
Titre original: | Domaine perdu (Le) |
Réalisateur: | Raoul Ruiz |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 107 minutes |
Date: | 01 juin 2005 |
Note: | |
La vie de Max est rythmée par les avions et les guerres, et par l'homme qu'il croise à chaque moment charnier, Antoine. Cela a commencé lorsque, encore un enfant, Max a vu descendre Antoine de son ciel de Chili natal. Les deux hommes se sont recroisés en Angleterre, vingt ans plus tard, quand Max était chargé d'apprendre au pionnier Antoine le pilotage des nouveaux avions, prêts pour l'attaque de l'Allemagne nazi. Que des souvenirs sur lesquels Max revient au moment du coup d'état dans son propre pays dans les années 1970.
Critique de Tootpadu
Le maître du kaléidoscope est de retour. Raoul Ruiz, qui s'emploie comme personne à briser les conventions de la narration et à faire fusionner les différents temps du récit à travers un oeuvre soutenu, a encore frappé. Comme dans ses quelques films précédents que nous avons pu voir, il installe une fois de plus ici une structure temporelle qui a comme seul fil rouge des thèmes, des personnages et, en tant que véhicule de transition, des gestes. Les renvois sont alors multiples et la construction des plus élaborées. Car Ruiz opère, comme d'habitude, tel un détective à la recherche du lien mystérieux entre ses deux protagonistes, et surtout, il tente de percer le secret d'Antoine, un fossile et un visionnaire en même temps.
Seulement, le cheminement cérébral ne se ressaisi pas à temps, avant l'égarement. Le présent qui est déjà du passé commence alors à s'embrouiller et à donner lieu à des faits de plus en plus invraisemblables. Le sommet est sans doute atteint avec cette fête de fantômes dans la demeure du titre, monopolisée par un monologue de folle tenu par le personnage d'Edith Scob. Et cette démence narrative n'est même pas maintenue jusqu'à la fin, puisque l'épilogue est disputé par des comédiens qui s'écroulent sous d'épaisses couches de maquillage.
En fin de compte, il est dommage que les risques narratifs du début n'ont pas trouvé de suite adéquate. La construction temporelle de Ruiz s'écroule alors comme un château de cartes, entraînant des interprétations un peu molles de la part de François Cluzet et Grégoire Colin avec elle.
Vu le 14 juin 2005, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 20
Note de Tootpadu: