
Titre original: | Imposture |
Réalisateur: | Patrick Bouchitey |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 100 minutes |
Date: | 25 mai 2005 |
Note: | |
Rien ne va plus dans la vie de Serge Pommier, un écrivain et professeur de littérature contemporaine. Les engueulades avec sa femme se répètent, son confrère publie à la chaîne des romans prétentieux, mais couronnés de succès, et sa passion pour l'écriture trouve comme seule voie d'expression ses critiques cruelles dans une revue. Lorsqu'une de ses étudiantes insiste pour qu'il lise son premier roman, il accepte sans enthousiasme le manuscrit. Mais ce qu'il découvre, en le lisant pendant une panne d'inspiration, va changer sa vie et aussi celle du jeune auteur. Car Pommier y voit l'occasion parfaite de rebondir, serait-ce aux dépens de la jeune femme.
Critique de Tootpadu
Le mot écrit, et à plus forte raison sa forme artistique, la littérature, ne s'accordent pas forcément bien avec les modalités plus visuelles du cinéma. Sur le papier, cette histoire sur la plus typique des maladies des écrivains, la panne d'inspiration, a probablement tenu la route, avec ses réflexions sophistiquées sur l'industrie du livre. A l'écran, cependant, le constat est bien plus mitigé, face à cette deuxième réalisation désordonnée de Patrick Bouchitey.
En effet, l'acteur risque régulièrement de succomber à la complaisance qui guette les cinéastes ayant choisi de se mettre eux-mêmes en scène. Tout tourne autour de son personnage, dont il peine de surcroît de trouver le ton juste. Cet homme sans avenir est ainsi saisi avec une certaine perspicacité dans sa situation de départ, le stéréotype même de l'universitaire qui stagne dans son monde. Les événements qui bouleverseront son existence n'entraînent par contre pas de changement tangible pour nous rendre sa petite folie plus accessible, ou au moins intéressante. Non, cet écrivain par procuration reste ennuyeusement terne et moyen, dépourvu de la petite faiblesse ou force qui le distinguerait.
Cette insuffisance toute relative dans le portrait du protagoniste ne serait pas préjudiciable, si les seconds rôles prenaient la relève. Seulement, ce trio de femmes (l'épouse, la collègue, la victime) agit au mieux comme simple faire-valoir de Pommier. Privées de caractéristiques identifiables et d'emplois valorisants, elles apparaissent presque en tant que reflets d'un discours anti-féminin. La façon de Bouchitey de s'approprier le corps de son actrice principale ou de laisser végéter les deux autres comédiennes dans des apparitions sans saveur laisse effectivement craindre un tel raisonnement. Et ce n'est pas la fin, à la vengeance inéquitable, qui nous contredira ...
Enfin, la mise en scène est assez quelconque, sans conviction esthétique qui contrebalancerait les aléas du scénario.
Vu le 13 juin 2005, au Gaumont Parnasse, Salle 10
Note de Tootpadu: