Deadlines

Deadlines
Titre original:Deadlines
Réalisateur:Ludi Boeken, Michael Alan Lerner
Sortie:Cinéma
Durée:105 minutes
Date:08 juin 2005
Note:
En 1983, pendant une guerre civile sanglante au Liban, une base militaire américaine et française est la cible d'une violente attaque. Alex Randal, un pigiste mondain qui travaille pour un journal américain à Paris, s'envole immédiatement à Beyrouth pour être parmi les premiers à rendre compte de l'attentat. Sans expérience, et sous pression d'être remplacé par le correspondant officiel de son journal, Randal tombe cependant sur un scoop, grâce aux renseignements de Julia Muller, une photographe française indépendante. Mais le jeune journaliste devra vite se rendre compte que la situation est plus complexe qu'il ne croyait, et qu'il risque de finir comme un pion des intérêts des différentes factions du conflit.

Critique de Tootpadu

Voir en la sortie de ce film cette semaine, alors que les otages français en Iraq viennent tout juste d'être libérés, un coup opportuniste ou, pire encore, l'indice d'un complot digne de l'imagination d'un Oliver Stone, ce serait se tromper sur les dures réalités du marché. Certes, l'actualité brûlante va probablement apporter au film quelques spectateurs supplémentaires, mais au fond, il est bizarrement un de ceux qui tournent pendant des mois et des mois, voire des années, sur le circuit des festivals, avant de trouver une niche de sortie plutôt confidentielle. En vue du résultat tout à fait honorable, il est inutile de préciser que nous regrettons cette politique de distribution.
Réalisé par des anciens correspondants de guerre, le film traduit remarquablement la nervosité et l'incertitude que les hommes et les femmes des médias doivent affronter sur chaque terrain de conflit. Surtout la première partie est une entrée flamboyante en la matière, puisque nous découvrons avec le protagoniste débutant les rouages et les inconvénients de la profession. Ensuite, cet aspect spectaculaire laisse la place à des interrogations sur la liberté de la presse et la difficulté de s'extraire aux pressions des partisans de la guerre. L'histoire d'amour qui sert de fil conducteur n'échappe pas toujours aux conventions, mais elle constitue la base immuable d'un récit qui a plutôt tendance à changer trop rapidement de perspective. Ainsi, le caractère instable de la vie des coureurs d'ambulance retrouve un semblant de stabilité assez bienvenu.
Complexe et intelligent dans sa construction, le film bénificie également d'une mise en scène parfaitement maîtrisée. Les deux réalisateurs n'ont ainsi point recours aux effets esthétiques gratuits, mais ils savent conférer à l'ensemble un rythme haletant qui traduit particulièrement bien la folie des théâtres de guerre. Enfin, l'interprétation solide des deux protagonistes ne fait qu'accentuer la qualité de ce meilleur film du genre depuis justement la période au sein de laquelle il se situe (Salvador et Under Fire).

Vu le 13 juin 2005, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 9, en VO

Note de Tootpadu: