Frankenstein

Frankenstein
Titre original:Frankenstein
Réalisateur:James Whale
Sortie:Cinéma
Durée:67 minutes
Date:00 1931
Note:
Le docteur Frankenstein parcourt la campagne pour trouver des membres humains. Dans un moulin isolé, il est en effet sur le point de tenter l'ultime expérience : insuffler la vie à un être humain construit de toutes pièces. En même temps, sa fiancée Elizabeth, son ancien professeur et son père, le baron Frankenstein s'inquiètent de son sort. Lorsqu'il réussit la création de son monstre, le docteur doit se rendre à l'évidence que celui-ci, violent et innocent, est inapte à la vie.

Critique de Tootpadu

Un véritable classique du genre, qui avait révolutionné la perception de l'horreur au cinéma, cette adaptation du roman de Mary Shelley a pourtant assez mal vieilli. Il ne reste effectivement plus aucune frayeur et le seul sentiment que nous inspire le monstre - toujours le point fort du film - est de la pitié. En effet, là où l'oeuvre accuse le plus son âge, c'est dans une intrigue assez sommairement développée, aux rebondissements inexpliqués et à l'équilibre trop ennuyeux entre les séquences avec le monstre et celles qui s'éternisent dans un bavardage conventionnel. En somme, s'il y avait plus de ces moments lénifiants qui donnent bien trop d'importance au docteur Frankenstein et ses proches, le film serait pratiquement sans aucun intérêt. Si, par contre, le monstre avait eu la place et le temps d'être autre chose que le gadget qui est censé faire peur, il aurait pu accéder à un autre niveau d'excellence.
Car les qualités, notamment de la mise en scène, sont indéniables, surtout au début. L'économie avec laquelle James Whale réussit à créer une atmosphère, tout en fouettant à tout va sa narration pour ne pas qu'elle s'assoupisse, est une fois de plus impressionnante. Il ne se contente pas d'imiter les effets de l'expressionnisme allemand, mais les adapte afin de mieux les intégrer dans son univers élégant, simple et efficace. L'introduction avec ses angles recherchés et ses compositions magnifiques contraste ainsi assez péniblement avec la fin, polluée par des raccords approximatifs et des effets spéciaux datés.
Si l'interprétation de la distribution est adéquate, exempte des maniérismes qui auraient pu survivre de l'époque du muet, elle pâlit en comparaison avec le travail remarquable de Boris Karloff. Renforcé et nullement écrasé par un maquillage légendaire, l'acteur crée ici un véritable personnage à partir des pauvres éléments que lui fournit le scénario. Grâce à lui, ce classique poussiéreux reste regardable, et par moments, divertissant.

Vu le 12 mars 2005, en DVD, en VO

Note de Tootpadu: