Lemming

Lemming
Titre original:Lemming
Réalisateur:Dominik Moll
Sortie:Cinéma
Durée:130 minutes
Date:11 mai 2005
Note:
Bénédicte et Alain Getty, jeune et brillant ingénieur en domotique, récemment installés dans une nouvelle ville, reçoivent à dîner le patron d'Alain, Richard Pollock, et son épouse Alice. Cette rencontre ne sera pas sans conséquences sur l'harmonie du jeune couple. La découverte du cadavre d'un mystérieux rongeur dans l'évacuation bouchée de leur évier n'arrange pas les choses et annonce l'irruption de l'irrationnel dans ce qui était jusqu'alors une vie bien rangée.
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

La brillance de façade qui s'effrite, qui se casse et qui finit par être détournée, voire pervertie, tel est le sujet de ce thriller psychologique très efficace, la plupart du temps. De la sobriété sèche de la mise en scène, au cours des premières minutes, lorsque tout a encore l'air d'aller bien, naît déjà un malaise. La menace est, certes, confuse, mais ce couple propret est trop exemplaire, trop douillettement installé dans ses petits jeux de jeunes mariés, pour s'y épanouir.
Laurent Lucas dans le rôle du mari gardera cet aspect aseptisé, choqué par le moindre contretemps pratiquement tout au long du film. Une béatitude un peu hagarde qui sert bien le propos du film sur l'être et le paraître, mais qui n'évite pas toujours la fadeur face aux tours de force de ses compères. Car les trois autres personnages sont bien plus imprévisibles, complexes et, au bout du compte, intéressants. Que ce soit le regard de Charlotte Rampling qui crie carrément la tristesse que son personnage a enfoui en elle depuis des années, ou l'homme d'affaire affable mais au fond cynique d'André Dussollier, ou bien cette femme effacée qui basculera dans une affirmation d'elle-même inquiétante interpretée par Charlotte Gainsbourg, la force du film réside quelque part entre ces trois rôles en or.
Malheureusement, l'efficacité de la mise en scène ne tient pas tout à fait jusqu'au bout, avec un certain essoufflement après une heure et demie, accompagné d'un emploi discutable de la musique stridente. Dominik Moll se ressaisit en fait pour la conclusion, qui referme malicieusement le cercle. Mais l'acuité toute germanique de son regard s'est un peu perdue sur le chemin.

Vu le 23 mai 2005, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 3

Note de Tootpadu: