Nordeste

Titre original:	Nordeste
Réalisateur:	Juan Solanas
Sortie:	Cinéma
Durée:	107 minutes
Date:	13 mai 2005
Note:

Hélène est une responsable dans une entreprise pharmaceutique. Célibataire et sans enfants, elle part en Argentine pour y adopter un orphelin. Mais la démarche qu'elle avait préparée en ville s'avère infructueuse, et elle se voit obligé de partir à la campagne. Elle y rencontre Juana, une mère pauvre et sans mari, et son fils Martin, un adolescent que la pauvreté pousse à de mauvaises rencontres.

Critique de Tootpadu

Encore une histoire sur les Français qui partent à l'étranger, en mal de progéniture. Mais si l'approche de Tavernier dans Holy Lola était presque didactique, celle de ce film, présenté à Cannes il y a deux semaines, s'appuie davantage sur l'opposition, et en même temps sur la ressemblance, entre deux destins de femme. Hélène et Juana peuvent être considérée comme des reflets d'une volonté d'indépendance identique.
Dans le cas de la première, gâtée par la richesse de son pays d'origine, cela se traduit par une certaine isolation et un désir presqu'enfantin d'accéder au rôle de la mère. Il suffit d'observer ses accès de rage, lorsqu'elle rencontre des contretemps dans sa quête d'adoption, pour se douter d'un mental pas aussi sophistiqué qu'elle veut le laisser croire. Quant à Juana, elle ne dispose évidemment pas du capital d'instruction d'Hélène, mais son instinct maternel est tout aussi fort. Son refus de la misère est aussi exaspéré que l'indifférence de sa voisine française en vue de l'argent nécessaire à l'acquisition d'un bébé.
Tout cela est bien beau, mais ne fait pas forcément un film engageant. Les longueurs sont ainsi nombreuses, et si le réalisateur s'efforce de rendre Carole Bouquet aussi peu glamoureuse que possible, il ne peut pas résister à quelques plans d'une beauté plastique gratuite. Au moins la fin ouverte, qui déjoue toute attente d'un dénouement prévisible, quoique encore propable, laisse cette histoire au ton parfois poussif dans un état d'incertitude agréable.

Vu le 31 mai 2005, au 5 Caumartin, Salle 3, en VO

Note de Tootpadu: