Charge fantastique (La)

Charge fantastique (La)
Titre original:Charge fantastique (La)
Réalisateur:Raoul Walsh
Sortie:Cinéma
Durée:139 minutes
Date:02 mai 1947
Note:
La vie du général George Armstrong Custer, de son éducation militaire chaotique à l'académie de West Point, en passant par sa glorieuse participation à la guerre de Sécession, jusqu'à ses dernières heures face à une révolte des indiens, qu'il avait vaincus auparavant.

Critique de Tootpadu

L'Amérique aime bien se souvenir de ses héros historiques sous leur meilleur jour. Ce récit épique ne fait pas exception à la règle en dressant un portrait des plus flatteurs du militaire dont on se souvient surtout de nos jours pour le massacre à Little Big Horn. Répondant parfaitement à toutes les exigences d'un héro exemplaire, le général Custer sous les traits d'un Errol Flynn encore jeune, voire juvénile, est à l'épreuve de toute mesquinerie : un soldat appliqué et engagé, un mari attentionné et même ses rares défauts de caractère sont traités de façon édifiante (l'alcool) ou comique (le tempérament imprévisible). Le blanchiment de l'histoire est alors entier, avec une absence notable de toute mise en question et la perpétuation des préjugés raciaux. Dans un monde clairement partagé entre les bons (Custer & ceux qui le soutiennent) et les méchants (les commerçants qui privilégient l'argent au détriment de la gloire), il est bien trop facile pour le spectateur de choisir son camp, d'où un certain ennui devant cette hagiographie figée.
Si Errol Flynn ne réussit point à nous passionner dans le rôle principal, la contribution d'Olivia De Havilland et d'une distribution de seconds rôles très solide - notamment Arthur Kennedy en rival de Custer et Sydney Greenstreet en commandant gourmand - nous compensent convenablement. C'est grâce à eux que l'histoire remplie de conventions et de répétitions trop insistantes retrouve temporairement un semblant de vie. Parmi les séquences réussies, notons surtout vers la fin la parade du régiment ivre, l'adieu entre Custer et sa femme et l'affrontement au bar entre Sharp et Custer. Le ton plus solennel et tragique de la fin contraste en outre agréablement avec la narration plus neutre des deux premières heures. Quant aux batailles, elles doivent certainement plus à celles d'une Naissance d'une nation qu'à celles qui nous coupent le souffle de nos jours.
Autant dire que cette biographie filmique dispose d'un capital de sympathie considérable en raison de son côté vieux jeu, mais qu'elle ne transcende le cadre rigide de son genre à pratiquement aucun moment.

Vu le 9 mars 2005, au Forum des Images, Salle 100, en VO

Note de Tootpadu: