Pont du Roi Saint-Louis (Le)

Pont du Roi Saint-Louis (Le)
Titre original:Pont du Roi Saint-Louis (Le)
Réalisateur:Mary McGuckian
Sortie:Cinéma
Durée:117 minutes
Date:25 mai 2005
Note:
Un pont s'écroule au Pérou du XVIIIème siècle, précipitant cinq personnes qui l'empruntaient à la mort. Un frère franciscain mène une enquête pour savoir qui étaient ces deux femmes et trois hommes. Il s'interroge si leur sort tragique peut démontrer un dessein divin. Sa démarche déplait fortement à l'archevêque, qui l'accuse d'hérésie.
D'après le roman de Thornton Wilder.

Critique de Tootpadu

Curieusement, les mauvaises adaptations ne font que souligner la qualité du livre original. Nos souvenirs d'une lecture estivale du roman de Wilder s'effacent en effet progressivement, mais l'idée qui nous en reste est infiniment plus vivace que cette co-production européenne molle. La fièvre de l'enquête qui ajoute une nouvelle pièce au puzzle après chaque page tournée ne trouve aucun équivalent dans la structure très paresseuse de ce film insignifiant. Les pouvoirs somnifères de cette dernière sont en fait tels que le cataclysme final survient comme une bénédiction, la délivrance de deux heures de cinéma sans rythme, ni vie.
L'inconvénient majeur du film se trouve dans son incapacité à réveiller notre intérêt. Même si son cadre est quelque peu passé de mode, le fond de l'histoire - la question du hasard et de la prédétermination - est propice à des observations profondes et des interrogations pertinentes. Rien de tout cela ici, puisque le seul passe-temps envisageable est l'étonnement devant les erreurs de casting aberrantes. Pratiquement aucun des acteurs ne colle à son rôle, ce qui donne des compétitions de grimaces et autres démarches curieuses entre des comédiens tels Robert De Niro, Harvey Keitel ou Kathy Bates. Un spectacle véritablement attristant, un gâchis de talent navrant qui n'est dépassé que par l'apparition déroutante, tout aussi peu convaincante, de Samuel Le Bihan et Emilie Dequenne. Seule, Geraldine Chaplin donne un peu de chaleur à sa supérieure sans importance.
Les décors et costumes somptueux n'arrivent, enfin, pas à cacher une mise en scène et un montage hasardeux, qui empêchent sans relâche le film à prendre le moindre envol, au delà du précipice cinématographique.

Vu le 13 juin 2005, à l'UGC Forum Orient Express, Salle 3, en VO

Note de Tootpadu: