7ème jour (Le)

7ème jour (Le)
Titre original:7ème jour (Le)
Réalisateur:Carlos Saura
Sortie:Cinéma
Durée:97 minutes
Date:25 mai 2005
Note:
Dans un petit village espagnol, deux familles, les Jimenez et les Fuentes, se vouent une haine féroce depuis que l'un des fils des uns a repoussé l'une des filles de l'autre. Au bout d'un meurtre, d'un incendie criminel et d'une tentative d'homicide, la querelle gronde de plus en plus fort. La jeune Isabel veut en savoir plus sur cette dispute qui déchire sa famille et qui reste un secret bien gardé du village. En même temps, les deux frères Fuentes s'apprêtent à venger leur mère et leur frère, décédé en prison.

Critique de Tootpadu

Carlos Saura est peut-être l'exemple parfait de la consistance dans le travail d'un cinéaste solide, mais pas forcément exceptionnel. Avec une régularité qui implique naturellement une notion de répétition, il s'applique depuis trente ans à porter deux sortes de films à l'écran. Aller voir un film de Carlos Saura revient en effet soit à assister à un spectacle musical, qu'il provient de l'opéra ou de la danse, soit à devenir le témoin d'un aspect de la vie sociale, et son dérèglement, en Espagne. Ce film-ci appartient évidemment à la deuxième catégorie.
Si les deux grandes amours du réalisateur ne se sont guère déplacées depuis le début de sa carrière, son style ne s'est pas non plus tellement développé. Il produit ainsi des oeuvres d'une grande sobriété et d'un point de vue directe qui ferait honneur à des téléfilms attachés au premier degré. Quand Saura montre une chose, elle est censé être ainsi et pas autrement. Pour un sujet aussi explosif que la folie meurtrière qui gronde en dessous de la quiétude villageoise, on n'aurait pas pu espérer mieux. Car la méthode 'Saura', l'attachement à la facilité et à l'évidence des apparences, opère en parfaite discordance contre le mal qui mine la vie des deux familles. La mise en scène d'opéra forme alors à la fois la sublimation et le contrepoids de l'histoire hautement dramatique.
Du côté de l'interprétation, si la jeune génération est plutôt séduisante, c'est parmi les têtes d'affiches, aux rôles plutôt secondaires, qu'il convient de chercher la surprise. José Garcia en espagnol est alors infiniment plus grave qu'en français et Victoria Abril est assez convaincante comme femme au bord de la démence qui s'active en tant que moteur pour le cataclysme final.

Vu le 3 juin 2005, à l'Arlequin, Salle 2, en VO

Note de Tootpadu: