
Après l'Espagne (Mar adentro) et les Etats-Unis (si vous l'avez vu, vous saurez de quel film il s'agit), c'est au tour de la France de nous présenter son film sur les paralysés. Alors que les histoires d'handicapés mentaux étaient en vogue vers la fin des années 1980, ce nouvel engouement pour cette forme de maladie plutôt sous-représentée sur nos écrans a de quoi surprendre. Car les modes narratifs et les ressorts dramatiques n'ont pas vraiment évolué dans ce domaine. Le personnage infirme est toujours trimbalé en signe de bonne volonté, pendant que la difficulté quasiment insurmontable de maîtriser son impuissance physique fournit le moteur et le centre de l'intrigue.
Après nous avoir gentiment ennuyé avec son Grand rôle, il y a tout juste sept mois, Steve Suissa nous revient donc avec un sujet qui dispose de tous les pièges possibles pour tomber dans le mélodrame pitoyable. Et surprise, bien que son film souffre toujours des mêmes insuffisances structurelles que sa réalisation précédente, il dégage une envie de vivre communicative. Pourquoi pinailler sur des revirements bâclés et des sautes d'humeur inexpliquées, si l'essentiel, l'identification avec ce malade au caractère difficile, est sauf ? A l'opposé des deux films précités plus haut, qui avaient à leur façon trait à la paralysie, Suissa réussit à nous faire vivre, ne serait-ce qu'en partie, le périple de son héros grincheux. L'énergie qui pousse le protagoniste à vivre, et le film à fonctionner, est une absence totale de complaisance ou d'apitoiement larmoyant. Les galères qui sèment le chemin du combattant sont ainsi plutôt traitées sous le ton de la comédie, ou bien décrites comme des passages obligés desquels aucune gloire n'est à tirer.
Certes, la mise en scène de Steve Suissa est encore largement perfectible, et les étapes de son scénario ne semblent pas tout à fait avoir accompli leur cycle de gestion, mais, au risque de nous répéter, le point important ne réside pas là. Grâce à l'interprétation engagée de Titoff, assez à l'aise dans le genre dramatique, et d'un ensemble d'acteurs de second rôle toujours aussi fourni, jusqu'au gâchis (Jérémie Renier n'apparaît que trente secondes), le courant passe et cette histoire, qui aurait pu devenir insupportablement déprimante, se dévoile en fin de compte comme une formidable affirmation de la vie !
Vu le 27 mai 2005, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 6
Note de Tootpadu: