
Titre original: | Je t'aime toi |
Réalisateur: | Olga Stolpovskaya, Dimitry Troitsky |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 86 minutes |
Date: | 23 février 2005 |
Note: | |
Timofey est un créateur de pubs à Moscou. A la cantine de son lieu de travail, il croise un jour la célèbre présentatrice de télé Vera. Son invitation à dîner est aussitôt acceptée par Vera, qui ne peut résister à son envie boulimique. Les deux trentenaires commencent alors à sortir ensemble. Jusqu'à ce que Timofey rate de peu d'écraser le jeune Uloomji avec sa voiture. Le jeune homme, innocent et peu cultivé, s'installe chez Timofey, qui, lui, ne tardera pas de tomber sous son charme. Mais que va dire Vera de ce ménage à trois peu conventionnel ? Sans oublier les parents d'Uloomji qui sont terrorisés lorsqu'ils apprennent que leur fils est gay ...
Critique de Tootpadu
On se croirait dix, quinze, voire vingt ans transportés en arrière avec cette approche russe de l'homosexualité. D'une maladresse sensible, le film ne trouve en effet jamais le ton juste entre son style faussement branché et son histoire excessivement rétro-grade d'un point de vue occidental. Faute de preuve à l'image, d'ailleurs d'une pudeur assez frustrante, l'amour qui est censé exister entre les deux personnages masculins ne dépasse à aucun moment le stade de l'impératif scénaristique. Une situation d'autant plus contradictoire que certains éléments secondaires cherchent désespérément à donner une impression progressiste (la copine dans la parfumerie qui avoue coucher avec des femmes, le patron qui organise des partouzes gaies chez lui). En effet, toutes les préoccupations et les luttes du couple homo sonnent très fausses et artificielles. Remettre l'homosexualité au niveau de tare de société et de santé et lui refuser le statut d'amour exclusif (ce ménage à trois peu crédible), c'est en effet faire preuve d'un état d'esprit réactionnaire très préoccupant. Même si les moeurs n'ont pas évolué en Russie comme en Europe occidentale, l'approche qu'a choisie ce film n'est pas prêt à y changer grand-chose.
Outre le contenu, la forme n'est pas tellement plaisante non plus. A partir d'une image froide et d'un mélange indigeste de séquences de montage saccadé d'un côté et un respect mou de la convention de l'autre, l'ennui s'installe rapidement. Point de salut à espérer donc d'un style vide pour approfondir un sujet dépassé.
Vu le 24 février 2005, au MK2 Beaubourg, Salle 5, en VO
Note de Tootpadu: