J'adore Huckabees

Titre original:	J'adore Huckabees
Réalisateur:	David O. Russell
Sortie:	Cinéma
Durée:	106 minutes
Date:	27 avril 2005
Note:

Albert Markovski vit une série de coïncidences troublantes dont le sens lui échappe. Avec l'aide de deux detectives "existentiels", Bernard et Viviane Jaffe, Albert analyse sa vie, ses relations amoureuses, et son conflit avec Brad Stand, un jeune cadre dynamique et ambitieux chez Huckabees. Lorsque Brad engage les mêmes détectives qu'Albert, ceux ci commencent à creuser dans son apparente vie parfaite et dans sa relation avec sa petite amie Dawn Campbell qui travaille aussi chez Huckabees.
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

La nouvelle mode des récits morcelés et des rapports perturbés à la réalité, auparavant le domaine privilégié du scénariste Charlie Kaufman, a trouvé un sommet supplémentaire - après l'excellent Eternal Sunshine of the Spotless Mind - avec ce conte fantasque sur une enquête existentielle. Intelligent et drôle, férocement décalé et subtilement ironique, ce quatrième film de David O. Russell prend une approche philosophique qui évite avec brio tous les pièges inhérent au thème. Son style loufoque permet en effet des lectures multiples, du divertissement comique jusqu'au traité sérieux et réfléchi. Cette ambivalence sous-tend tout le film, nous laissant à la fin et hautement stimulés, et incrédules quant au sens de ce jeu inhabituel.
Par son ton si particulier, le film nous laisse en effet constamment dans le doute sur les intentions du cinéaste. Est-ce qu'il approuve les tourments existentiels et les engagements environnementaux de ses deux protagonistes ? Ou bien s'agit-il d'une satire qui est censé tourner en dérision quelques dérives de la société américaine ? Toujours est-il que cette incertitude renforce encore l'aspect aussi novateur qu'instruit de ce film exceptionnel.
Enfin, nous tenons à signaler la distribution parfaite et riche de cet objet filmique non-identifiable. Alors que Mark Wahlberg campe un pompier à la fois attachant et détraqué et qu'Isabelle Huppert n'a rarement été plus sublime, ce sont avant tout les apparitions des vedettes d'antan qui nous ont enthousiasmé. Même dans de petits rôles, revoir Tippi Hedren et Talia Shire sur grand écran est une expérience aussi nostalgique que triste, en raison des ravages de la chirurgie esthétique.

Vu le 12 mai 2005, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 11, en VO

Note de Tootpadu: